dimanche 30 novembre 2008

Jour de fête

Ah bon, on fête quoi ? Pour commencer, les 100 ans de Lévi-Strauss. Je m'en veux de n'avoir lu Tristes Tropiques que cet été car c'est maintenant ma Bible. Et pour éviter à d'autres de passer à côté d'une oeuvre aussi riche je propose carrément qu'on supprime un an de philo de terminale à se faire c**** sur Platon ou Descartes, et qu'à la place on passe l'année à n'étudier que Lévi-Strauss. Rien que ça. Xavier Darcos, si tu m'entends...


Ensuite, je ne sais pas trop ce que j'avais à fêter : le début de la fin de mon séjour ici ? la fin des vacances de Thanksgiving ? bref, pour fêter ça, la Julmobile et moi on est partis en amoureux se balader le long de la côte au nord de San Francisco en suivant la "mother road", c'est-à-dire la (splendide) highway 1 qui offre des points de vue à couper le souffle. Je ne sais pas combien il y a de "plus belle route du monde aux Etats-Unis" mais celle-ci fait assurément partie du lot.


Voilà donc la jolie petite boucle faite aujourd'hui, entre 300 et 400 miles pendant 12h. Fatiguant mais merveilleux, d'autant que la météo était à proprement parler estivale (pas la peine de me dire que ça va me piquer dans deux semaines...).


Si la Road 1 est magique, c'est qu'elle offre des milliards de facettes en peu de kilomètres ; tantôt accrochée à des falaises plongeant droit dans le pacifique, tantôt traversant les collines verdoyantes de l'arrière-pays, cette route est un poème à elle toute seule, bordée de pins, d'eucalyptus, de sycomores et de séquoias. Pour ceux qui ont vu There will be blood, ce sont un peu les mêmes paysages que l'on retrouve à la fin quand il atteint la côte.


La partie la plus connue est bien évidemment Big Sur (entre SF et Los Angeles), mais la partie nord est tout aussi - sinon plus - belle ! Cette région a en plus le charme de la Californie du Nord, avec ses petites bourgades anticonformistes qui étalent magasins d'artisanat ou d'antiquités et marchés bio - dont Bodega avec sa chapelle blanche, où Hitchcock tourna Les Oiseaux. Un peu comme Bolinas, sans le côté post-soixante-huitard.


Je pensais aller plus au nord jusqu'à Mendocino, mais arrivé à Gualala j'en ai eu marre, et j'ai décidé de couper à travers les montagnes et récupérer l'autoroute. C'est là qu'arrive le côté "aventure" du jour. Bien évidemment j'ai commencé par me paumer sur une route indiquée sur aucune de mes deux cartes, ce qui m'a bien fait perdre 3/4h. S'en est suivi 1h de départementale comme on n'en trouve qu'au fin fond de la Creuse, dans la forêt, sans signalisation, qui tourne, qui monte et qui descend, le tout de nuit.


Jusque-là ça reste facile, mais avec les multiples chevreuils, coyotes et même vaches (noires, pour être sûr de bien les voir) en travers du chemin ça devient un peu du Mario Kart. J'ai même failli ramener Bambi sur le pare-chocs... Morale de l'histoire : 1) c'est dur d'imaginer des coins aussi paumés en Californie, mais ça existe (l'énorme temple Bouddhiste au milieu des montagnes, je n'y croyais pas trop) ; 2) un mal pour un bien, j'ai quand même eu droit à un beau coucher de soleil.

jeudi 27 novembre 2008

Ca va me manquer...

2 messages aujourd'hui après tant de silence, que se passe-t-il ?! Eh bien c'est tout simplement férié aujourd'hui (Thanksgiving), et puisque mes chers roommates soit soit à New-York soit à Hawaii et qu'il n'y a que les fauchés qui restent ici, je me retrouve seul avec plein de temps pour blogger.

Je commence à réaliser que dans pile-poil deux semaines j'aurai terminé les derniers partiels de ma vie, assisté à mes derniers amphis et rendu mes derniers homeworks. Et je commence aussi à réaliser que certains trucs vont me manquer, notamment ce beau campus. En fait voilà : cet article est une excuse pour publier les belles photos que j'ai prises il y a 10 jours et vous faire croire qu'il fait toujours beau en Californie (mais sachez qu'hier il a plu toute la journée...).

dimanche 23 novembre 2008

Virées automnales (2/2) : Chicago

Je suis de nouveau à la bourre puisque ça fait (déjà) presque 2 semaines que je suis rentré de Chicago où, grâce à la générosité sans limites de Monsieur United, j'ai pu me rendre pour 10 dollars. C'est d'ailleurs avec amusement que j'ai découvert cet article sur Jimi Hendrix et Barack Obama, enfants de Seattle et Chicago incarnant "l'Amérique réconciliée", paru alors que j'étais précisément à Chicago. Un grand merci au passage à Paulo, mon ex-roommate de stage mili à Hyères, qui m'a accueilli chez lui pour ce week-end à rallonge.


J'ai eu le plaisir de me faire surprendre tout le week-end par cette ville dont je ne savais absolument rien, mis à part qu'elle est la ville d'Al Capone, des Blues Brothers, de Tintin en Amérique et d'Urgences, où l'on voit souvent le métro surélevé. Qu'y ai-je donc découvert ?


Tout d'abord, qu'il y fait froid. Pas encore de neige au sol, mais on en a vu tomber du ciel. Sachant qu'il faisait bien 25°C et grand ciel bleu quand on est partis de San Francisco, le contraste a été rude en arrivant sous les nuages par 0°C. De quoi ne pas avoir de regrets en repartant ! (Je dis "on", car Thomas et Stouf faisaient partie du voyage). Autant dire qu'on ne s'est pas trop attardés sur la "plage" au bord du lac Michigan.


Ensuite, j'ai découvert une très belle ville, certainement l'une des plus riches du pays en architecture des XIXe-XXe Siècles. Mies Van Der Rohe n'y avait-il pas élu domicile lorsque le Bauhaus fut déclaré "art dégénéré" par les nazis ? Mais avant ça la ville a été imprégnée des styles beaux-arts et art-déco, avant que Louis Sullivan ne développe l'école de Chicago tenante d'une architecture fonctionnaliste et qui construisit les premiers gratte-ciel. C'est d'ailleurs ici que se trouve la plus haute tour du pays (depuis le 11 septembre), la Sears Tower. L'architecture tour en bateau sur la Chicago river qui traverse la ville permet d'en savoir plus en la matière - et accessoirement de se transformer en glaçon sur pattes lorsque vous avez la bonne idée de le faire en novembre. Regardez d'ailleurs comment Thom et Paul ont l'air réchauffés.


J'ai beaucoup aimé le Millenium Park, adjacent au Grant Park où Obama a tenu son discours de victoire le 4 novembre. Ce parc au pied des buildings rassemble quelques chefs-d'oeuvre dont le "bean", un gros haricot d'acier poli, et le Pritzker Pavillion, une salle de concert en plein air signée Gehry. Juste à côté le Chicago Art Institute vaut son pesant de cacahuètes même si nous n'avons pas pu admirer les galeries impressionnistes (qui font la célébrité du musée) pour cause de rénovation.


Côté vie nocturne Chicago n'est pas en reste et nous en avons bien profité, avec pour commencer le bar au sommet de la Hancock Tower avec vue sur la ville - et qui oublie généreusement de compter la moitié de nos consommations.


Dimanche soir direction le Kingston Mines, un des meilleurs clubs de blues de la ville, qui fut à la hauteur de sa réputation ! Premier groupe : Charlie Love, un batteur, un bassiste, et une curieuse association d'une Fender et d'une Gibson pour un résultat pas dégueu.


On change de salle pour le king de la soirée, Linsey Alexander, qui a l'air tout tranquille vu de loin mais qui sait faire cracher sa Les Paul comme il faut dès qu'il s'énerve un peu dessus ! Et comme monsieur aime les femmes il en profite pour venir les draguer une par une dans la salle, et bien évidemment Steph y a eu droit :


Enfin je n'aurais pas pu repartir de Chicago sans aller faire un tour du côté de chez Monsieur Obama, dont la maison n'es qu'à 5 stations de métro de chez Paul. La rue est bien gardée par des policiers plutôt sympas qui vous laissent prendre toutes les photos que vous voulez, du moment que vous ne vous arrêtez pas de marcher (le fameux "keep moving" américain...). Et je dois dire qu'à 4 la famille Obama ne doit pas trop se marcher dessus vue la taille de la maison !