mardi 24 février 2009

Le point sur la situation...

Ça fait un moment que je n'ai pas donné de niouzes, et pas de chances vous n'aurez pas droit aux photos cette fois-ci pour cause de problème avec windaube.

Après Santiago je suis donc allé à Mendoza, où j'avais fait mon stage ouvrier il y a 2 ans 1/2 - mais c'était en hiver. J'ai tout de suite retrouvé mes marques le long de la route qui relie Santiago à Mendoza sitôt passée la frontière : l'Aconcagua (plus haut sommet d'Amérique du Sud), le Puente del Inca (sorte de pont minéral qui enjambe une rivière et fut emprunté par les Incas), la voie de chemin de fer désaffectée, Uspallata (lieu du tournage de 7 Ans au Tibet), le lac de Potrerillos, et enfin Mendoza. La ville est totalement différente en été et j'ai eu peine à la reconnaître. Pour autant on n'oublie pas les bonnes vieilles habitudes : un tour sur le Pietonal, un lomo au Café del Pasaje, un tour sur la Plaza Independancia pour écouter les hippies jouer de la gratte, et - non en fait je ne suis pas retourné à l'Apeteco (bonjour à ceux qui connaissent, d'ailleurs)...

À Mendoza j'ai donc revu Noelia et Juan-P, collègues d'il y a 2 ans mais maintenant dans une autre bodega, Septima, superbe d'ailleurs. Visite privée, déjeuner gratuit au resto gastronomique et retour en taxi tous frais payés : si c'est pas la classe d'avoir des relations ? D'autant qu'on m'invite le soir au Hyatt pour une dégustation où j'arrive déguisé en trekker, ce qui fait un peu tâche au milieu des costards et robes de cocktail.

Et c'est en repartant pour Córdoba qu'on me vole mon sac (le petit, pas le grand) : s'en suit une loose incroyable de 4 jours à Córdoba où je ne fais strictement rien, à part insulter les types d'HSBC et de Western Union pour récupérer du fric. Rien à dire, donc, sur ces 4 jours inintéressants, si ce n'est que quand on a le moral la ville doit être très belle.

Enfin me voici à Buenos Aires depuis une semaine : pas fait grand chose non plus, à part la fête avec une bonne bande de potes (dont Olivier, qui était déjà là en janvier, et Adrien avec qui j'avais fait Torres del Paine). Maintenant que j'ai un beau passeport tout neuf et tout vert je repars dans 2 heures vers la Bolivie, et je pense atteindre Sucre dans 2 jours.

Stay tuned, la route continue !

mercredi 18 février 2009

Vous voulez connaître l'Amérique latine ?

Alors précipitez-vous chez un (bon) libraire pour y acheter le Dictionnaire amoureux de l'Amérique latine de Mario Vargas Llosa (grand écrivain péruvien). Il a été originellement publié en français, mais je l'ai lu ici dans sa version espagnole. Enfin lu, disons que j'en étais aux 2/3 quand on me l'a piqué avec tout le reste, mais bon...

Ce n'est pas le seul livre de cette collection : entre-autres, je sais qu'il en existe un sur l'Inde et je crois savoir qu'Attali en sort un ces jours-ci sur le judaïsme.

Il s'agit donc d'un bouquin qui traite d'un peu tout ce qui touche à l'Amérique du Sud, principalement centré sur les arts et la culture. Vargas Llosa l'a écrit de manière totalement subjective (son continent vu par lui) avec le point de vue autoritaire de celui qui a rencontré la plupart des personnes dont il parle, parfois en relatant des anecdotes et impressions personnelles.

La plupart des écrivains sud-américains, en particulier, on droit à leur chapitre ce qui fait du livre un excellent traité de littérature latino-américaine. Mais ce n'est pas une accumulation fastidieuse de biographies : on y trouve des interviews réalisées par l'auteur, des hommages posthumes, enfin une multitude de petits textes arrangés par courts chapitres qui rendent le livre facile à lire et très didactique. Les peintres et cinéastes ne sont pas en reste, ce qui m'a permis d'enfin comprendre l'art de Botero ou de découvrir la vie fascinante de Frida Khalo.

Je le recommande donc vivement à ceux qui veulent une bonne introduction à la culture et à l'art sud-américains, injustement méconnus chez nous alors que Paris fut pendant les années 50-70 rien moins que la capitale de la littérature sud-américaine. Et en particulier à Jérôme : lecture indispensable avant ton voyage !

samedi 14 février 2009

Santiago de Chile

Certains sont déjà au courant qu'à cause de petits problèmes de vol de passeport et cartes bancaires mon voyage risque de s'achever un peu plus tôt que prévu : en l'état actuel des choses, je pense être à Buenos Aires mardi et prendre un vol pour la France d'ici 10-15 jours... Ce qui ne me dispense pas de vous parler de Santiago, ville où j'ai passé deux jours.

On m'en avait dit beaucoup de mal : moche, grand, inintéressant. C'est vrai que la vue depuis le sommet du Cerro Santa Lucia ne fait pas rêver, mais je tiens à dire qu'il y a plein de jolies choses à voir à Santiago pour peu de prendre la peine d'aller les chercher.


Le centre offre de grandes avenues piétonnes et, au milieu des immeubles modernes, subsistent quelques belles églises ou bâtiments coloniaux et pas mal de musées, dont un très beau musée d'art précolombien. La Plaza de Armas est un petit bijou.


Le Palacio de la Moneda, lieu du sanglant coup d'État de Pinochet en 1973 qui coûta la vie à Allende. Malheureusement je n'ai pas pu le visiter.


Hors du centre proprement dit on trouve quelques quartiers sympathique : le barrio Paris-Londres, qui ne ressemble à aucune des 2 capitales mais qui reste agréable avec ses petites rues qui serpentent ; ou le barrio Brasil, ici au petit matin (enfin... il devait être 11h).


Au nord on trouve l'énorme quartier du marché, qui parfois nous rappelle qu'on est tout de même en Amérique latine.


Et enfin, à quelques centaines de mètres de là se trouve la barrio Bellavista, le quartier bohème de Santiago aujourd'hui peuplé de bars et de restaurants où Pablo Neruda y possédait la Chascona, une charmante maison que j'ai pu visiter. La maison est dans le même goût que La Sebastiana (celle de Santiago) et a été mise à sac par les militaires lors du coup d'État, quelques jours avant la mort de Neruda. 6000 des 8000 livres de la bibliothèque ont même été brûlés...

mardi 10 février 2009

¡ Valparaíso de mi amor !

"La joya del Pacifico te llaman los marinos" (les marins t'appellent le joyau du Pacifique), dit la chanson de Joe Vasconcello que notre ami Sebastián nous jouait souvent au Bôb. Et j'ai envie de faire le même commentaire après ces deux petits jours passés à Valparaíso.


Chassez le naturel et il revient au galop : je crois que cette phrase résume bien l'organisation de la ville qui s'étend sur une sorte d'amphithéâtre plongeant dans le Pacifique. Au bord de l'eau on retrouve la rigueur du plan à damiers qui est celui de toutes les villes du Nouveau Monde. Mais on a l'impression que cette volonté d'organisation du bâti a cédé le pas à l'anarchie dès lors qu'il s'est agi de coloniser les collines.


De fait, Valparaíso est une jungle urbaine : les ruelles rampent le long des coteaux, les cabanes marcotent, les maisons s'enracinent le long des pentes abruptes et forment cette exhubérante végétation urbaine qui tapisse les hauteurs de la ville, s'ouvrant çà et là pour laisser passer une rue ou un funiculaire.


En cela, Valparaíso est proche de La Paz. Mais la comparaison s'arrête là : les couleurs de la Joya del Pacifico en font une mosaïque qui embellit l'océan - ou que l'océan vient embellir, on ne sait pas très bien - et le côté délabré des bâtiments ajoute à son charme en en faisant une sorte de cité perdue dont l'histoire et la culture s'affichent partout sur les murs.


Valparaíso est classée au patrimoine mondial de l'humanité de l'UNESCO, et on comprend pourquoi. Pas étonnant donc que le prince des poètes local, Pablo Neruda, y ait possédé une maison, La Sebastiana, que j'ai visitée en compagnie de Camila, une anarchiste argentine très marrante rencontrée à l'hotel. Voici ladite maison :


On y plonge dans l'univers de Neruda, un véritable inventaire à la Prévert soigneusement constitué au gré de ses voyages sans jamais tomber dans l'amoncellement vulgaire ou le kitsch. Et au passage, on comprend que la vue dspuis son bureau l'ait inspiré :


Quant à la vie locale, elle est très méditerranéenne : le temps passe lentement, voluptueusement - mais il faut savoir éviter certains quartiers dangereux ; les rues se remplissent en fin d'après-midi, surtout le dimanche pour les ferias (sorte de foires à tout dans la rue) et ne désemplissent qu'au petit matin après les festivités de la nuit. Que demander de plus, à part une petite mousse ?

samedi 7 février 2009

Bilan d'un mois

Moral : excellent

État d'esprit :
jusqu'à il y a 10 jours, j'avais plaisir à dire que ça n'était que le début de mon voyage mais maintenant que j'en suis à 33% ça n'est plus vraiment le cas, et ce qui m'inquiète c'est que c'est passé très vite. Globalement l'excitation de découvrir de nouveux endroits s'accompagne de plus en plus de la frustration de devoir en laisser tant derrière moi...


Avantages de voyager seul :
- on rencontre plus de monde, c'est sans comparaison
- on sort moins et c'est bon pour le portefeuille

Ce qui me manque le moins...
- la bouffe américaine
- l'hiver parisien et ses cortèges de grèves
- le boulot !


... et ce qui me manque le plus
- un boulot pour pouvoir rembourser tout ce fric que je suis en train de dépenser
- le temps de prendre le temps
- et mes potes qui se reconnaitront pour écumer les bars du soir au matin !

vendredi 6 février 2009

Quelques jours à Pucón

Sur les excellents conseils d'Olivier j'ai traversé la Cordillère depuis Bariloche pour venir me poser à Pucón, petite ville posée au pied des montagnes et d'un magnifique volcan, le Villarrica. (Olivier tu m'avais aussi conseillé Puerto Varas, mais en arrivant à Puerto Montt j'ai été pris d'une grosse flemme et j'ai tracé directement jusqu'ici).


Malgré l'affluence touristique - surtout chilienne, d'ailleurs, car on est en pleines vacances d'été - la ville a su conserver un charme fou contrairement à sa voisine Bariloche. Tout cela en fait donc une étape de choix que je vais quitter ce soir mais où j'aurais pu encore rester quelques jours tant je m'y plais, avec des gens adorables dans une auberge bien sympa. J'ai donc beaucoup profité du centre ville dont toutes les rues offrent des perspectives sur les montagnes avoisinantes, du lac et de sa plage.


La grande attraction du coin c'est bien-sûr le Villarrica, un volcan effusif en activité plus ou moins permanente (en ce moment plutôt moins que plus, d'ailleurs) : quand c'est la bonne période on se retrouve face à un lac de lave en arrivant au sommet ! Ci-dessous une vue de mon auberge et du volcan, plutôt pas mal non ?


Première ascension manquée mercredi : le temps est trop couvert et l'agence annule la sortie (on ne peut pas y aller soi-même, il faut du matos de montagne). Tant pis, à la place je vais faire du canyoning avec des israéliens de l'auberge : très sympa mais pas de photo, car je me suis dispensé de payer les 15000 pesos (20€ !) nécessaires pour récupérer les photos shootées pendant l'action.

Ascension impossible jeudi également, je passe donc la journée à bouquiner et à discuter avec les autres occupants de mon dortoir, puisqu'il pleut et que personne ne sort.

Enfin je croyais la délivrance venue ce matin (vendredi) : départ 4h du mat avec un groupe d'une vingtaine - dont 2 suisses rencontrés dans le bus en venant et des israéliennes de l'hôtel, ciel sans nuages et parsemé d'étoiles en arrivant au pied de la bête (je n'avais jamais aussi bien vu la Voie Lactée), on commence à monter à la frontale un peu déguisés en marin-pêcheurs. Au fait, on part de 1600m et le volcan culmine à 2800.


On monte comme ça une bonne heure avant d'arriver aux premières glaces : le temps de chausser les crampons et c'est reparti piolet à la main à l'attaque d'une mer de glace. Là mauvaise surprise, le vent est très très fort avec de vilaines rafales - et encore, on est du côté sous le vent, donc protégé. On monte encore 400m avant de devoir faire demi-tour, puisque la voie passe ensuite sur une arête de glace exposée aux vents, et c'est pas très safe...


Gopsse frustration donc, mais aussi grand bonheur d'avoir vu un lever de soleil prodigieux - avec l'ombre du volcan qui se projetait sur les brumes au loin, absolument somptueux.


Je termine la journée à Pucón avant de partir pour Temuco ou Santiago (je ne me suis pas encore décidé) avec une certitude : cette ville fait partie de celles qui vont vraiment me manquer !

mardi 3 février 2009

Bariloche

Un petit saut de puce depuis El Calafate (30h de bus...) m'a amené à Bariloche, au coeur de la région des lacs, pas très loin de la cordillère des Andes. Je voulais me poser quelques temps histoire de rencontrer du monde et de profiter de cette jolie région. Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'avec 5 auberges en autant de nuits, ce fut un peu l'échec.

La ville est une petite cité lagustre devenue très touristique, et on peut regretter les constructions modernes qui gâchent le paysage. L'architecture "traditionnelle" est très proche de ce qu'on trouve chez nous dans les alpes.


Au programme : moule très intense les deux premiers jours entre sieste, lecture, plage et balade (et un musée, quand même...). Puis j'ai fait un petit tour en VTT dans le Parque Nacional Nahuel Huapi, dont Bariloche fait partie. Le Circuito Chico, que ça s'appelle : c'est joli, et que dire d'autre... ben c'est joli et puis c'est tout !


Et puis j'ai rencontré Yolanda et Kimon, une colombienne et un grec qui vivent tous les deux en Suisse. On a fait une petite randonnée au Cerro Catedral, un des hauts sommets du coin qui culmine à 2300m. Journée très sympa.


Pas grand chose à ajouter sur cette petite escale bien reposante. Je suis maintenant au Chili où je vais remonter jusqu'à Santiago avant de repasser en Argentine d'ici une semaine.

A+ !