mardi 10 février 2009

¡ Valparaíso de mi amor !

"La joya del Pacifico te llaman los marinos" (les marins t'appellent le joyau du Pacifique), dit la chanson de Joe Vasconcello que notre ami Sebastián nous jouait souvent au Bôb. Et j'ai envie de faire le même commentaire après ces deux petits jours passés à Valparaíso.


Chassez le naturel et il revient au galop : je crois que cette phrase résume bien l'organisation de la ville qui s'étend sur une sorte d'amphithéâtre plongeant dans le Pacifique. Au bord de l'eau on retrouve la rigueur du plan à damiers qui est celui de toutes les villes du Nouveau Monde. Mais on a l'impression que cette volonté d'organisation du bâti a cédé le pas à l'anarchie dès lors qu'il s'est agi de coloniser les collines.


De fait, Valparaíso est une jungle urbaine : les ruelles rampent le long des coteaux, les cabanes marcotent, les maisons s'enracinent le long des pentes abruptes et forment cette exhubérante végétation urbaine qui tapisse les hauteurs de la ville, s'ouvrant çà et là pour laisser passer une rue ou un funiculaire.


En cela, Valparaíso est proche de La Paz. Mais la comparaison s'arrête là : les couleurs de la Joya del Pacifico en font une mosaïque qui embellit l'océan - ou que l'océan vient embellir, on ne sait pas très bien - et le côté délabré des bâtiments ajoute à son charme en en faisant une sorte de cité perdue dont l'histoire et la culture s'affichent partout sur les murs.


Valparaíso est classée au patrimoine mondial de l'humanité de l'UNESCO, et on comprend pourquoi. Pas étonnant donc que le prince des poètes local, Pablo Neruda, y ait possédé une maison, La Sebastiana, que j'ai visitée en compagnie de Camila, une anarchiste argentine très marrante rencontrée à l'hotel. Voici ladite maison :


On y plonge dans l'univers de Neruda, un véritable inventaire à la Prévert soigneusement constitué au gré de ses voyages sans jamais tomber dans l'amoncellement vulgaire ou le kitsch. Et au passage, on comprend que la vue dspuis son bureau l'ait inspiré :


Quant à la vie locale, elle est très méditerranéenne : le temps passe lentement, voluptueusement - mais il faut savoir éviter certains quartiers dangereux ; les rues se remplissent en fin d'après-midi, surtout le dimanche pour les ferias (sorte de foires à tout dans la rue) et ne désemplissent qu'au petit matin après les festivités de la nuit. Que demander de plus, à part une petite mousse ?

2 commentaires:

geneline a dit…

Pour moi, le plus étonnant dans cette ville est qu'une telle beauté puisse s'exprimer s'exprimer à partir de façades en tôle ondulée.

geneline a dit…

Pour moi, le plus étonnant dans cette ville est qu'une telle beauté puisse s'exprimer s'exprimer à partir de façades en tôle ondulée.