Et oui, depuis le début de la semaine les vacances sont finies ! J'ai donc retrouvé avec joie le campus de Stanford après un voyage infernal de 25 ou 26h (retards d'avions, correspondance ratée etc...).
Cela dit, "vacances finies" c'est une expression techniquement vraie mais peu représentative de la situation, puisque c'est loin d'être le bagne. J'ai repris le travail au labo qui m'occupe de 9h à 17h environ, pas assez pour m'empêcher de faire le plein de vitamine D que je n'ai pas tellement pu faire en Normandie. Et le week-end, entre Yosemite, le surf et autres joyeuseries locales, on ne devrait pas trop avoir à se plaindre non plus !
Comme j'ai rendu mon appartement (j'attends d'ailleurs encore la facture de remise en état...) je suis SDF - enfin plus exactement j'ai trouvé un domicile à peu près fixe chez Olivier et Louis-Marie qui me font cadeau de la chambre de Mike. Tout bien réfléchi je ne sais pas si on peut parler de cadeau, mais bon...
Conclusion : rien de neuf dans le talweg, il fait beau et je vais avoir tout plein de temps pour vous gratifier de tout plein d'articles, à commencer par la fin de mes récits de vacances. À bientôt !
jeudi 31 juillet 2008
samedi 12 juillet 2008
Montréal
Suite des hostilités dans la plus grande ville du Québec avec encore une fois plein de monde à voir. FX et Rémi m'hébergent gracieusement, et le bon plan local c'est que je vais arrêter de passer mes journées à visiter tout seul puisque Julie (la vilaine Gaube pour les intimes) est aussi en vacances à Montréal !
Once again je vais vous épargner le récit de chaque journée pour essayer de faire plutôt thématique. Mes premières impressions furent un mélange de surprise et de frustration : surprise d'entendre des gens parler français autour de moi tout en étant sur le continent américain, et frustration concomitante de ne plus pouvoir assumer mon statut de français en critiquant à tout bout de champ.
J'ai beaucoup aimé la ville de Montréal dès le premier jour, qui est en fait celui où on a le plus visité. Grande balade dans le "quartier latin" local (d'ailleurs plus proche du Marais que de son homonyme parisien) et dans ses boutiques charmantes - ou plutôt de charme - puis dans le Vieux Montréal qui m'a séduit d'emblée. 400 ans d'histoire célébrés en grande pompe cette année, ça fait quand même plus du double de ce à quoi nous sommes habitués en Californie et pour tout vous dire, ça n'est pas plus désagréable. Comme à New York ou Boston j'ai donc eu le plaisir de voir des quartiers historiques dignes de ce nom, des bâtiments qui ne transpirent pas trop le "fake" et des villes qui ont un sens, contrairement à d'autres un peu plus à l'ouest...
Le Vieux Montréal est donc un mélange agréable d'urbanisme à l'européenne et parfois de bâtiments à l'américaine donnant sur le vieux port. Mais puisque quelques photos valent mieux qu'un long discours, je m'arrête là et vous laisse juger par vous-même.
Plus loin le parc Jean Drapeau s'étale sur deux îles, et l'on y trouve la Biosphère, un musée sur l'environnement coiffé d'un dôme géodésique de Buckminster Fuller qui ne déplairait pas à Duchatte ; le circuit de F1 où s'était récemment couru le GP du Canada sur lequel nous nous retrouvâmes avec surprise ; et le casino de Montréal, grand machin posé là comme un cheveu sur la soupe qui fut probablement futuriste en son temps.
Montréal c'est aussi une ville de gastronomie et de fête, comme on me le prouvera dès le premier soir. Pour commencer, rien de tel qu'une bonne poutine, le plat traditionnel local pour bûcherons à base de frites, de fromage fondu et de tout-ce-qui-traîne-dans-le-frigo (bouts de lard, de saucisse, de steak, poivrons, crème aux oeufs, canigou...). C'est pas très fin mais ça vous cale comme il faut et ça éponge la bière : la poutine, ou le petit secret d'une soirée réussie !
Ensuite, après un apéro qui traîne un peu, départ en convoi pour "Les 2 Pierrots", un bar à chansonniers dans le Vieux Montréal. Je dis convoi car avec Aziz, Aurélie, Rémi, FX, Julie, Arnaud et moi-même, et vu notre niveau sonore très discret, on ne passait pas forcément inaperçus (plus au retour qu'à l'aller, d'ailleurs...). Je vous explique le concept : un type chante seul sur scène, accompagné de sa guitare et d'une boite à rythmes et ligne mélodique. Et il arrive à mettre une sacrée ambiance ! Vu le peu de monde (lundi soir...) on s'est cru obligés d'aider un peu, et c'est ainsi que les "Gilbert, paye ta guiche" et autre chenille fusèrent pour le plus grand bonheur du public.
Nous aurons également eu le bonheur de profiter de la fête nationale du Canada pour piquer des drapeaux à la feuille d'érable. On m'avait dit qu'au Québec, fierté oblige, ça n'était pas trop célébré mais la ville était pourtant pleine de monde pour les festivités. À la nuit venue DJ Geneviève a envoyé du fat dans un son et lumière avec jets d'eau et pyrotechnie qui vu à travers la lentille de mon appareil donne un truc assez psychédélique.
What else ? Pas des masses de choses à visiter à Montréal. Une matinée de pluie nous offrira le prétexte parfait pour aller traîner au musée des Beaux-Arts de la ville. Contrairement à des collections permanentes pas inoubliables, l'expo rétropective sur Yves Saint Laurent m'a absolument emballé. Je n'avais jamais eu l'occasion de voir de la haute couture de près mais je comprends maintenant ce que ça veut dire, et je comprends aussi à quel point ce type était un véritable artiste, eu égard à ses sources d'inspiration et à sa technique.
Heureusement que Julie était là pour m'empêcher de mouler, sinon je ne me serais pas privé. Le Mont Royal qui (vous ne vous en doutiez pas) a donné son nom à Montréal fut ainsi l'objet d'une ascension forcenée. Cette colline n'est pas dédiée aux déclarations indépendantistes de la mongolienne du même nom (c'est marrant, ça rime avec Ségolène), mais fut ainsi baptisée par Jacques Cartier rapport à la vue. Effectivement c'est respectable.
Je ne peux pas clore le chapitre sans évoquer le festival international de jazz qui avait lieu au même moment. Quelques pointures s'y sont produites comme Aretha Franklin ou Woody Allen, et c'était même le grand retour de Leonard Cohen ! Vus les prix, et aussi parce que les tickets étaient tous vendus depuis des lustres, nous nous sommes contentés des concerts gratuits - quand on a pu y accéder - qui ont largement suffi à nous ravir ou à nous occuper les après-midis pas trop chargés. On y aura aussi fait un tour avec Romain, un pote de lycée exilé chez les caribous.
J'aurais bien aimé pouvoir voyager un peu, notamment vers Québec, mais quatre jours offraient juste le minimum pour avoir un bon aperçu de Montréal. Enfin quatre jours, c'est ce qui était prévu : disons que j'ai eu droit à une soirée+nuit supplémentaire après avoir mystérieusement raté mon bus de retour pour Boston. Je nie toute responsabilité dans l'affaire et reporte la faute sur le restaurant portugais dont le service était un peu long... Pour tout vous avouer je serais bien resté plus longtemps tellement la ville m'a plu et je pense revenir un jour, mais sans la joyeuse bande qui m'a accueilli je me sentirai un peu seul aux 2 Pierrots. Merci à tous pour ces bons moments et bon courage pour l'hiver !
Once again je vais vous épargner le récit de chaque journée pour essayer de faire plutôt thématique. Mes premières impressions furent un mélange de surprise et de frustration : surprise d'entendre des gens parler français autour de moi tout en étant sur le continent américain, et frustration concomitante de ne plus pouvoir assumer mon statut de français en critiquant à tout bout de champ.
J'ai beaucoup aimé la ville de Montréal dès le premier jour, qui est en fait celui où on a le plus visité. Grande balade dans le "quartier latin" local (d'ailleurs plus proche du Marais que de son homonyme parisien) et dans ses boutiques charmantes - ou plutôt de charme - puis dans le Vieux Montréal qui m'a séduit d'emblée. 400 ans d'histoire célébrés en grande pompe cette année, ça fait quand même plus du double de ce à quoi nous sommes habitués en Californie et pour tout vous dire, ça n'est pas plus désagréable. Comme à New York ou Boston j'ai donc eu le plaisir de voir des quartiers historiques dignes de ce nom, des bâtiments qui ne transpirent pas trop le "fake" et des villes qui ont un sens, contrairement à d'autres un peu plus à l'ouest...
Le Vieux Montréal est donc un mélange agréable d'urbanisme à l'européenne et parfois de bâtiments à l'américaine donnant sur le vieux port. Mais puisque quelques photos valent mieux qu'un long discours, je m'arrête là et vous laisse juger par vous-même.
Plus loin le parc Jean Drapeau s'étale sur deux îles, et l'on y trouve la Biosphère, un musée sur l'environnement coiffé d'un dôme géodésique de Buckminster Fuller qui ne déplairait pas à Duchatte ; le circuit de F1 où s'était récemment couru le GP du Canada sur lequel nous nous retrouvâmes avec surprise ; et le casino de Montréal, grand machin posé là comme un cheveu sur la soupe qui fut probablement futuriste en son temps.
Montréal c'est aussi une ville de gastronomie et de fête, comme on me le prouvera dès le premier soir. Pour commencer, rien de tel qu'une bonne poutine, le plat traditionnel local pour bûcherons à base de frites, de fromage fondu et de tout-ce-qui-traîne-dans-le-frigo (bouts de lard, de saucisse, de steak, poivrons, crème aux oeufs, canigou...). C'est pas très fin mais ça vous cale comme il faut et ça éponge la bière : la poutine, ou le petit secret d'une soirée réussie !
Ensuite, après un apéro qui traîne un peu, départ en convoi pour "Les 2 Pierrots", un bar à chansonniers dans le Vieux Montréal. Je dis convoi car avec Aziz, Aurélie, Rémi, FX, Julie, Arnaud et moi-même, et vu notre niveau sonore très discret, on ne passait pas forcément inaperçus (plus au retour qu'à l'aller, d'ailleurs...). Je vous explique le concept : un type chante seul sur scène, accompagné de sa guitare et d'une boite à rythmes et ligne mélodique. Et il arrive à mettre une sacrée ambiance ! Vu le peu de monde (lundi soir...) on s'est cru obligés d'aider un peu, et c'est ainsi que les "Gilbert, paye ta guiche" et autre chenille fusèrent pour le plus grand bonheur du public.
Nous aurons également eu le bonheur de profiter de la fête nationale du Canada pour piquer des drapeaux à la feuille d'érable. On m'avait dit qu'au Québec, fierté oblige, ça n'était pas trop célébré mais la ville était pourtant pleine de monde pour les festivités. À la nuit venue DJ Geneviève a envoyé du fat dans un son et lumière avec jets d'eau et pyrotechnie qui vu à travers la lentille de mon appareil donne un truc assez psychédélique.
What else ? Pas des masses de choses à visiter à Montréal. Une matinée de pluie nous offrira le prétexte parfait pour aller traîner au musée des Beaux-Arts de la ville. Contrairement à des collections permanentes pas inoubliables, l'expo rétropective sur Yves Saint Laurent m'a absolument emballé. Je n'avais jamais eu l'occasion de voir de la haute couture de près mais je comprends maintenant ce que ça veut dire, et je comprends aussi à quel point ce type était un véritable artiste, eu égard à ses sources d'inspiration et à sa technique.
Heureusement que Julie était là pour m'empêcher de mouler, sinon je ne me serais pas privé. Le Mont Royal qui (vous ne vous en doutiez pas) a donné son nom à Montréal fut ainsi l'objet d'une ascension forcenée. Cette colline n'est pas dédiée aux déclarations indépendantistes de la mongolienne du même nom (c'est marrant, ça rime avec Ségolène), mais fut ainsi baptisée par Jacques Cartier rapport à la vue. Effectivement c'est respectable.
Je ne peux pas clore le chapitre sans évoquer le festival international de jazz qui avait lieu au même moment. Quelques pointures s'y sont produites comme Aretha Franklin ou Woody Allen, et c'était même le grand retour de Leonard Cohen ! Vus les prix, et aussi parce que les tickets étaient tous vendus depuis des lustres, nous nous sommes contentés des concerts gratuits - quand on a pu y accéder - qui ont largement suffi à nous ravir ou à nous occuper les après-midis pas trop chargés. On y aura aussi fait un tour avec Romain, un pote de lycée exilé chez les caribous.
J'aurais bien aimé pouvoir voyager un peu, notamment vers Québec, mais quatre jours offraient juste le minimum pour avoir un bon aperçu de Montréal. Enfin quatre jours, c'est ce qui était prévu : disons que j'ai eu droit à une soirée+nuit supplémentaire après avoir mystérieusement raté mon bus de retour pour Boston. Je nie toute responsabilité dans l'affaire et reporte la faute sur le restaurant portugais dont le service était un peu long... Pour tout vous avouer je serais bien resté plus longtemps tellement la ville m'a plu et je pense revenir un jour, mais sans la joyeuse bande qui m'a accueilli je me sentirai un peu seul aux 2 Pierrots. Merci à tous pour ces bons moments et bon courage pour l'hiver !
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vendredi 11 juillet 2008
Week-end à Boston
Entre New York et Montréal se trouve Boston, capitale du Massachusetts, escale toute trouvée sur la route vers le Canada ! Nouveau squat en perspective, cette fois chez Jérôme dont l'appart offre d'ailleurs une vue pas vilaine sur la Charles River et le skyline de Boston (enfin offrait, car il a déménagé depuis).
Comment résumer ce week-end au calme qui fut le bienvenu après le speed new-yorkais ? Ben c'est simple, j'ai un peu l'impression d'avoir passé 2 jours à manger et à boire... On commence donc par une belle ventrée samedi midi avant une visite du MIT avec notamment le superbe Stata Center signé Gehry. C'est très différent de Stanford et moins harmonisé architecturalement, mais ça a le mérite d'être en centre-ville. On ne s'en rend pas compte au début, mais après un an passé sur The Farm c'est un critère qui prend mystérieusement de l'importance.
La météo fait un peu des siennes, mais nous continuons par une balade dans Boston. On retrouve forcément quelques buildings mais la ville est très différente de New York où j'étais encore le matin même. Le coeur historique et les bâtiments en brique de l'époque coloniale sont très bien conservés, les rues sont sinueuses et non orthogonales, en bref l'ambiance est chaleureuse et de prime abord je me dis qu'il doit faire bon vivre ici (du moins quand il fait des températures positives).
Nous retrouvons le soir venu Paul (en stage chez Schlumberger), Noémie et quelques autres frenchies que je ne connaissais pas pour se mettre sous la dent la nourriture du pauvre : j'ai nommé le homard ! En effet au début de la colonisation le délicieux crustacé que nous connaissons n'était pas considéré comme un mets de choix mais plutôt comme un truc bassement abondant et chiant à décortiquer. Oubliez le raffinement, la porcelaine, l'argenterie et le grand cru classé que le mot "homard" vous inspire : ici on vous balance la bestiole dans un seau en plastique, et c'est armé d'un très seyant bavoir et d'un bon gros caillou que vous vous apprêtez à massacrer la bête. Pas très classe, mais hilarant !
Comme j'ai dit qu'on avait fait que manger ET boire je me dois d'évoquer le bar qui a suivi, dont j'ai oublié le nom mais qui était fort sympathique - surtout lorsque tables et chaises laissent place à un dancefloor et que DJ Jacky envoie du gros son qui a pour mérite de n'être pas du RnB. J'en veux encore à Paul et à sa clique de nous avoir lâchés de bonne heure, mais ce fut quand même une bonne soirée.
Le lendemain, on commence par se mettre une nouvelle ventrée à l'oeil grâce au brunch gargantuesque généreusement offert par le MIT.
Une fois repus, nous nous dirigeons péniblement vers Harvard et le quartier avoisinant, lui aussi fort agréable. Décidément la ville de Cambridge, où se trouvent Harvard et le MIT, me plaît beaucoup ! Les bâtiments sont magnifiques et le campus très bucolique - malheureusement la salle à manger à la Harry Potter est interdite aux photos. Cela dit c'est décidé, je m'achète un trépied, car passer 3 heures à faire tenir l'appareil en équilibre sur le couvercle d'une poubelle pour obtenir une photo mal cadrée, parfois on a mieux à faire.
L'imprévu nous tombe dessus sous forme d'une visite du Fogg Museum, le musée d'art de Harvard dont c'est le dernier week-end d'ouverture avant une longue rénovation. Et comme souvent l'imprévu a du bon car ce musée se révèle être une véritable pépite. Le superbe palais de style renaissance italienne abrite des collections qui feraient rêver bien des musées nationaux, surtout celles d'art français du XIXe ou d'art moderne (CF ci-dessous un Pollock et un beau Miro). C'est une véritable anthologie de la peinture européenne qui est exposée - et, d'ailleurs, bien exposée.
Par la suite un vilain orage aura bien vite raison de nos velléités de navigation puisqu'après 4 malheureux bords (peut-être 6, n'exagérons rien) sur notre fier dinghy par pétole-et-quart il nous faut rentrer sous une averse au moins digne du Mexique.
Il se fait vite l'heure de manger avant de prendre un énième bus de nuit, direction Montréal. Merci Jéjou pour l'accueil !
Comment résumer ce week-end au calme qui fut le bienvenu après le speed new-yorkais ? Ben c'est simple, j'ai un peu l'impression d'avoir passé 2 jours à manger et à boire... On commence donc par une belle ventrée samedi midi avant une visite du MIT avec notamment le superbe Stata Center signé Gehry. C'est très différent de Stanford et moins harmonisé architecturalement, mais ça a le mérite d'être en centre-ville. On ne s'en rend pas compte au début, mais après un an passé sur The Farm c'est un critère qui prend mystérieusement de l'importance.
La météo fait un peu des siennes, mais nous continuons par une balade dans Boston. On retrouve forcément quelques buildings mais la ville est très différente de New York où j'étais encore le matin même. Le coeur historique et les bâtiments en brique de l'époque coloniale sont très bien conservés, les rues sont sinueuses et non orthogonales, en bref l'ambiance est chaleureuse et de prime abord je me dis qu'il doit faire bon vivre ici (du moins quand il fait des températures positives).
Nous retrouvons le soir venu Paul (en stage chez Schlumberger), Noémie et quelques autres frenchies que je ne connaissais pas pour se mettre sous la dent la nourriture du pauvre : j'ai nommé le homard ! En effet au début de la colonisation le délicieux crustacé que nous connaissons n'était pas considéré comme un mets de choix mais plutôt comme un truc bassement abondant et chiant à décortiquer. Oubliez le raffinement, la porcelaine, l'argenterie et le grand cru classé que le mot "homard" vous inspire : ici on vous balance la bestiole dans un seau en plastique, et c'est armé d'un très seyant bavoir et d'un bon gros caillou que vous vous apprêtez à massacrer la bête. Pas très classe, mais hilarant !
Comme j'ai dit qu'on avait fait que manger ET boire je me dois d'évoquer le bar qui a suivi, dont j'ai oublié le nom mais qui était fort sympathique - surtout lorsque tables et chaises laissent place à un dancefloor et que DJ Jacky envoie du gros son qui a pour mérite de n'être pas du RnB. J'en veux encore à Paul et à sa clique de nous avoir lâchés de bonne heure, mais ce fut quand même une bonne soirée.
Le lendemain, on commence par se mettre une nouvelle ventrée à l'oeil grâce au brunch gargantuesque généreusement offert par le MIT.
Une fois repus, nous nous dirigeons péniblement vers Harvard et le quartier avoisinant, lui aussi fort agréable. Décidément la ville de Cambridge, où se trouvent Harvard et le MIT, me plaît beaucoup ! Les bâtiments sont magnifiques et le campus très bucolique - malheureusement la salle à manger à la Harry Potter est interdite aux photos. Cela dit c'est décidé, je m'achète un trépied, car passer 3 heures à faire tenir l'appareil en équilibre sur le couvercle d'une poubelle pour obtenir une photo mal cadrée, parfois on a mieux à faire.
L'imprévu nous tombe dessus sous forme d'une visite du Fogg Museum, le musée d'art de Harvard dont c'est le dernier week-end d'ouverture avant une longue rénovation. Et comme souvent l'imprévu a du bon car ce musée se révèle être une véritable pépite. Le superbe palais de style renaissance italienne abrite des collections qui feraient rêver bien des musées nationaux, surtout celles d'art français du XIXe ou d'art moderne (CF ci-dessous un Pollock et un beau Miro). C'est une véritable anthologie de la peinture européenne qui est exposée - et, d'ailleurs, bien exposée.
Par la suite un vilain orage aura bien vite raison de nos velléités de navigation puisqu'après 4 malheureux bords (peut-être 6, n'exagérons rien) sur notre fier dinghy par pétole-et-quart il nous faut rentrer sous une averse au moins digne du Mexique.
Il se fait vite l'heure de manger avant de prendre un énième bus de nuit, direction Montréal. Merci Jéjou pour l'accueil !
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Quand New York s'embrume...
Je n'ai pas eu le loisir d'admirer Manhattan sous le soleil lorsque j'ai pris le ferry pour Ellis Island, l'île par laquelle transitaient les immigrants entre 1892 et 1954. Cependant la brume qui enveloppait New York ce matin-là évoquait la description qu'en a fait Céline ; et comme le bougre écrit quand même un poil mieux que moi, je me contente de vous la livrer ex abrupto.
"Pour une surprise, c'en fut une. À travers la brume, c'était tellement étonnant ce qu'on découvrait soudain que nous nous refusâmes d'abord à y croire et puis tout de même quand nous fûmes en plein devant les choses, tout galérien qu'on était on s'est mis à bien rigoler, en voyant ça, droit devant nous...
Figurez-vous qu'elle était debout leur ville, absolument droite. New York c'est une ville debout. On en avait déjà vu nous des villes bien sûr, et des belles encore, et des ports et des fameux même. Mais chez nous, n'est-ce pas, elles sont couchées les villes, au bord de la mer ou sur les fleuves, elles s'allongent sur le paysage, elles attendent le voyageur, tandis que celle-là l'Américaine, elle ne se pâmait pas, non, elle se tenait bien raide, là, pas baisante du tout, raide à faire peur.
On en a donc rigolé comme des cornichons. Ca fait drôle forcément, une ville bâtie en raideur. Mais on n'en pouvait rigoler nous, du spectacle qu'à partir du cou, à cause du froid qui venait du large pendant ce temps-là à travers une grosse brume grise et rose, et rapide et piquante à l'assaut de nos pantalons et des crevasses de cette muraille, les rues de la ville, où les nuages s'engouffraient aussi à la charge du vent."
"Pour une surprise, c'en fut une. À travers la brume, c'était tellement étonnant ce qu'on découvrait soudain que nous nous refusâmes d'abord à y croire et puis tout de même quand nous fûmes en plein devant les choses, tout galérien qu'on était on s'est mis à bien rigoler, en voyant ça, droit devant nous...
Figurez-vous qu'elle était debout leur ville, absolument droite. New York c'est une ville debout. On en avait déjà vu nous des villes bien sûr, et des belles encore, et des ports et des fameux même. Mais chez nous, n'est-ce pas, elles sont couchées les villes, au bord de la mer ou sur les fleuves, elles s'allongent sur le paysage, elles attendent le voyageur, tandis que celle-là l'Américaine, elle ne se pâmait pas, non, elle se tenait bien raide, là, pas baisante du tout, raide à faire peur.
On en a donc rigolé comme des cornichons. Ca fait drôle forcément, une ville bâtie en raideur. Mais on n'en pouvait rigoler nous, du spectacle qu'à partir du cou, à cause du froid qui venait du large pendant ce temps-là à travers une grosse brume grise et rose, et rapide et piquante à l'assaut de nos pantalons et des crevasses de cette muraille, les rues de la ville, où les nuages s'engouffraient aussi à la charge du vent."
Céline, Voyage au bout de la nuit
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dimanche 6 juillet 2008
Sights from New York
Je sais, j'ai beaucoup de retard. Cela dit, c'est pour la bonne cause : plutôt que de raconter mes journées au jour-le-jour, j'ai préféré faire une petite compil des endroits qui m'ont plu/marqué/étonné, et l'arrangement des photos m'a pris du temps. Je profite donc de mon dernier soir à Boston pour vous le livrer.
Central Park
La sieste sur le Great Lawn en écoutant le Live in Central Park de Simon & Garfunkel à l'endroit même où ce concert mythique a été donné avait quelque-chose de magique ! J'en ai déjà parlé, mais cet endroit est absolument fabuleux, surtout lorsqu'il est ensoleillé. À l'ouest du parc, une mosaïque rend hommage à John Lennon au coeur de Strawberry Fields, le jardin qui lui est dédié. Juste en face se trouve le Dakota Building, où il fut assassiné en 1980.
Siège de l'ONU
Le bâtiment a été counstruit à la fin des années 40 par un groupe d'architectes représentatifs du "style international" (Le Corbusier, Niemeyer...). Autant vous prévenir, je ne suis pas fan. La visite vaut le coup, surtout lorsque les salles sont ouvertes. Malheureusement celle du Conseil de Sécurité était fermée pour cause de réunion sur le Darfour : dommage, je me serais bien assis dans le fauteuil où Villepin a prononcé son discours du 14 février 2003 contre la guerre en Irak. La salle sur la photo à droite est celle de l'Assemblée Générale. Et puisqu'on parlait de John Lennon, sa mort a inspiré son ami sculpteur Carl Fredrik Reutersward qui a réalisé le Knotted Gun, utilisé dans beaucoup d'affiches du Mémorial de Caen.
Wall Street
À la pointe Sud de Manhattan je ne pouvais pas manquer Wall Street, coeur battant de la finance mondiale. Comme chacun sait le nom de la rue vient du mur érigé par les hollandais à l'époque où New York s'appelait encore Nieuw Amsterdam pour se protéger contre les méchants indiens. La façade est toujours recouverte d'un tas de trucs divers, ce jour-là c'était (de manière originale) un Spangled banner géant. On doit compter 10 touristes pour un type en costard ce qui donne un peu des allures de foire aux environs.
Architecture
Pour qui aime l'architecture, New York est un régal absolu et une expérience unique en matière d'urbanisme. Alors qu'on fait tout pour empêcher la construction de tours dans Paris intra-muros pour ne pas dénaturer son caractère haussmanien, New York mélange joyeusement les styles et les matériaux pour aboutir à un résultat somme toute cohérent. Le Flatiron Building (beaux-arts, 1902), le Woolworth Building (néo-gothique, 1913) et le Chrysler Building (art-déco, 1930) sont de parfaits exemples de styles qui marquent profondément l'architecture new-yorkaise.
Cherchez l'erreur
Aux alentours de la New York Public Library, un très beau bâtiment de style beaux-arts sur la 5e Avenue, tout rappelle les parcs parisiens : les chaises et le tables vertes, les kisques à journaux, les joueurs d'échec de Bryant Park qui prend des allures de Jardin du Luxembourg. Tout ? Non ! Les américains résistent encore et toujours et livrent une féroce bataille pour pourrir tout ce qui peut l'être des attributs de leur american way of life. Non, je ne parle pas du faux lierre peint sur le mur (ça, on est habitués), mais bien de cette chaise munie de l'indispensable porte-gobelet qui vous permettra de faire tenir votre seau de café fraîchement ramené de chez Starbucks...
Empire State Building
Depuis le 11 septembre 2001, du haut de ses 443m, ce building est redevenu le plus haut de New-York. Terminé en 1931, il avait volé ce titre au Chrysler Building achevé quelques mois plus tôt, lui aussi de style Art-déco. La vue de jour est prise depuis le sommet du Rockefeller Center, et celle de nuit depuis le toit de l'immeuble de Josh : plutôt sympa, non ? La couleur de l'éclairage change tous les soirs (pas de chance, ce jour-là c'était blanc) quand il ne sert pas de panneau publicitaire géant une fois la nuit venue...
Harlem
Le quartier noir, au nord de Central Park, n'est plus le lieu sale et malfamé qu'il a pu être au milieu du siècle (CF la journée qu'y passe Coluche dans Banzai! de Claude Zidi - référence culturelle s'il en est !). Les avenues principales grouillent de monde, comme ici Malcom X Boulevard. Chez les vendeurs de T-Shirts, ce n'est plus le Che ni même Martin Luther King qui ont la cote, mais Barack Obama, devenu une véritable icône avant même d'avoir été élu !
The Battery
The Battery, à la pointe Sud de Manhattan, conserve encore béante la cicatrice du 11 septembre ; les pelleteuses s'affairent à reconstruire le World Trade Center et le chantier est invisible au public, sanf en un endroit. À deux pas de là, St Paul's Chapel fut le lieu où les pompiers venaient trouver nourriture, réconfort et sommeil pendant les opérations de secours. L'endroit fait office de mémorial que j'ai trouvé extrêmement émouvant et présente des photos et témoignages des personnes qui ont travaillé nuit et jour après les attaques terroristes.
Le Brooklyn Bridge
Comment ne pas être séduit par ce pont gothique qui relie Manhattan à Brooklyn et offre une vue imprenable sur le skyline ? La traversée à pied est à ne pas rater. Du côté droit, la vue est tout aussi belle ; notez que j'ai pris la photo ci-dessous au péril de ma vie après m'être approché du bord en marchant sur les poutres qu'on voit sur la première photo ! :)
Chinatown
Il a beau être le plus grand du monde, le Chinatown de New York n'a pas le charme de celui de San Francisco. Hasard ou pas, tout comme à SF il se trouve à côté du quartier italien, Little Italy, qu'il est plus ou moins en train de phagocyter. Je suis toujours autant fasciné par la capacité qu'ont les plans en damier, très répétitifs, à générer des quartiers extrêmement bien délimités : au détour d'une balade, on traverse deux rues et on se retrouve au bout du monde. Je vous passe le détail de mes découvertes dans les épiceries les plus sordides du quartier, de toute façon par internet vous n'avez pas droit à l'odeur...
Broadway et Times Square
Le coeur battant de New York : ça va à 1000 à l'heure, tout est gigantesque et déshumanisé. Si je devais choisir une allégorie du gigantisme américain, ce serait évidemment celle-là, que je n'ai pas eu l'occasion de voir de nuit. Sur les écrans les cours de bourse côtoient les dernières bande-annonces et les enseignes géantes se battent avec des pubs pour des bières ou des fast-foods. Les fameux théâtres et music-halls se trouvent ici, à l'intersection de Broadway et de la 7e Avenue, et un peu plus au nord sur Broadway. En voyant ça j'ai immédiatement pensé à la description que fait Céline de la société new-yorkaise des années 20 dans Voyage au bout de la nuit ; Times Square n'en est que la conséquence logique presque un siècle plus tard. Je ne sais pas trop s'il faut en être fasciné ou effrayé, et je repartirai avec un mélange des deux sentiments.
St Patrick's Cathedral
Ce qui choque chez cet édifice, ce n'est pas son style : c'est du néo-gothique plutôt réussi. Ca pourrait être l'horrible toit greffé devant l'entrée qui défigure la façade. C'est surtout la manière donc la cathédrale est engoncée dans l'implacable trame urbaine de Manhattan qui ne fait pas de concessions, même pour une église. Chez nous, un tel bâtiment aurait été fait pour s'élever au-dessus du voisinage et aurait été flanqué d'une esplanade pour pouvoir être admiré. Ici, la cathédrale peine à émerger et la 5e Avenue n'offre que peu de recul pour l'admirer. Historiquement la cathédrale a servi de refuge à de nombreux immigrants irlandais, souvent maltraités lorsqu'ils débarquaient ici.
Chelsea
J'ai beaucoup aimé ce quartier, ancienne zone d'entrepôts devenue le foyer artistique de Manhattan. Bon d'accord, le coup des vernissages d'expos y est peut-être pour quelque-chose. N'empêche, les façades de brique taggées et les boutiques et galeries qui y foisonnent en font un endroit très agréable. À vrai dire de nombreux quartiers de New York ont récemment subi une gentrification, processus consistant à rénover un voisinage insalubre et peu fréquentable pour en faire un quartier à la mode : East Village, Chelsea, Meatpacking District, Harlem, Lower East Side (où je séjournais), Williamsburg... Ca passe souvent par l'implantation de bars et de restaurants dont le nombre et la variété sont ahurissants.
L'ambiance
Beaucoup n'aiment pas les gratte-ciels et les trouvent oppressants et étouffants. Au contraire, j'ai beaucoup aimé l'ambiance qui règne dans les rues new-yorkaises : si les bâtiments s'élèvent parfois très haut, leur façade est souvent à taille humaine et ils forment une sorte de forêt urbaine ou de canopée protectrice et rassurante sous laquelle la vie humaine peut fourmiller. Cependant les buildings ajoutent une troisième dimension à l'espace urbain et invitent à regarder vers le haut et à rêver. Ca m'a d'ailleurs joué des tours puisque je n'ai pas manqué de me reprendre un poteau de plein fouet (ce qui fera rire Julie et Louimama !)
Central Park
La sieste sur le Great Lawn en écoutant le Live in Central Park de Simon & Garfunkel à l'endroit même où ce concert mythique a été donné avait quelque-chose de magique ! J'en ai déjà parlé, mais cet endroit est absolument fabuleux, surtout lorsqu'il est ensoleillé. À l'ouest du parc, une mosaïque rend hommage à John Lennon au coeur de Strawberry Fields, le jardin qui lui est dédié. Juste en face se trouve le Dakota Building, où il fut assassiné en 1980.
Siège de l'ONU
Le bâtiment a été counstruit à la fin des années 40 par un groupe d'architectes représentatifs du "style international" (Le Corbusier, Niemeyer...). Autant vous prévenir, je ne suis pas fan. La visite vaut le coup, surtout lorsque les salles sont ouvertes. Malheureusement celle du Conseil de Sécurité était fermée pour cause de réunion sur le Darfour : dommage, je me serais bien assis dans le fauteuil où Villepin a prononcé son discours du 14 février 2003 contre la guerre en Irak. La salle sur la photo à droite est celle de l'Assemblée Générale. Et puisqu'on parlait de John Lennon, sa mort a inspiré son ami sculpteur Carl Fredrik Reutersward qui a réalisé le Knotted Gun, utilisé dans beaucoup d'affiches du Mémorial de Caen.
Wall Street
À la pointe Sud de Manhattan je ne pouvais pas manquer Wall Street, coeur battant de la finance mondiale. Comme chacun sait le nom de la rue vient du mur érigé par les hollandais à l'époque où New York s'appelait encore Nieuw Amsterdam pour se protéger contre les méchants indiens. La façade est toujours recouverte d'un tas de trucs divers, ce jour-là c'était (de manière originale) un Spangled banner géant. On doit compter 10 touristes pour un type en costard ce qui donne un peu des allures de foire aux environs.
Architecture
Pour qui aime l'architecture, New York est un régal absolu et une expérience unique en matière d'urbanisme. Alors qu'on fait tout pour empêcher la construction de tours dans Paris intra-muros pour ne pas dénaturer son caractère haussmanien, New York mélange joyeusement les styles et les matériaux pour aboutir à un résultat somme toute cohérent. Le Flatiron Building (beaux-arts, 1902), le Woolworth Building (néo-gothique, 1913) et le Chrysler Building (art-déco, 1930) sont de parfaits exemples de styles qui marquent profondément l'architecture new-yorkaise.
Cherchez l'erreur
Aux alentours de la New York Public Library, un très beau bâtiment de style beaux-arts sur la 5e Avenue, tout rappelle les parcs parisiens : les chaises et le tables vertes, les kisques à journaux, les joueurs d'échec de Bryant Park qui prend des allures de Jardin du Luxembourg. Tout ? Non ! Les américains résistent encore et toujours et livrent une féroce bataille pour pourrir tout ce qui peut l'être des attributs de leur american way of life. Non, je ne parle pas du faux lierre peint sur le mur (ça, on est habitués), mais bien de cette chaise munie de l'indispensable porte-gobelet qui vous permettra de faire tenir votre seau de café fraîchement ramené de chez Starbucks...
Empire State Building
Depuis le 11 septembre 2001, du haut de ses 443m, ce building est redevenu le plus haut de New-York. Terminé en 1931, il avait volé ce titre au Chrysler Building achevé quelques mois plus tôt, lui aussi de style Art-déco. La vue de jour est prise depuis le sommet du Rockefeller Center, et celle de nuit depuis le toit de l'immeuble de Josh : plutôt sympa, non ? La couleur de l'éclairage change tous les soirs (pas de chance, ce jour-là c'était blanc) quand il ne sert pas de panneau publicitaire géant une fois la nuit venue...
Harlem
Le quartier noir, au nord de Central Park, n'est plus le lieu sale et malfamé qu'il a pu être au milieu du siècle (CF la journée qu'y passe Coluche dans Banzai! de Claude Zidi - référence culturelle s'il en est !). Les avenues principales grouillent de monde, comme ici Malcom X Boulevard. Chez les vendeurs de T-Shirts, ce n'est plus le Che ni même Martin Luther King qui ont la cote, mais Barack Obama, devenu une véritable icône avant même d'avoir été élu !
The Battery
The Battery, à la pointe Sud de Manhattan, conserve encore béante la cicatrice du 11 septembre ; les pelleteuses s'affairent à reconstruire le World Trade Center et le chantier est invisible au public, sanf en un endroit. À deux pas de là, St Paul's Chapel fut le lieu où les pompiers venaient trouver nourriture, réconfort et sommeil pendant les opérations de secours. L'endroit fait office de mémorial que j'ai trouvé extrêmement émouvant et présente des photos et témoignages des personnes qui ont travaillé nuit et jour après les attaques terroristes.
Le Brooklyn Bridge
Comment ne pas être séduit par ce pont gothique qui relie Manhattan à Brooklyn et offre une vue imprenable sur le skyline ? La traversée à pied est à ne pas rater. Du côté droit, la vue est tout aussi belle ; notez que j'ai pris la photo ci-dessous au péril de ma vie après m'être approché du bord en marchant sur les poutres qu'on voit sur la première photo ! :)
Chinatown
Il a beau être le plus grand du monde, le Chinatown de New York n'a pas le charme de celui de San Francisco. Hasard ou pas, tout comme à SF il se trouve à côté du quartier italien, Little Italy, qu'il est plus ou moins en train de phagocyter. Je suis toujours autant fasciné par la capacité qu'ont les plans en damier, très répétitifs, à générer des quartiers extrêmement bien délimités : au détour d'une balade, on traverse deux rues et on se retrouve au bout du monde. Je vous passe le détail de mes découvertes dans les épiceries les plus sordides du quartier, de toute façon par internet vous n'avez pas droit à l'odeur...
Broadway et Times Square
Le coeur battant de New York : ça va à 1000 à l'heure, tout est gigantesque et déshumanisé. Si je devais choisir une allégorie du gigantisme américain, ce serait évidemment celle-là, que je n'ai pas eu l'occasion de voir de nuit. Sur les écrans les cours de bourse côtoient les dernières bande-annonces et les enseignes géantes se battent avec des pubs pour des bières ou des fast-foods. Les fameux théâtres et music-halls se trouvent ici, à l'intersection de Broadway et de la 7e Avenue, et un peu plus au nord sur Broadway. En voyant ça j'ai immédiatement pensé à la description que fait Céline de la société new-yorkaise des années 20 dans Voyage au bout de la nuit ; Times Square n'en est que la conséquence logique presque un siècle plus tard. Je ne sais pas trop s'il faut en être fasciné ou effrayé, et je repartirai avec un mélange des deux sentiments.
St Patrick's Cathedral
Ce qui choque chez cet édifice, ce n'est pas son style : c'est du néo-gothique plutôt réussi. Ca pourrait être l'horrible toit greffé devant l'entrée qui défigure la façade. C'est surtout la manière donc la cathédrale est engoncée dans l'implacable trame urbaine de Manhattan qui ne fait pas de concessions, même pour une église. Chez nous, un tel bâtiment aurait été fait pour s'élever au-dessus du voisinage et aurait été flanqué d'une esplanade pour pouvoir être admiré. Ici, la cathédrale peine à émerger et la 5e Avenue n'offre que peu de recul pour l'admirer. Historiquement la cathédrale a servi de refuge à de nombreux immigrants irlandais, souvent maltraités lorsqu'ils débarquaient ici.
Chelsea
J'ai beaucoup aimé ce quartier, ancienne zone d'entrepôts devenue le foyer artistique de Manhattan. Bon d'accord, le coup des vernissages d'expos y est peut-être pour quelque-chose. N'empêche, les façades de brique taggées et les boutiques et galeries qui y foisonnent en font un endroit très agréable. À vrai dire de nombreux quartiers de New York ont récemment subi une gentrification, processus consistant à rénover un voisinage insalubre et peu fréquentable pour en faire un quartier à la mode : East Village, Chelsea, Meatpacking District, Harlem, Lower East Side (où je séjournais), Williamsburg... Ca passe souvent par l'implantation de bars et de restaurants dont le nombre et la variété sont ahurissants.
L'ambiance
Beaucoup n'aiment pas les gratte-ciels et les trouvent oppressants et étouffants. Au contraire, j'ai beaucoup aimé l'ambiance qui règne dans les rues new-yorkaises : si les bâtiments s'élèvent parfois très haut, leur façade est souvent à taille humaine et ils forment une sorte de forêt urbaine ou de canopée protectrice et rassurante sous laquelle la vie humaine peut fourmiller. Cependant les buildings ajoutent une troisième dimension à l'espace urbain et invitent à regarder vers le haut et à rêver. Ca m'a d'ailleurs joué des tours puisque je n'ai pas manqué de me reprendre un poteau de plein fouet (ce qui fera rire Julie et Louimama !)
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