samedi 12 juillet 2008

Montréal

Suite des hostilités dans la plus grande ville du Québec avec encore une fois plein de monde à voir. FX et Rémi m'hébergent gracieusement, et le bon plan local c'est que je vais arrêter de passer mes journées à visiter tout seul puisque Julie (la vilaine Gaube pour les intimes) est aussi en vacances à Montréal !

Once again je vais vous épargner le récit de chaque journée pour essayer de faire plutôt thématique. Mes premières impressions furent un mélange de surprise et de frustration : surprise d'entendre des gens parler français autour de moi tout en étant sur le continent américain, et frustration concomitante de ne plus pouvoir assumer mon statut de français en critiquant à tout bout de champ.

J'ai beaucoup aimé la ville de Montréal dès le premier jour, qui est en fait celui où on a le plus visité. Grande balade dans le "quartier latin" local (d'ailleurs plus proche du Marais que de son homonyme parisien) et dans ses boutiques charmantes - ou plutôt de charme - puis dans le Vieux Montréal qui m'a séduit d'emblée. 400 ans d'histoire célébrés en grande pompe cette année, ça fait quand même plus du double de ce à quoi nous sommes habitués en Californie et pour tout vous dire, ça n'est pas plus désagréable. Comme à New York ou Boston j'ai donc eu le plaisir de voir des quartiers historiques dignes de ce nom, des bâtiments qui ne transpirent pas trop le "fake" et des villes qui ont un sens, contrairement à d'autres un peu plus à l'ouest...


Le Vieux Montréal est donc un mélange agréable d'urbanisme à l'européenne et parfois de bâtiments à l'américaine donnant sur le vieux port. Mais puisque quelques photos valent mieux qu'un long discours, je m'arrête là et vous laisse juger par vous-même.


Plus loin le parc Jean Drapeau s'étale sur deux îles, et l'on y trouve la Biosphère, un musée sur l'environnement coiffé d'un dôme géodésique de Buckminster Fuller qui ne déplairait pas à Duchatte ; le circuit de F1 où s'était récemment couru le GP du Canada sur lequel nous nous retrouvâmes avec surprise ; et le casino de Montréal, grand machin posé là comme un cheveu sur la soupe qui fut probablement futuriste en son temps.


Montréal c'est aussi une ville de gastronomie et de fête, comme on me le prouvera dès le premier soir. Pour commencer, rien de tel qu'une bonne poutine, le plat traditionnel local pour bûcherons à base de frites, de fromage fondu et de tout-ce-qui-traîne-dans-le-frigo (bouts de lard, de saucisse, de steak, poivrons, crème aux oeufs, canigou...). C'est pas très fin mais ça vous cale comme il faut et ça éponge la bière : la poutine, ou le petit secret d'une soirée réussie !


Ensuite, après un apéro qui traîne un peu, départ en convoi pour "Les 2 Pierrots", un bar à chansonniers dans le Vieux Montréal. Je dis convoi car avec Aziz, Aurélie, Rémi, FX, Julie, Arnaud et moi-même, et vu notre niveau sonore très discret, on ne passait pas forcément inaperçus (plus au retour qu'à l'aller, d'ailleurs...). Je vous explique le concept : un type chante seul sur scène, accompagné de sa guitare et d'une boite à rythmes et ligne mélodique. Et il arrive à mettre une sacrée ambiance ! Vu le peu de monde (lundi soir...) on s'est cru obligés d'aider un peu, et c'est ainsi que les "Gilbert, paye ta guiche" et autre chenille fusèrent pour le plus grand bonheur du public.


Nous aurons également eu le bonheur de profiter de la fête nationale du Canada pour piquer des drapeaux à la feuille d'érable. On m'avait dit qu'au Québec, fierté oblige, ça n'était pas trop célébré mais la ville était pourtant pleine de monde pour les festivités. À la nuit venue DJ Geneviève a envoyé du fat dans un son et lumière avec jets d'eau et pyrotechnie qui vu à travers la lentille de mon appareil donne un truc assez psychédélique.



What else ? Pas des masses de choses à visiter à Montréal. Une matinée de pluie nous offrira le prétexte parfait pour aller traîner au musée des Beaux-Arts de la ville. Contrairement à des collections permanentes pas inoubliables, l'expo rétropective sur Yves Saint Laurent m'a absolument emballé. Je n'avais jamais eu l'occasion de voir de la haute couture de près mais je comprends maintenant ce que ça veut dire, et je comprends aussi à quel point ce type était un véritable artiste, eu égard à ses sources d'inspiration et à sa technique.

Heureusement que Julie était là pour m'empêcher de mouler, sinon je ne me serais pas privé. Le Mont Royal qui (vous ne vous en doutiez pas) a donné son nom à Montréal fut ainsi l'objet d'une ascension forcenée. Cette colline n'est pas dédiée aux déclarations indépendantistes de la mongolienne du même nom (c'est marrant, ça rime avec Ségolène), mais fut ainsi baptisée par Jacques Cartier rapport à la vue. Effectivement c'est respectable.


Je ne peux pas clore le chapitre sans évoquer le festival international de jazz qui avait lieu au même moment. Quelques pointures s'y sont produites comme Aretha Franklin ou Woody Allen, et c'était même le grand retour de Leonard Cohen ! Vus les prix, et aussi parce que les tickets étaient tous vendus depuis des lustres, nous nous sommes contentés des concerts gratuits - quand on a pu y accéder - qui ont largement suffi à nous ravir ou à nous occuper les après-midis pas trop chargés. On y aura aussi fait un tour avec Romain, un pote de lycée exilé chez les caribous.



J'aurais bien aimé pouvoir voyager un peu, notamment vers Québec, mais quatre jours offraient juste le minimum pour avoir un bon aperçu de Montréal. Enfin quatre jours, c'est ce qui était prévu : disons que j'ai eu droit à une soirée+nuit supplémentaire après avoir mystérieusement raté mon bus de retour pour Boston. Je nie toute responsabilité dans l'affaire et reporte la faute sur le restaurant portugais dont le service était un peu long... Pour tout vous avouer je serais bien resté plus longtemps tellement la ville m'a plu et je pense revenir un jour, mais sans la joyeuse bande qui m'a accueilli je me sentirai un peu seul aux 2 Pierrots. Merci à tous pour ces bons moments et bon courage pour l'hiver !

1 commentaire:

Anonyme a dit…

C'est vraiment dommage que vous n'ayez pu pousser jusqu'à Québec.
Mais c'est vrai que sortant de New York, le choc aurait été trop brutal!!!!
Bon vent.
jfB