lundi 25 février 2008

L'Emmerdeur

Je compte aujourd'hui vous faire découvrir un peu plus de la magie du campus de Stanford en vous en présentant l'un des personnages hauts en couleurs, bien connu des habitants de Rains : j'ai nommé L'Emmerdeur (par souci de préserver l'anonymat, les noms ont été modifiés).

L'Emmerdeur est un mexicain de petite taille qui porte un gros engin sur son dos, lequel engin, en plus de souffler de l'air par un long tuyau, sert aussi à faire un bruit épouvantable - on se demande d'ailleurs à quoi il est le plus efficace. Bref, L'Emmerdeur est donc payé (j'imagine) par Stanford pour se balader une fois tous les deux jours
de manière plus ou moins erratique sur le parking en bas de chez moi avec son truc sur le dos pour évacuer les feuilles mortes qui il est vrai, en ce quasi-début de printemps, perturbent fortement le trafic.

Commençons par noter que L'Emmerdeur et son engin ne font que
repousser les feuilles sur le trottoir ; et comme celles-ci sont gentilles, évidemment, elles restent sagement en place quand il y a du vent et prennent bien soin de ne pas se retrouver soufflées sur le parking pour éviter à L'Emmerdeur d'avoir à tout recommencer. Bref vous l'aurez compris, L'Emmerdeur et son machin à décibels, c'est un peu Sisyphe et son rocher.

Ajoutons au passage que comme L'Emmerdeur maîtrise à la perfection la direction que prennent les feuilles lorsqu'il les souffle, il n'a jamais besoin de repasser deux fois au même endroit, ce qui diminue l'effort à fournir. On mettrait juste moitié moins de temps avec un balai, mais ce dernier a été sacrifié pour l'occasion sur l'autel du progrès technologique.

Ensuite - et là c'est plus comique - L'Emmerdeur est infatigable et travaille même lorsqu'il n'y a pas de feuilles (ce qui est le cas depuis à peu près 3 mois). En ce moment on a surtout de l'eau par terre, et L'Emmerdeur, très consciencieusement, passe son temps à essayer d'orienter cette eau vers le caniveau avec son sèche-cheveux géant. Et bien évidemment le résultat est plutôt celui d'un gamin s'agitant dans une pataugeoire : il en met absolument partout (principalement sur les voitures, dont la désormais fameuse Julmobile lorsqu'elle est dans le coin) mais au final il n'y a pas moins d'eau sur la route.

Il n'empêche, L'Emmerdeur est toujours fidèle au poste, de préférence le plus tôt possible le matin quand je dors encore, ou alors en début d'après-midi quand j'essaie de travailler, ce qui me vaut à chacun de ses passages l'immense plaisir d'entendre, pendant environ une heure, le son limpide et mélodieux de sa machine à faire du bruit. Et comme il a récidivé voilà quelques heures alors que j'essayais d'écrire mon papier d'éco, je me suis décidé à vous raconter cette petite anecdote de ma vie quotidienne ; si je ne partage pas les nuisances sonores, je vous livre au moins mes états d'âme !

Mais cette description ne serait rien sans l'indispensable séquence vidéo shootée mercredi dernier qui vous permettra au passage d'admirer la magnifique vue qu'offre ma chambre. Observez bien L'Emmerdeur, je ne sais pas ce que vous en pensez, mais moi je trouve qu'on dirait juste un type bourré...

jeudi 21 février 2008

Quizz

Loin de moi l'idée de vouloir parler politique sur ce blog, mais quand même. Tout le monde sait que je suis un authentique thuriféraire de notre bien-aimé président. Alors une seule question : pouvez-vous me dire qui a donné la superbe interview ci-dessous ? Le vainqueur gagnera ma reconnaissance (interdiction de s'aider de google, évidemment). Pour info j'ai trouvé tout seul :) Et admirez au passage la qualité de la langue, ACLwagné du stil SMS !

Vous semblez vous tenir très informé de l'actualité politique française. Quel regard portez-vous sur notre nouveau président ?

Mr X : Depuis des mois, il s'étale ; il a harangué, triomphé, présidé des banquets, donné des bals, dansé, régné, paradé et fait la roue... Il a réussi. Il en résulte que les apothéoses ne lui manquent pas. Des panégyristes, il en a plus que Trajan. Une chose me frappe pourtant, c'est que dans toutes les qualités qu'on lui reconnaît, dans tous les éloges qu'on lui adresse, il n'y a pas un mot qui sorte de ceci : habilité, sang-froid, audace, adresse, affaire admirablement préparée et conduite, instant bien choisi, secret bien gardé, mesures bien prises. Fausses clés bien faites. Tout est là... Il ne reste pas un moment tranquille ; il sent autour de lui avec effroi la solitude et les ténèbres ; ceux qui ont peur la nuit chantent, lui il remue. Il fait rage, il touche à tout, il court après les projets ; ne pouvant créer, il décrète.

Derrière cette folle ambition personnelle décelez-vous une vision politique de la France, telle qu'on est en droit de l'attendre d'un élu à la magistrature suprême ?

Mr X : Non, cet homme ne raisonne pas ; il a des besoins, il a des caprices, il faut qu'il les satisfasse. Ce sont des envies de dictateur. La toute-puissance serait fade si on ne l'assaisonnait de cette façon. Quand on mesure l'homme et qu'on le trouve si petit, et qu'ensuite on mesure le succès et qu'on le trouve si énorme, il est impossible que l'esprit n'éprouve quelque surprise. On se demande : comment a-t-il fait ? On décompose l'aventure et l'aventurier... On ne trouve au fond de l'homme et de son procédé que deux choses : la ruse et l'argent...Faites des affaires, gobergez-vous, prenez du ventre ; il n'est plus question d'être un grand peuple, d'être un puissant peuple, d'être une nation libre, d'être un foyer lumineux ; la France n'y voit plus clair. Voilà un succès.

Que penser de cette fascination pour les hommes d'affaires, ses proches ? Cette volonté de mener le pays comme on mène une grande entreprise ?

Mr X : Il a pour lui désormais l'argent, l'agio, la banque, la bourse, le comptoir, le coffre-fort et tous les hommes qui passent si facilement d'un bord à l'autre quand il n'y a à enjamber que la honte...Quelle misère que cette joie des intérêts et des cupidités... Ma foi, vivons, faisons des affaires, tripotons dans les actions de zinc ou de chemin de fer, gagnons de l'argent ; c'est ignoble, mais c'est excellent ; un scrupule en moins, un louis de plus ; vendons toute notre âme à ce taux ! On court, on se rue, on fait antichambre, on boit toute honte...une foule de dévouements intrépides assiègent l'Elysée et se groupent autour de l'homme... C'est un peu un brigand et beaucoup un coquin. On sent toujours en lui le pauvre prince d'industrie.

Et la liberté de la presse dans tout çà ?

Mr X (pouffant de rire) : Et la liberté de la presse ! Qu'en dire ? N'est-il pas dérisoire seulement de prononcer ce mot ? Cette presse libre, honneur de l'esprit français, clarté de tous les points à la fois sur toutes les questions, éveil perpétuel de la nation, où est-elle ?

lundi 18 février 2008

Kerouac 2007

Une petite pause dans ma journée de pougne pour vous signaler un blog fort sympathique trouvé totalement randomly : Kerouac 2007 relate les aventures d'un journaliste parti en road-trip entre New-York et San Francisco sur les traces de Jack Kerouac, l'auteur du mythique On the Road qui fut en quelque sorte le manifeste de la beat generation (je suis d'ailleurs en train de le lire et je ne saurais trop vous le recommander).

Un blog intéressant, notamment la partie sur San Francisco qui donne une bonne idée de l'ambiance de la ville. Le dernier post parle du Vesuvio, un bar de San Francisco que j'adore et où j'étais d'ailleurs samedi soir avec Steph. Enjoy !

jeudi 14 février 2008

Heureux évènement

Depuis 6 mois qu'on l'attendait, on peut enfin vous l'annoncer :
Julie et Julien sont depuis lundi les heureux copropriétaires de la JULMOBILE !

Plus pêchue que K2000, plus bourrée de gadgets que la James-Bond-car, plus rapide que le taxi de Samy Naceri et surtout plus solide que la F1 d'Aryton Senna, la Julmobile est une splendide Nissan Altima de 1997, 160 chevaux sous le capot et 125000 miles au compteur, avec 4 portes pour rentrer dedans, un coffre énorme pour mettre plein de bordel et de la place à l'arrière pour ne pas avoir les genoux fossilisés après 2h de route* : une voiture, qu'elle est bien pour la conduire ! Admirez la ligne féline et racée de la bête :


Bon OK en fait ça n'impressionne pas tant que ça ; j'aurais bien pris des photos un peu plus mythos genre coucher de soleil au pied d'un palmier, mais aujourd'hui je n'avais pas les clés. Et puis elle est un peu crade donc elle ne brille pas tellement. De derrière ça donne ça, avec l'
indispensable aileron pour la tenue de route :


On vous racontera nos prochains road-trips ! Avant ça, il ne me reste plus qu'à aller passer le permis pour avoir officiellement le droit de conduire le bolide...

* Toute allusion à une Mustang existante serait bien-sûr purement fortuite

mercredi 13 février 2008

Relax, take it easy...

... for there is nothing that we can do ! Eh oui tenez-vous bien, j'étais hier soir au concert de Mika ! Je n'ai pas pu laisser passer cette occasion d'aller voir en vrai celui qui fut le fidèle compagnon de nos regrettées fins de soirées au Bôb (ou ailleurs). Ce fut donc l'occasion d'un petit trip à 4, dont 3 européens - Mika n'est pas encore très connu des américains, même si ceux qui connaissent adorent. Cela dit San Francisco, ville de gays et de français, était un terrain conquis pour celui qui venait d'ailleurs d'être nominé aux Grammy Awards.


Et de fait
The Warfield, très belle salle sur Market St qui n'est pas sans rappeler quelques endroits parisiens genre Mogador, est pleine à craquer. Entrée en scène explosive sur un Relax [Take it easy] avant de dérouler à peu près tout le premier album - et dernier en date - ainsi que quelques chansons du prochain : les gamines hurlent à s'en laminer les cordes vocales et les français, pour ne pas être en reste, entonnent la Marseillaise. L'ambiance scénique est très sympa à défaut d'en mettre plein les yeux : on a un peu l'impression d'être dans le salon de Mika avec le chandelier sur le piano, des fleurs partout de la grosse caisse aux pieds de micros et des couleurs flashy comme sur la pochette de son album. Et pendant tout le concert - qui ne sera du reste pas très long - l'animal déborde d'énergie et nous fait entrer avec humour dans son univers fantasmagorique. Voyez ci-dessous l'entrée en scène et une partie de Happy Ending.




Notons ce passage dantesque où tous les musiciens s'échangent leurs instruments et où Mika se livre à un duo de percu avec sa batteuse, qui rappelle Gloria Gaynor dans ses plus belles heures funky-capillaires. Ou encore le début du rappel quand chaque musico, déguisé en personnage de dessin animé, apparaît en ombres chinoises et que Mickey se livre à des attouchements sur Plutôt et Bip-Bip sur Coyote... Bref un concert très marrant avec un certain nombre de chansons remaniées en version live et un Mika définitivement mythique !


Une petite pensée au passage pour Adrien et Amélie chez qui la bouffe du dimanche soir sans Mika ne serait pas vraiment la bouffe du dimanche soir ;-)...

lundi 11 février 2008

California Dreamin'...

Vous êtes un certain nombre à me dire que je ne donne plus trop de nouvelles, et je m'en excuse. Mais il faut dire qu'on est pas mal occupés mais bien que ça bosse beaucoup c'est quand même le pied, à l'image de ce week-end qui vendait du rêve !

Du rêve, Edouard en a pris pour son compte en s'échappant quelques jours de New-York pour venir nous rendre visite en Californie. Je sèche donc allègrement mon cours d'atmospheric pollution pour passer le vendredi après-midi avec lui à San Francisco : déjeuner au soleil en terrasse, balade puis retour à Stanford pour une petite visite de notre beau campus qui n'inspirera que des superlatifs à notre cher Prez du Point Gam'.


Un peu plus tard départ pour South Lake Tahoe où nous passons le week-end pour aller skier. C'est là toute la classe de la Californie : passer de la flânerie au soleil à la montagne (bien) enneigée en quelques heures ! (voire un peu moins si l'on évite intelligemment de faire un petit détour touristique inopiné pour visiter les plaines du Nevada, de nuit qui plus est...)


Donc on prend les mêmes et on recommence : notre bande de 5 frenchies (Julie, Louis-Marie, Olivier, Damien et moi-même) va encore bien s'éclater sous un soleil de plomb avec une neige qui reste très bonne. La station d'Heavenly est bien plus grande qu'Alpine Meadows où nous étions il y a 15 jours, les pistes sont excellentes et la vue coupe tout autant le souffle. On avoine comme des cochons jusqu'à ce que mort s'en suive (de fatigue, s'entend) : deux jours complets de
hardcore skiing y compris dimanche après une soirée un peu violente, ce qui était loin d'être gagné vues les têtes de certains au réveil !


Les petites photos du mythe :


Et comme toutes les bonnes choses ont une fin, retour au bercail dimanche soir avec un petit
midterm qui m'attendait ce matin... debout à 5h pour bosser jusqu'à 11h, et c'est passé - presque - comme une lettre à la poste. Pourvu que ça dure !

dimanche 3 février 2008

Cultural Facts #6 - Superbowl !


Ce dimanche était pratiquement jour de fête nationale, et pour cause ! C'est aujourd'hui qu'avait lieu le superbowl, sorte de finale du championnat de football américain marquant la fin de la saison. La 42e cuvée du cru opposait les New York Giants aux New England Patriots, auteurs d'une superbe saison et invaincus à ce jour.

Personnellement je m'en foutais pas mal, d'abord parce que je ne suis pas un grand fan de football, ensuite parce j'avais autre chose à faire et enfin parce qu'aucune équipe de la West Coast n'était représentée. Mais je suis quand même allé voir le début, juste pour l'expérience sociale que ça représente.

Le superbowl n'est qu'une occasion de plus pour le américains de se retrouver entre amis pour passer l'après-midi à manger de la
junk food (hot dogs, burgers, doritos, doughnuts...) en regardant plus ou moins le spectacle, et le pays entier s'arrête tout l'après-midi pour suivre l'évènement ! J'assiste donc amusé au début du premier quart-temps quand Evan (un ami américain) arrive et me demande : "anything exciting yet" ?

Forcément, je crois qu'il me demande un résumé des temps forts du match. Mais pas du tout ! Daniel s'empresse de lui répondre que la pub pour Pepsi était géniale, la suivante un peu moins bien et celle pour Fox franchement nulle. De fait, si un brouhaha remplit la salle pendant le jeu, tout le monde se tait et écoute religieusement les pubs qui, il faut le dire, sont la plupart du temps vraiment marrantes (le football c'est déjà chiant, si en plus les pubs étaient minables...). Donc le grand intérêt du superbowl, ce sont les discussions au sujet des pubs : laquelle a l'actrice avec la plus grosse paire de seins, laquelle est la plus marrante, etc... (d'ailleurs 2 minutes plus tard Teddy arrive et me demande d'emblée "how are the commercials" ?). On comprend que la minute se monnaie à 40 millions de dollars !

Ah oui au fait, rappelons le résultat (même si c'est marginal) : les Giants ont battu les Patriots 17-14 à 20 secondes de la fin. Ca n'a pas changé ma vie, mais ici tout le monde ne parle que de ça. Avant de se focaliser sur les primaires de mardi, le
super tuesday !

vendredi 1 février 2008

Rambo

On en a un peu marre de passer nos soirées à bosser, alors hier soir on s'est offert un peu de distraction : on est allés voir le nouveau Rambo, 4e du nom (sortie en France mercredi prochain 6/02). Eh oui, chacun a ses moments de faiblesse.

Je ne vais pas m'étendre sur le scénario, c'est juste à voir avec le cerveau sur OFF (au moins pas besoin de faire de gros efforts pour comprendre les paroles). Un bon gros film bien débile, une épouvantable boucherie à la fin avec un Stallone toujours aussi mythique - quoi qu'il a pris un peu de gras, mais à 62 ans le pépère est quand même toujours alerte.

Je vous offre le trailer :