Ah bon, on fête quoi ? Pour commencer, les 100 ans de Lévi-Strauss. Je m'en veux de n'avoir lu Tristes Tropiques que cet été car c'est maintenant ma Bible. Et pour éviter à d'autres de passer à côté d'une oeuvre aussi riche je propose carrément qu'on supprime un an de philo de terminale à se faire c**** sur Platon ou Descartes, et qu'à la place on passe l'année à n'étudier que Lévi-Strauss. Rien que ça. Xavier Darcos, si tu m'entends...
Ensuite, je ne sais pas trop ce que j'avais à fêter : le début de la fin de mon séjour ici ? la fin des vacances de Thanksgiving ? bref, pour fêter ça, la Julmobile et moi on est partis en amoureux se balader le long de la côte au nord de San Francisco en suivant la "mother road", c'est-à-dire la (splendide) highway 1 qui offre des points de vue à couper le souffle. Je ne sais pas combien il y a de "plus belle route du monde aux Etats-Unis" mais celle-ci fait assurément partie du lot.
Voilà donc la jolie petite boucle faite aujourd'hui, entre 300 et 400 miles pendant 12h. Fatiguant mais merveilleux, d'autant que la météo était à proprement parler estivale (pas la peine de me dire que ça va me piquer dans deux semaines...).
Si la Road 1 est magique, c'est qu'elle offre des milliards de facettes en peu de kilomètres ; tantôt accrochée à des falaises plongeant droit dans le pacifique, tantôt traversant les collines verdoyantes de l'arrière-pays, cette route est un poème à elle toute seule, bordée de pins, d'eucalyptus, de sycomores et de séquoias. Pour ceux qui ont vu There will be blood, ce sont un peu les mêmes paysages que l'on retrouve à la fin quand il atteint la côte.
La partie la plus connue est bien évidemment Big Sur (entre SF et Los Angeles), mais la partie nord est tout aussi - sinon plus - belle ! Cette région a en plus le charme de la Californie du Nord, avec ses petites bourgades anticonformistes qui étalent magasins d'artisanat ou d'antiquités et marchés bio - dont Bodega avec sa chapelle blanche, où Hitchcock tourna Les Oiseaux. Un peu comme Bolinas, sans le côté post-soixante-huitard.
Je pensais aller plus au nord jusqu'à Mendocino, mais arrivé à Gualala j'en ai eu marre, et j'ai décidé de couper à travers les montagnes et récupérer l'autoroute. C'est là qu'arrive le côté "aventure" du jour. Bien évidemment j'ai commencé par me paumer sur une route indiquée sur aucune de mes deux cartes, ce qui m'a bien fait perdre 3/4h. S'en est suivi 1h de départementale comme on n'en trouve qu'au fin fond de la Creuse, dans la forêt, sans signalisation, qui tourne, qui monte et qui descend, le tout de nuit.
Jusque-là ça reste facile, mais avec les multiples chevreuils, coyotes et même vaches (noires, pour être sûr de bien les voir) en travers du chemin ça devient un peu du Mario Kart. J'ai même failli ramener Bambi sur le pare-chocs... Morale de l'histoire : 1) c'est dur d'imaginer des coins aussi paumés en Californie, mais ça existe (l'énorme temple Bouddhiste au milieu des montagnes, je n'y croyais pas trop) ; 2) un mal pour un bien, j'ai quand même eu droit à un beau coucher de soleil.
dimanche 30 novembre 2008
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2 commentaires:
Le vrai problème de l'enseignement de a philo n'est peut-être pas Platon ou Levi-Strauss, mais l'âge du lecteur... Même chose pour Madame Bovary pour des élèves de seconde... Essaie maintenant de relire Platon ...Tu auras peut être des surprises!
C'est déjà fait, et je suis bien d'accord... A quoi bon dégoûter des lycéens avec des oeuvres qui ne sont pas à leur portée, alors que si on souhaite les ouvrir à la philo tant d'auteurs et de thèmes pourraient faire merveille ?
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