vendredi 30 novembre 2007

Hallucinant...

Ce soir nous étions dans un bar (le B4twelve sur Emerson Street à Palo Alto, pour ne pas le nommer). Je discutais tranquillement avec Damien quand je sens quelqu'un me pousser sur l'épaule : je regarde ce qui se passe, c'était juste un videur en train de foutre un mec dehors (apparemment, ce mec essayait de faire de la merde avec la caisse). 5 secondes plus tard le videur revient, me chope par les bras et me jette dehors sans autre forme de procès. Tous mes potes sortent pour l'engueuler - puisque je ne faisais rien d'autre que d'écouter Damien parler - et forcément je demande ce qui se passe et ce qui me vaut ce vidage manu militari : en guise de réponse le videur sort son taser - vous savez, cette arme de neutralistion électrique qui a déjà tué plusieurs personnes. Voyant ça on se casse, et je ne manque pas de traiter le videur de tous les noms d'oiseau possibles en français.
Conclusion : 1h plus tard, j'ai toujours mal à l'avant-bras.
Conclusion bis : les américains sont encore plus des cow-boys que les français...

lundi 19 novembre 2007

Le plus grand mystère de l'histoire de la chanson française

C'est hallucinant ça.

Je me souviens, déjà en Bolivie, au coeur du fin fond du milieu de nulle part
- je veux parler de cette vaste étendue désertique appelée Sud Lipez, à des centaines de bornes de la moindre ville, une chanson française qui monte à nos oreilles : "Voyage, voyage" de Desireless. Bon. Que le dernier Bob Sinclar ne soit pas encore arrivé là, je veux bien comprendre. Donc passons.

Cet après-midi je rentre dans un magasin Abercrombie
(une marque de fringues très à la mode ici) sur Market Street à San Francisco, et là qu'est-ce que j'entends ? "Voyage, voyage" version techno. Dans une des villes les plus fasion des Etats-Unis ! Je me sens blémir.

J'ai du mal à comprendre comment une chanson aussi pourrie a réussi à devenir l'ambassadrice de la musique française à l'étranger. Faudra vraiment qu'on m'explique un jour !

Vacances !!

Eh oui cette semaine nous goûtons à un repos bien mérité pour la semaine de Thanksgiving. On n'a d'ailleurs pas manqué de fêter ça dignement vendredi soir (pas vrai Stan ?)

Je pars à la Nouvelle-Orléans mardi matin où je retrouve Jérôme Crest, actuellement au MIT. Je rentrerai lundi soir assez tard donc sans doute pas de nouvelles d'ici là, sauf si je trouve un cybercafé et du temps pour vous raconter ma vie !

A+

jeudi 15 novembre 2007

Go Barack !

Après la campagne électorale française on remet ça aux Etats-Unis, puisque les américains éliront leur président dans un peu moins d'un an. Ce soir Barack Obama, candidat à l'investiture du parti Démocrate ("gauche"), tenait un meeting à San Francisco et j'y fus !

Petit rappel : Obama est Sénateur de l'Illinois (l'Etat de Chicago), il est très jeune (46 ans) et il serait le premier président noir s'il était élu. Chez les démocrates, il est toujours devancé d'une courte tête par Hillary Clinton. Les élections primaires commenceront début janvier, mais elles n'ont pas lieu dans tous les Etats le même jour ! Du coup il est habituel que les premiers Etats à voter (Iowa et New Hampshire) "déterminent" le résultat final en influençant les autres.

Passons au récit de cette belle soirée.

On découvre en arrivant la queue monstre qui part du
Civic Auditorium et qui serpente sur plus de 3 blocs en s'enroulant autour de certains bâtiments. L'occasion d'user du savoir-faire français en la matière avec Olivier, le 2003 avec qui j'étais : le temps de s'incruster dans la queue à quelques mètres de l'entrée, et 20 minutes plus tard nous voilà dans la place. Après une assez longue attente, "Dieu" fait enfin irruption devant une salle comble (6000 personnes) et une foule chauffée à blanc.

Visage rayonnant, grand sourire et look décontracté - pas de cravate évidemment : Barack Obama, en chair et en os, possède un charisme extraordinaire ! Il commence par quelques blagues - première rupture avec les meetings français et n'hésite pas à plaisanter sur sa lointaine parenté avec l'actuel vice-président Dick Cheney (vous savez, celui qui vous a fait croire que l'Irak possédait des armes de destruction massive) ou sur sa couleur de peau (in every family there's a black sheep !)

Autre différence par rapport aux meetings français : on ne voit pas un candidat figé s'accrochant fébrilement à son pupitre en lisant son discours, mais un show-man seul sur un proscenium, parlant sans notes, ponctuant son discours de blagues ou de catch-phrases qui mettent systématiquement la foule en délire. Debout pas très loin de la scène avec le "kop" de Stanford, j'ai l'impression d'assister à un concert de Patrick Bruel quand j'entends crier les filles autour de moi.

Encore une différence : un speech court, pas technique et redoutablement efficace. Quelques idées-force, pas de blabla inutile. Exemples : "on ne va pas se demander comment gagner mais pourquoi gagner" (allusion à peine masquée à Hillary Clinton, plus porteuse d'une ambition que d'un projet) ; "si je suis élu président je mettrai fin à la guerre en Irak en 16 mois, je fermerai Guantanamo, je terminerai la lutte inachevée contre Al-Qaeda, j'investirai dans l'éducation et la sécurité sociale, je prendrai la tête de la lutte contre le réchauffement climatique". "Je serai le président des Etats-Unis, pas des Etats bleus plus que des rouges, encore moins des lobbies".

La guerre en Irak, clé de voûte de cette élection présidentielle ; l'éducation et la santé, véritables pierres angulaires. C'est sûr que les deux mandats catastrophiques de Bush sont comme du pain béni pour les démocrates qui n'ont qu'à se baisser pour ramasser les fruits - pourris - de la politique néo-conservatrice. Et venant de la bouche d'Obama tout paraît tellement facile, évident : pas ces querelles récurrentes ni ces débats aussi stériles qu'ennuyeux comme en France...


Une approche complètement différente de la nôtre, donc. Les meetings sont des
one man shows. Enormément de monde, spécialement les jeunes, s'investissent dans les partis politiques. Un style simple, direct et tout à la fois grave et léger. Je ne sais pas si c'est mieux ou moins bien que chez nous, c'est juste très différent.

Et le meilleur pour la fin : après de longs applaudissements Barack descend de scène et se dirige vers le public pour serrer quelques paluches. Il s'approche de moi, il faut que je trouve un truc pour me faire remarquer : je hurle FRANCE STANDS WITH YOU, SIR !!!, il me regarde en rigolant et me fait une chaleureuse poignée de mains qui dure quelques secondes : le petit bonus pas prévu mais qui fait toujours plaisir !

mercredi 14 novembre 2007

Contrastes...


WANTED


(non je déconne, on s'en passe très bien !)

Eh oui, alors que nos petits camarades de la côte Est sont presque sous la neige et qu'en France les malheureux grévistes sont contraints de manifester par des températures polaires, ici c'est au moins la canicule ; ce midi certains ressentaient même le besoin pressant d'aller se rafraîchir dans la fontaine de White Plaza.



Cultural Facts #6 - Comment les américains se simplifient la vie

Aujourd'hui un article pas intéressant du tout mais que j'ai envie de faire depuis longtemps - et qui me fait bien marrer. Je m'explique : j'ignore si l'américain moyen est plus fainéant que l'européen, en tout cas il consomme plus d'énergie et c'est sans doute à cause de cette accumulation de conneries censées "simplifier" la vie de tous les jours. Petite revue de tous ces trucs supposément utiles qu'on ne trouve pas chez nous mais dont on se passe néanmoins très bien (photos à l'appui pour vous prouver que je n'invente rien).

Tout d'abord, quoi de plus désagréable que de boucher l'évier avec des grains de maïs, des bouts de salade ou d'oignon ou encore des pâtes ? Mais comme enlever tous ces trucs à la main c'est trop écoeurant, ils ont trouvé la solution : un mixer à la place du siphon, et le tour est joué ! Du coup on trouve un énorme robot sous chaque évier. Pas très ergnonomique, mais bon aux grands maux les grands remèdes (vous me direz, la plupart ont trouvé une solution encore plus radicale : ils ne cuisinent pas...).


Après la cuisine on fait parfois le ménage. Mais tremper la serpillère dans un seau d'eau saumâtre puis l'essorer de ses propres mains, avouez que c'est vraiment dégoûtant. Pour éviter cette corvée, la serpillère automatique
Swiffer utilise une lingette à usage unique (ça ne fait qu'un déchet de plus) et un vaporisateur à piles de produit nettoyant. On appuie sur un bouton, et pschiit le produit sort ! Ca lave nettement moins bien, mais au moins on garde ses petites mains bien au sec. Admirez la bête, je vous ai même ouvert le capot.


Ensuite on peut être amené à aller aux toilettes. La porte qui s'ouvre presque automatiquement lorsqu'on appuie sur la clanche vous évitera bien-sûr de vous fatiguer inutilement (on n'en trouve pas qu'aux toilettes, d'ailleurs).



Après s'être lavé les mains, ce serait vraiment embêtant d'avoir à tirer soi-même sur le rouleau de serviette en papier. Fort heureusement, on a inventé le distributeur qui s'active automatiquement quand on passe ses mains devant : et hop, 110V pour dérouler du sopalin ! Avouez que c'est tout de même plus pratique...



Dans le genre embêtant, le maillot de bain mouillé à mettre dans son sac à dos après la séance de natation, c'est vraiment désagréable. La solution : cette essoreuse à maillots judicieusement placée dans les vestiaires de la piscine qui vous permettra de rentrer chez vous avec un maillot presque prêt à ranger. Rusé, non ?


Et après cette journée éreintante, il serait malvenu de se faire une tendinite au poignet en se brossant les dents ; là encore pas de problèmes, l'omniprésente brosse à dents électrique est là pour vous mettre à l'abri de ce genres de risques !


Elle est pas belle, la vie ?

samedi 10 novembre 2007

Un samedi plein d'énergie

Aujourd'hui j'ai visité :

- une centrale nucléaire en démantèlement car elle a eu des problèmes (construite par Babcock, spéciale dédicace à Quentin...)
- une centrale photovoltaïque juste à côté - eh oui la Californie est championne des énergies renouvelables


- une voiture qui fonctionne à l'hydrogène
- un champ de 90 éoliennes qu'on voyait à peine à cause de la pluie - ça n'arrive jamais, sauf aujourd'hui.

Et c'était trop fun.

mercredi 7 novembre 2007

Cultural Facts #5 - Qui veut des oeufs ?

Ce midi j'étais tranquillement en train de manger des sushis - dehors au soleil, évidemment - tout en feuilletant le Stanford Daily, le quotidien de Stanford, quand à la dernière page une énorme publicité retient mon attention :
We are looking for a special egg donor.
COMPENSATION $100,000

Forcément au début je ne comprends pas trop qui peut vouloir acheter des oeufs pour 100 000 dollars, mais je me souviens rapidement que
egg veut aussi dire ovocyte en anglais. J'avais donc devant mes yeux incrédules une annonce passée par une agence non pas matrimoniale mais spécialisée dans la mise en relation de donneurs et de demandeurs d'ovocytes ou de spermatozoïdes. Et ils précisaient même que cette annonce était passée au nom d'un client particulier qui cherchait un profil de donneuse bien défini.

Si on lit entre les lignes, ça veut dire qu'un couple voulait un ovocyte d'une fille jeune et un peu moins bête que la moyenne, et que dans ce cas-là pourquoi s'embêter : il n'y a qu'à aller le chercher là où il est ! L'agence a un site web que je suis allé consulter, et je dois dire que c'est édifiant. Mesdames, mesdemoiselles, si vous voulez devenir donneuses, on vous interrogera sur votre physique, votre santé (yeux, dents, interventions chirurgicales, menstruations, contraception, grossesses, fausses couches, avortements...), religion, orientation sexuelle, QI, parcours scolaire et notes obtenues, ainsi que sur l'apparence physique et l'éducation de vos frères et soeurs, parents et grand-parents. Eh oui Sarko l'a dit, c'est génétique !

Comme si la conception d'un enfant, fut-elle artificielle, pouvait se résumer à cocher quelques cases dans un formulaire ou attribuer une valeur à certains paramètres. À ceux qui y croient malgré tout, je rappellerai que Beethoven était sourd, issu d'un père alcoolique, d'une mère dépressive, et qu'il faisait partie d'une fratrie de 7 dont 4 sont morts en bas âge.

Il y a des fois, on est content - pour ne pas dire fier - d'être français...

mardi 6 novembre 2007

Sonoma Valley

Que savent faire les californiens, à part du surf ou de la muscu ? Réponse : du pinard ! Eh oui, la Californie est la plus grosse région productrice de vin des Etats-Unis (4e mondiale) et certains sont très réputés, même si nous-autres gaulois ça nous écorche un peu de dire ça. Deux grandes régions productrices sont situées au nord de San Francisco, la Napa Valley et la Sonoma Valley. La première est devenue assez huppée et inabordable pour de petits budgets, mais on peut encore déguster des vins pour pas cher dans la deuxième - qui est celle où la vigne a originellement été introduite. Dimanche j'avais loué une voiture pour une poignée de dollars, direction donc la Sonoma Valley en compagnie de mon alcoolique Steph.


On doit la présence de vigne ici à l'action très inspirée d'un missionnaire Franciscain arrivé là depuis le Mexique vers 1775 (paraît-il qu'à la base c'était pour faire du vin de messe, moi je veux bien...) D'ailleurs pendant la prohibition (1920-1935) les seules productions autorisées étaient celles destinées au culte et aux usages thérapeutiques et comme on nous l'expliquera dans une des wineries, jamais l'Amérique ne compta autant de malades et de fous de la messe !


Les paysages sont très jolis mais n'ont rien à voir avec les vignobles français genre Bordeaux ou Val de Loire : on est presque en moyenne montagne, et la variété des climats permet apparemment de cultiver de multiples cépages en obtenant des arômes très différents.


En parlant de cépages, on cultive majoritairement du Chardonnay pour le blanc et du Cabernet-Sauvignon pour le rouge, ainsi qu'un cépage local pas mauvais appelé Zinfandel. Ici c'est un peu comme ce que j'avais vu en Argentine : on fait très peu d'assemblages, les vins sont principalement vendus par cépages - c'est le Cabernet-Sauvignon qui fait la renommée du coin. Au total on aura visité 4 domaines où à chaque fois la
French Touch a fait des ravages ! Ils adorent tous la France donc à chaque fois on sympathisait, ils nous payaient des coups, bref c'était très sympa. Niveau qualité on a vu (et bu) de tout, du mauvais Muscat à 2€ chez Monoprix à un excellent Cabernet-Sauvignon, mais en moyenne c'était quand même pas vilain !


Oui vous vous demandez peut-être ce que vient faire ici la photo de ce "château" d'un kitsch achevé : c'est juste pour vous rappeler qu'on est quand même aux States et que donc forcément ça fait parfois un peu "Disneyland du vin", avec des domaines qu'aimeraient bien avoir l'air mais qu'on pas l'air du tout, comme dirait Brel. Encore une fois c'est un peu comme en Argentine, la tradition n'est pas là, donc ils en importent ce qui les arrangent (les fûts de chêne français, le "prestige" même si comme ici c'est parfois en toc massif) et pour le reste ils s'en foutent pas mal : ça ne les dérangera pas de perpétrer des sacrilèges, comme servir du rouge puis du blanc dans le même verre !

Enfin ne faisons pas nos français arrogants et snobinards, c'était quand même une super bonne journée. Pourvu que ça dure !

dimanche 4 novembre 2007

American Dream...

Ca doit ressembler à quelque-chose comme ça - notez l'harmonie des proportions entre le pick-up et l'habitation !

samedi 3 novembre 2007

Pourquoi j'adore San Francisco

Pour ses maisons victoriennes...

Elles y sont pour beaucoup dans le charme irrésistible de San Francisco : les
Painted Ladies, ces maisons en bois multicolores de la fin du XIXe Siècle. Individuelles ou jumelées, à toit pointu ou plat, sobres ou raffinées, classiques ou exubérantes, elles alignent dans presque toutes les rues leurs façades à 2 étages et leurs Bow-windows. Certains quartiers sont mieux dotés que d'autres - Haight-Ashbury par exemple, dont je vous avais déjà parlé.











La vue suivante est une des plues connues de San Francisco (je l'avais déjà mise dans un autre article), il s'agit des
Six Sisters d'Alamo Square construites entre 1892 et 1896 :


Pour ses rues en pente...


Ca c'est LA caractéristique de San Francisco : ça monte raide et ça descend tout autant, j'y ai d'ailleurs laissé mes freins de vélo samedi !







Pour son Cable-Car...


Avec le Golden Gate Bridge, c'est sans doute l'image d'Epinal de San Francisco. Il s'agit d'une sorte de funiculaire qui se déplace sur des rails (français, soit dit en passant) grâce à une pince débrayable qui s'accroche à un câble métallique courant sous la chaussée. À la belle époque c'était vraiment utilisé comme moyen de locomotion, mais aujourd'hui c'est comme la Tour Eiffel quand tu vis à Paris : les gens viennent du monde entier pour la voir, mais tu n'y es jamais monté...





Pour Lombard Street... et pour la vue qu'on a d'en-haut

Encore une belle curiosité touristique, cette partie en zigzag de Lombard Street recouverte de briques rouges et d'orthensias. Marrant à prendre à fond en vélo pour se faire pourrir par les voitures.
Excusez la piètre qualité de la photo, mais j'étais en total contre-jour !

Quand à la vue qu'offre cette rue, c'est pas mal :


L'espèce de gros phallus que l'on voit planté sur
Telegraph Hill s'appelle - ça ne s'invente pas ! - Coit Tower, du nom de Lilie Hitchcock Coit qui l'a fait construire. Quand on à le courage de s'y rendre, on peut prendre l'ascenseur et d'en haut on a un superbe panorama :





Bref, plus j'y vais et plus je deviens un fan inconditionnel de cette ville ! Promis dans le prochain article je vous parlerai plus de la vie de San Francisco que de son esthétique, mais chaque chose en son temps, d'ailleurs ça me fait penser que j'ai un homework à terminer pour demain...

Novembre en Californie...

C'est un peu comme juillet en Normandie !