Bon voilà j'ai mes résultats de midterms qui représentent un fist monstrueux...
Bio : 51/100.
Là j'accumule le pas de bol : le cours juste avant, je m'étais pas réveillé car mon portable était tombé à cours de batterie dans la nuit. Pour rattraper, je lis le chapitre du bouquin consacré à ce putain de chemostat, le truc vu en cours. Et pouf comme par hasard, la moitié du midterm tombe là-dessus, mais sur des trucs qui ont été dits par oral et qui ne sont pas ds le bouquin : forcément, j'ai presque tout faux.
Ajoutons à ça un exercice d'un niveau de terminale : une série d'oxydo-réductions, dire si elles sont possibles ou pas. A première vue c'est dans la poche, à condition d'avoir les données adéquates. Re-manque de bol, il fallait connaître les potentiels redox par coeur, le truc qui a TOUJOURS été une donnée d'un exercice et pas un truc à savoir. Fist.
Energy resources : le cours où j'en sais plus que les TAs (teaching assistants) et où les homeworks me font parfois bien rigoler tellement c'est facile. Et bam, re-fist : 179/250.
Forcément, je sais pas ce que c'est que le PURPA, la FERC, le CAFE ou le putain de Price Anderson Act de 1957. Mais qu'on mette un américain en France en lui demandant ce que c'est qu'EDF, GDF, le CEA ou le CNRS, et il se fera bien avoir quand les français feront carton plein.
Ajoutons à ça qu'on me demande de définir des concepts triviaux (la porosité d'une roche) avec des mots que je connais même pas, que je parle de "cooling system" au lieu de "condenser" et que ça plaît pas, que je n'ai aucune idée de l'endroit (est ou ouest des Etats-Unis) où le charbon sub-bitumineux est extrait et que je me branle complètement de savoir ce qu'ils appellent decoupling dans l'industrie électrique vu que leur industrie c'est de la merde en boîte, et au final je me fais niquer royalement. On va dire que j'aurais mérité la khôte calimero plus qu'une certaine Julie G., mais là c'est vraiment pas faux...
Pollutants in water : 97/100, là rien à dire.
Heureusement sur les questions où il faut calculer je tape le 100% - il manquerait plus que ça - mais je me suis fait cueillir à froid par leurs questions ridicules qui font appel à tout sauf à l'intelligence. Merde, un putain de perroquet aurait eu des meilleurs notes !
Alors ils veulent jouer au con, ben on va voir qui c'est le plus con...
mercredi 31 octobre 2007
mardi 30 octobre 2007
American Vertigo
Après la chronique politico-environnementale ou le compte-rendu de concerts, je me lance aujourd'hui dans la critique littéraire. J'ai fini hier soir un livre que j'avais commencé il y a quelques semaines, American Vertigo de Bernard-Henri Lévy (oups !! un joli petit tremblement de terre au moment où j'écris cette phrase)
Pour ceux qui ne connaîtraient pas, il s'agit d'un ouvrage que BHL a écrit sur "commande" d'un journal américain, l'Atlantic Monthly, qui lui a proposé de refaire le voyage qu'Alexis de Tocqueville avait effectué vers 1830 suite auquel il avait écrit son oeuvre maîtresse, De la Démocratie en Amérique. L'idée était d'interroger l'Amérique d'aujourd'hui, celle qui depuis la guerre en Irak occupe une place particulière dans l'inconscient collectif et constitue une "matrice de passions et de phobies" qui alimente le débat public. Le livre est paru en 2006 et un film, tourné pendant le voyage, est sorti en juin dernier.
L'objectif était de dépasser le discours vulgaire et racoleur de l'antiaméricanisme à la française, et c'est sans doute ce qui m'a poussé à le lire - outre le fait que l'idée me plaisait d'avoir une vision "française" des Etats-Unis à laquelle je pourrais comparer ma propre expérience. Après une première partie (3/4 du livre) où il relate ses expériences au jour le jour, BHL synthétise son année passée au Etats-Unis en s'interrogeant sur l'identité américaine, la question du terrorisme et la "rage de l'amérique" que constituerait le tryptique fondamentalisme - néoconservatisme - impérialisme : comme ça, ça a l'air intéressant. Hélas, j'ai été assez déçu. Peut-être parce-que je n'avais jamais lu celui que les américains appellent le "rock-star philosopher" et que je ne savais ni à quoi m'attendre, ni ce qui lui vaut cette réputation sulfureuse ; mais après la lecture de l'article Wikipédia qui lui est consacré, j'ai compris que ce livre était un condensé de tout ce pourquoi il est habituellement critiqué.
La plume, tout d'abord. BHL fait virevolter les mots dans des phrases à rallonge, parfois d'une page, donnant à l'ensemble un caractère ampoulé, prétentieux et finalement illisible. La logorrhée boursouflée et le foisonnement d'effets de style masquent souvent mal la faiblesse de l'argumentation. Lorsque BHL essaie de faire passer une idée pas forcément consensuelle (ex : les néoconservateurs ont peut-être fait des conneries, mais ils ne sont pas cyniques pour autant), il dégaine sa rhétorique habituelle : une série de concessions (certes, patati patata ; certes, machin truc ; d'accord, blablabla) ; puis un petit "n'empêche" ou "mais quand même" ; et enfin une enfilade d'interro-négatives censées emporter l'adhésion du lecteur et qui permettent habilement à l'auteur de faire l'économie d'une argumentation périlleuse. A la longue c'est juste fatiguant sans être franchement convaincant.
La méthode, ensuite. C'est là que se concentrent les critiques américaines et je les rejoins. Il est navrant de constater que BHL a passé un an à voyager dans une voiture avec chauffeur et à dormir dans des hôtels. Son voyage s'est limité à visiter en toute hâte des lieux communs conforme à l'image d'Epinal qu'ont les français des Etats-Unis : les Amish, les églises pentecôtistes, les centres commerciaux gigantesques, Las Vegas, Guantanamo, tout cela offre des indices sur ce qui se passe en Amérique mais ne constitue pas l'alpha et l'oméga de la société américaine. Les personnes rencontrées (écrivains, magnats de la finance, artistes, intellectuels, politiciens...) ne sont pas spécialement représentatives de l'Amérique vernaculaire supposément étudiée.
Je ne vis ici que depuis moins de deux mois mais je n'ai pas compté le nombre de fois où j'ai trouvé flagrant le fait que BHL livrait le récit d'un touriste, et passer un peu plus de temps pour vivre aux Etats-Unis aurait sensiblement modifié sa perception.
[Je reprends le lendemain - c'est confirmé, le tremblement de terre était de magnitude 5.6 avec un épicentre à 10 bornes d'ici environ]
Les conclusions, enfin. En théorie, la partie la plus intéressante du livre où les expériences accumulées et les témoignages recueillis en un an convergent vers une vision cohérente et des réponses pratiques aux questions récurrentes que l'on se pose sur les Etats-Unis : quelle est l'identité d'un pays où les "blancs" ne seront bientôt plus que l'une des minorités ? que penser de la laïcité alors que l'on peut lire In God we Trust sur tous les billets de banque, que le Président prête serment sur la Bible et qu'il ponctue tous ses discours d'un God bless America ? peut-on accepter le fondamentalisme religieux de ceux qui voudraient voir le créationnisme mis au même plan que le Darwinisme ? qui sont les néoconservateurs ? l'Amérique est-elle impérialiste ?
C'est là que j'ai été le plus déçu ; en effet si j'étais grossièrement d'accord avec les observations faites dans la première partie, si je n'aurais rien à objecter à ce qui est dit sur l'immigration à la frontière mexicaine, l'obésité - ou plutôt le mythe de l'obésité, car on ne voit pas tellement plus d'obèses ici qu'en France, l'obsession sécuritaire ou l'exubérance gay de San Francisco, je suis tombé de haut en lisant cette dernière partie.
Je ne vais pas me lancer dans une explication de texte histoire d'abréger, mais l'idée c'est que BHL tire de grandes conclusions à partir de pas grand chose en invoquant des références pas toujours pertinentes. Son travail, soi-disant dans les traces de Tocqueville, n'a ni la justesse ni la hauteur de De la Démocratie en Amérique et semble plutôt fait pour flatter l'ego hypertrophié de celui que Renaud appelle l'Entarté. Un concentré de prêt-à-penser dans un journalisme faussement philosophique qui aboutit à un résultat décevant.
En bref, si vous voulez en savoir plus sur le fonctionnement d'une Amérique qui nous est mystérieuse et qui déchaîne les passions, lisez plutôt Tocqueville, aussi populaire ici qu'il est ignoré en France. Un autre ouvrage traitant de la question de l'impérialisme américain, bien plus sérieux que les quelques pages consacrées à ce sujet par BHL, serait Après l'Empire d'Emmanuel Todd. Dans tous les cas évitez American Vertigo, le livre comme le film qui apparemment est aussi décevant.
Pour ceux qui ne connaîtraient pas, il s'agit d'un ouvrage que BHL a écrit sur "commande" d'un journal américain, l'Atlantic Monthly, qui lui a proposé de refaire le voyage qu'Alexis de Tocqueville avait effectué vers 1830 suite auquel il avait écrit son oeuvre maîtresse, De la Démocratie en Amérique. L'idée était d'interroger l'Amérique d'aujourd'hui, celle qui depuis la guerre en Irak occupe une place particulière dans l'inconscient collectif et constitue une "matrice de passions et de phobies" qui alimente le débat public. Le livre est paru en 2006 et un film, tourné pendant le voyage, est sorti en juin dernier.
L'objectif était de dépasser le discours vulgaire et racoleur de l'antiaméricanisme à la française, et c'est sans doute ce qui m'a poussé à le lire - outre le fait que l'idée me plaisait d'avoir une vision "française" des Etats-Unis à laquelle je pourrais comparer ma propre expérience. Après une première partie (3/4 du livre) où il relate ses expériences au jour le jour, BHL synthétise son année passée au Etats-Unis en s'interrogeant sur l'identité américaine, la question du terrorisme et la "rage de l'amérique" que constituerait le tryptique fondamentalisme - néoconservatisme - impérialisme : comme ça, ça a l'air intéressant. Hélas, j'ai été assez déçu. Peut-être parce-que je n'avais jamais lu celui que les américains appellent le "rock-star philosopher" et que je ne savais ni à quoi m'attendre, ni ce qui lui vaut cette réputation sulfureuse ; mais après la lecture de l'article Wikipédia qui lui est consacré, j'ai compris que ce livre était un condensé de tout ce pourquoi il est habituellement critiqué.
La plume, tout d'abord. BHL fait virevolter les mots dans des phrases à rallonge, parfois d'une page, donnant à l'ensemble un caractère ampoulé, prétentieux et finalement illisible. La logorrhée boursouflée et le foisonnement d'effets de style masquent souvent mal la faiblesse de l'argumentation. Lorsque BHL essaie de faire passer une idée pas forcément consensuelle (ex : les néoconservateurs ont peut-être fait des conneries, mais ils ne sont pas cyniques pour autant), il dégaine sa rhétorique habituelle : une série de concessions (certes, patati patata ; certes, machin truc ; d'accord, blablabla) ; puis un petit "n'empêche" ou "mais quand même" ; et enfin une enfilade d'interro-négatives censées emporter l'adhésion du lecteur et qui permettent habilement à l'auteur de faire l'économie d'une argumentation périlleuse. A la longue c'est juste fatiguant sans être franchement convaincant.
La méthode, ensuite. C'est là que se concentrent les critiques américaines et je les rejoins. Il est navrant de constater que BHL a passé un an à voyager dans une voiture avec chauffeur et à dormir dans des hôtels. Son voyage s'est limité à visiter en toute hâte des lieux communs conforme à l'image d'Epinal qu'ont les français des Etats-Unis : les Amish, les églises pentecôtistes, les centres commerciaux gigantesques, Las Vegas, Guantanamo, tout cela offre des indices sur ce qui se passe en Amérique mais ne constitue pas l'alpha et l'oméga de la société américaine. Les personnes rencontrées (écrivains, magnats de la finance, artistes, intellectuels, politiciens...) ne sont pas spécialement représentatives de l'Amérique vernaculaire supposément étudiée.
Je ne vis ici que depuis moins de deux mois mais je n'ai pas compté le nombre de fois où j'ai trouvé flagrant le fait que BHL livrait le récit d'un touriste, et passer un peu plus de temps pour vivre aux Etats-Unis aurait sensiblement modifié sa perception.
[Je reprends le lendemain - c'est confirmé, le tremblement de terre était de magnitude 5.6 avec un épicentre à 10 bornes d'ici environ]
Les conclusions, enfin. En théorie, la partie la plus intéressante du livre où les expériences accumulées et les témoignages recueillis en un an convergent vers une vision cohérente et des réponses pratiques aux questions récurrentes que l'on se pose sur les Etats-Unis : quelle est l'identité d'un pays où les "blancs" ne seront bientôt plus que l'une des minorités ? que penser de la laïcité alors que l'on peut lire In God we Trust sur tous les billets de banque, que le Président prête serment sur la Bible et qu'il ponctue tous ses discours d'un God bless America ? peut-on accepter le fondamentalisme religieux de ceux qui voudraient voir le créationnisme mis au même plan que le Darwinisme ? qui sont les néoconservateurs ? l'Amérique est-elle impérialiste ?
C'est là que j'ai été le plus déçu ; en effet si j'étais grossièrement d'accord avec les observations faites dans la première partie, si je n'aurais rien à objecter à ce qui est dit sur l'immigration à la frontière mexicaine, l'obésité - ou plutôt le mythe de l'obésité, car on ne voit pas tellement plus d'obèses ici qu'en France, l'obsession sécuritaire ou l'exubérance gay de San Francisco, je suis tombé de haut en lisant cette dernière partie.
Je ne vais pas me lancer dans une explication de texte histoire d'abréger, mais l'idée c'est que BHL tire de grandes conclusions à partir de pas grand chose en invoquant des références pas toujours pertinentes. Son travail, soi-disant dans les traces de Tocqueville, n'a ni la justesse ni la hauteur de De la Démocratie en Amérique et semble plutôt fait pour flatter l'ego hypertrophié de celui que Renaud appelle l'Entarté. Un concentré de prêt-à-penser dans un journalisme faussement philosophique qui aboutit à un résultat décevant.
En bref, si vous voulez en savoir plus sur le fonctionnement d'une Amérique qui nous est mystérieuse et qui déchaîne les passions, lisez plutôt Tocqueville, aussi populaire ici qu'il est ignoré en France. Un autre ouvrage traitant de la question de l'impérialisme américain, bien plus sérieux que les quelques pages consacrées à ce sujet par BHL, serait Après l'Empire d'Emmanuel Todd. Dans tous les cas évitez American Vertigo, le livre comme le film qui apparemment est aussi décevant.
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dimanche 28 octobre 2007
Un week-end comme on les aime
Eh oui, après une semaine de midterms (partiels de mi-trimestre) qui se sont bien passés, l'heure était à la détente. Au programme : sieste, glande, lecture, concert et musée.
Je passe directement à l'activité la plus intéressante du week-end : le 21st Annual Bridge School Benefit. Il s'agit d'un concert annuel au profit de la Bridge School, une association qui assure la scolarisation d'enfants handicapés physiques et mentaux, dans un grand amphithéâtre à ciel ouvert non loin de Stanford.
La femme de Neil Young fait partie de l'association, ce qui leur permet d'avoir toujours de très grands noms pour leurs concerts : au cours des 10 dernières années sont passés Simon & Garfunkel, the Who, Green Day, Sheryl Crow, Tracy Chapman, Pearl Jam, Bruce Springsteen ou encore Ben Harper... Cette année parmi les 8 groupes programmés, les stars s'appelaient Neil Young, Jerry Lee Lewis et... Metallica ! Donc ça vallait le coup de se déplacer et j'y suis allé avec Zena "la guerrière" (excusez ce jeu de mots foireux mais que j'aime bien quand même)
Passons sur le fait que je n'ai pas reconnu Neil Young - j'ai été victime d'une interversion impromptue de l'ordre de passage. Le prenant pour un autre et après une première chanson vraiment nulle et chantée faux, j'ai commencé à comater dans l'herbe ; au fur et à mesure qu'il jouait je commençais à me dire que finalement pour un débutant ce type se démerdait pas trop mal, et j'ai même fini par me demander qui était cet importun qui se permettait de faire durer sa dernière chanson un quart d'heure juste avant Neil Young ! Explosion de rire de la nana du staff à qui je demande qui était celui qui venait de jouer ; on avait toujours le fait d'être étrangers comme excuse...
Arrive ensuite Jerry Lee Lewis qui du haut de ses 70 ans bien tassés et bien qu'il arrive à peine à marcher, se transforme en une véritable bête de scène dès qu'il s'installe derrière son piano, surtout lorsqu'il envoie son bon vieux Great balls of fire. Un grand moment de pur rock'n roll !
Enfin le clou du spectacle, un peu ce pour quoi on était venus : Metallica. Pas le Metallica des années 80 bien violent - sans doute pour imposer une certaine unité de style dans une prog éclectique, et aussi parce qu'ils jouaient pour des enfants handicapés qui étaient sur la scène avec eux, et que le concept du pogo en fauteuil roulant n'est pas encore très au point... Donc un Metallica édulcoré dans un set acoustique surprenant, avec quelques reprises au début dont un inattendu Brothers in arms de Dire Straits. Puis les grands tubes du groupe comme Fade to Black et pour finir un petit Nothing Else Matters des familles dont voici un extrait vidéo - désolé, je le pourris un peu par moments en chantant, et désolé encore, j'ai préféré profiter du live plutôt que de filmer toute la chanson, donc il ne fait que 2 min. Vous n'avez pas la meilleure partie, mais ce fut un beau moment d'antologie !
Du coup on a raté la fête organisée pour Halloween, mais ça valait le coup.
Aujourd'hui visite du MOMA (musée d'art moderne) de San Francisco, un peu décevant je trouve, donc je ne vais pas m'apesantir dessus.
Voilà, c'est tout pour aujourd'hui !
Je passe directement à l'activité la plus intéressante du week-end : le 21st Annual Bridge School Benefit. Il s'agit d'un concert annuel au profit de la Bridge School, une association qui assure la scolarisation d'enfants handicapés physiques et mentaux, dans un grand amphithéâtre à ciel ouvert non loin de Stanford.
La femme de Neil Young fait partie de l'association, ce qui leur permet d'avoir toujours de très grands noms pour leurs concerts : au cours des 10 dernières années sont passés Simon & Garfunkel, the Who, Green Day, Sheryl Crow, Tracy Chapman, Pearl Jam, Bruce Springsteen ou encore Ben Harper... Cette année parmi les 8 groupes programmés, les stars s'appelaient Neil Young, Jerry Lee Lewis et... Metallica ! Donc ça vallait le coup de se déplacer et j'y suis allé avec Zena "la guerrière" (excusez ce jeu de mots foireux mais que j'aime bien quand même)
Passons sur le fait que je n'ai pas reconnu Neil Young - j'ai été victime d'une interversion impromptue de l'ordre de passage. Le prenant pour un autre et après une première chanson vraiment nulle et chantée faux, j'ai commencé à comater dans l'herbe ; au fur et à mesure qu'il jouait je commençais à me dire que finalement pour un débutant ce type se démerdait pas trop mal, et j'ai même fini par me demander qui était cet importun qui se permettait de faire durer sa dernière chanson un quart d'heure juste avant Neil Young ! Explosion de rire de la nana du staff à qui je demande qui était celui qui venait de jouer ; on avait toujours le fait d'être étrangers comme excuse...
Arrive ensuite Jerry Lee Lewis qui du haut de ses 70 ans bien tassés et bien qu'il arrive à peine à marcher, se transforme en une véritable bête de scène dès qu'il s'installe derrière son piano, surtout lorsqu'il envoie son bon vieux Great balls of fire. Un grand moment de pur rock'n roll !
Enfin le clou du spectacle, un peu ce pour quoi on était venus : Metallica. Pas le Metallica des années 80 bien violent - sans doute pour imposer une certaine unité de style dans une prog éclectique, et aussi parce qu'ils jouaient pour des enfants handicapés qui étaient sur la scène avec eux, et que le concept du pogo en fauteuil roulant n'est pas encore très au point... Donc un Metallica édulcoré dans un set acoustique surprenant, avec quelques reprises au début dont un inattendu Brothers in arms de Dire Straits. Puis les grands tubes du groupe comme Fade to Black et pour finir un petit Nothing Else Matters des familles dont voici un extrait vidéo - désolé, je le pourris un peu par moments en chantant, et désolé encore, j'ai préféré profiter du live plutôt que de filmer toute la chanson, donc il ne fait que 2 min. Vous n'avez pas la meilleure partie, mais ce fut un beau moment d'antologie !
Du coup on a raté la fête organisée pour Halloween, mais ça valait le coup.
Aujourd'hui visite du MOMA (musée d'art moderne) de San Francisco, un peu décevant je trouve, donc je ne vais pas m'apesantir dessus.
Voilà, c'est tout pour aujourd'hui !
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mercredi 24 octobre 2007
Cultural Facts #4 - Family Guy
Connaissez-vous Family Guy ? Ce dessin animé créé en 1999 est un véritable phénomène de société ici et a largement supplanté les Simpsons en termes de popularité.
C'est un peu un mélange des Simpsons et de South Park (il est beaucoup critiqué pour plagiat) avec de nombreuses références à d'autres dessins animés - Inspecteur Gadget..., films - Star Wars - ou séries - l'Agence tout risque... En gros c'est l'histoire d'une famille d'américains moyens dont le père, Peter Griffin, est totalement imbécile et fan de bière - difficile de ne pas voir un Homer Simpson derrière tout ça ; la mère, Lois, est dévouée à l'éducation de ses enfants ; parmi ceux-ci, Megan la névrosée, Chris le gros patapouf et Stewie le bébé surdoué. Ils ont aussi un chien qui parle. Ca semble débile comme ça mais c'est hilarant : le ton est léger, délicieusement impertinent et plein de second degré, bref un vrai régal.
La 6e saison est diffusée par Fox en ce moment ; en France c'est Canal+ qui le retransmet (ça s'appelle les Griffin) mais je crois que ça ne remporte pas le même succès qu'ici.
Deux petites vidéos pour les anglophones : un best of et une scène que j'ai bien aimé - je ne sais pas si celle-ci a été diffusée en France car ça aurait pu provoquer le même scandale que les caricatures de Mahomet...
C'est un peu un mélange des Simpsons et de South Park (il est beaucoup critiqué pour plagiat) avec de nombreuses références à d'autres dessins animés - Inspecteur Gadget..., films - Star Wars - ou séries - l'Agence tout risque... En gros c'est l'histoire d'une famille d'américains moyens dont le père, Peter Griffin, est totalement imbécile et fan de bière - difficile de ne pas voir un Homer Simpson derrière tout ça ; la mère, Lois, est dévouée à l'éducation de ses enfants ; parmi ceux-ci, Megan la névrosée, Chris le gros patapouf et Stewie le bébé surdoué. Ils ont aussi un chien qui parle. Ca semble débile comme ça mais c'est hilarant : le ton est léger, délicieusement impertinent et plein de second degré, bref un vrai régal.
La 6e saison est diffusée par Fox en ce moment ; en France c'est Canal+ qui le retransmet (ça s'appelle les Griffin) mais je crois que ça ne remporte pas le même succès qu'ici.
Deux petites vidéos pour les anglophones : un best of et une scène que j'ai bien aimé - je ne sais pas si celle-ci a été diffusée en France car ça aurait pu provoquer le même scandale que les caricatures de Mahomet...
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Cultural Facts
L'hiver approche !
La météo aujourd'hui :
Et les prévisions pour les prochains jours :
Eh oui les températures sont en baisse, l'hiver n'est pas bien loin !
Et les prévisions pour les prochains jours :
Eh oui les températures sont en baisse, l'hiver n'est pas bien loin !
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Californie,
météo
Golden Gate Bridge et Muir Woods
Dimanche la météo était superbe et j'en ai donc profité pour aller découvrir l'autre côté de la Baie de San Francisco en vélo. OK, j'aurais peut-être dû rester réviserd mes partiels comme l'ont finalement fait tous ceux qui auraient du m'accompagner, mais pas de regrets.
Agrandir le plan
Départ donc de la station de train en longeant Embarcadero, l'ancienne zone portuaire (très active pendant la 2e guerre mondiale) aujourd'hui réaménagée et très sympa. Stop à Pier 39 (débarcadère 39), qui a la particularité d'accueillir une colonie d'élaphants de mer. Pour guider aux mieux les touristes vers cette curiosité, un pseudo-village de pêcheurs avec maisons en bois/carton-pâte a été habilement aménagé et concentre en un même lieu terriblement fake des commerces très hétéroclites - souvenirs en tous genres, fringues de sport, "plus grand magasin de chocolat du monde"...
J'avale un bon gros chowder en face de la prison d'Alcatraz, célèbre pour ses pensionnaires prestigieux (Al Capone...) et pour le film L'évadé d'Alcatraz avec Clint Eastwood.
Puis à mesure que je longe Presidio j'approche du Gloden Gate Bridge. Ca aussi, il fallait bien que j'en parle un jour, car ce pont est d'une beauté magistrale. Sans doute pas à cause de sa longueur, car même si lors de son achèvement en 1937 il était le plus long pont suspendu du monde (1970 m), cela fait belle lurette qu'il est dépassé - depuis 1964 exactement. Peut-être à cause de son design et de ses sculptures art-déco. Peut-être encore à cause de sa couleur "orange international" faite pour phosphorer dans le brouillard, et qui s'accorde si bien avec les paysages arides et montagneux du Nord de la baie. Peut-être, enfin, à cause du mythe qui l'entoure. Toujours est-il que ce pont, posé majestueusement comme un joyau à l'embouchure d'une baie qui lui servirait d'écrin, possède une beauté magnétique qui captive le regard, où que l'on se trouve.
J'y vois l'exemple-type d'une opération d'urbanisme réussie, où l'ouvrage d'art complète et transforme un site somme toute banal en un paysage unique et inimitable. Mettez à la place le Pont de Normandie ou, mieux, le Pont de Tancarville (lui aussi suspendu) et vous n'obtiendrez jamais le même effet. Le Pont de Normandie est certes très beau, mais il aurait pu être bâti n'importe-où. Or en admirant le Golden Gate Bridge, on est gagné par ce sentiment que nulle part ailleurs il n'aurait produit le même effet, et que rien à sa place n'aurait autant magnifié le site.
C'est depuis Fort Point (une ancienne station de sauveteurs, ci-dessus à gauche) que James Stewart plonge pour sauver Kim Novak de la noyade dans Vertigo d'Hitchcock (en français : Sueurs Froides). Même par temps de demoiselle c'est un coin où ça remue pas mal - on voit des surfeurs sur la photo - et qui fut le théâtre de pas mal de naufrages. Les lecteurs de Voiles & VOiliers se souviendront de cette photo impressionnante d'un bateau couché, drossé par les vagues sous le pont par une météo pourtant visiblement maniable.
Une fois de l'autre côté, petite halte à Vista Point qui comme son nom l'indique offre une superbe vue sur la ville. Remarquez au passage que ça navigue énormément dans la baie de San Francisco, qui doit être aussi mythique que celle de Quiberon ou d'Auckland ; d'ailleurs le défi Oracle de l'America's Cup vient d'ici ! (bon d'accord ils se sont fait étriller, mais quand même). Donc ça commence à me démanger sérieusement et je vais étudier la situation de près pour voir ce que je peux faire...
Ensuite direction Sausalito puis la Road 1, qui est le prolongement vers le Nord de la route San Francisco-Los Angeles qu'on avait prise début septembre. À ce moment là je ne sais pas encore que je n'ai pas choisi la plus facile, mais je vais vite m'en rendre compte ! Ca grimpe énormément et j'arrive en haut exsangue et ruisselant, mais heureux quand je vois la vue qui s'offre à moi ! Des montagnes (enfin des grosses collines) recouvertes d'eucalyptus et baignées de soleil, plongeant droit dans le Pacifique. Pas de photo car un peu de brume et contre-jour mais croyez-moi sur parole, c'était valable ! Petite halte à Muir Beach pour récupérer, et je rentre vers Sausalito par une autre route dans un coin assez sauvage, à travers des forêts de Séquoias - et en regrimpant ce que je me suis amusé à dévaler juste avant.
Et comme toujours on garde le meilleur pour le fin : je rentre en ferry, ce qui d'un côté m'évite de pédaler, et de l'autre me permet de profiter du coucher de soleil sur la baie. Malheureusement ma batterie était aussi fatiguée que moi et je n'ai pas pu faire les réglages que je voulais, mais je vous laisse admirer quand même !
Agrandir le plan
Départ donc de la station de train en longeant Embarcadero, l'ancienne zone portuaire (très active pendant la 2e guerre mondiale) aujourd'hui réaménagée et très sympa. Stop à Pier 39 (débarcadère 39), qui a la particularité d'accueillir une colonie d'élaphants de mer. Pour guider aux mieux les touristes vers cette curiosité, un pseudo-village de pêcheurs avec maisons en bois/carton-pâte a été habilement aménagé et concentre en un même lieu terriblement fake des commerces très hétéroclites - souvenirs en tous genres, fringues de sport, "plus grand magasin de chocolat du monde"...
J'avale un bon gros chowder en face de la prison d'Alcatraz, célèbre pour ses pensionnaires prestigieux (Al Capone...) et pour le film L'évadé d'Alcatraz avec Clint Eastwood.
Puis à mesure que je longe Presidio j'approche du Gloden Gate Bridge. Ca aussi, il fallait bien que j'en parle un jour, car ce pont est d'une beauté magistrale. Sans doute pas à cause de sa longueur, car même si lors de son achèvement en 1937 il était le plus long pont suspendu du monde (1970 m), cela fait belle lurette qu'il est dépassé - depuis 1964 exactement. Peut-être à cause de son design et de ses sculptures art-déco. Peut-être encore à cause de sa couleur "orange international" faite pour phosphorer dans le brouillard, et qui s'accorde si bien avec les paysages arides et montagneux du Nord de la baie. Peut-être, enfin, à cause du mythe qui l'entoure. Toujours est-il que ce pont, posé majestueusement comme un joyau à l'embouchure d'une baie qui lui servirait d'écrin, possède une beauté magnétique qui captive le regard, où que l'on se trouve.
J'y vois l'exemple-type d'une opération d'urbanisme réussie, où l'ouvrage d'art complète et transforme un site somme toute banal en un paysage unique et inimitable. Mettez à la place le Pont de Normandie ou, mieux, le Pont de Tancarville (lui aussi suspendu) et vous n'obtiendrez jamais le même effet. Le Pont de Normandie est certes très beau, mais il aurait pu être bâti n'importe-où. Or en admirant le Golden Gate Bridge, on est gagné par ce sentiment que nulle part ailleurs il n'aurait produit le même effet, et que rien à sa place n'aurait autant magnifié le site.
C'est depuis Fort Point (une ancienne station de sauveteurs, ci-dessus à gauche) que James Stewart plonge pour sauver Kim Novak de la noyade dans Vertigo d'Hitchcock (en français : Sueurs Froides). Même par temps de demoiselle c'est un coin où ça remue pas mal - on voit des surfeurs sur la photo - et qui fut le théâtre de pas mal de naufrages. Les lecteurs de Voiles & VOiliers se souviendront de cette photo impressionnante d'un bateau couché, drossé par les vagues sous le pont par une météo pourtant visiblement maniable.
Une fois de l'autre côté, petite halte à Vista Point qui comme son nom l'indique offre une superbe vue sur la ville. Remarquez au passage que ça navigue énormément dans la baie de San Francisco, qui doit être aussi mythique que celle de Quiberon ou d'Auckland ; d'ailleurs le défi Oracle de l'America's Cup vient d'ici ! (bon d'accord ils se sont fait étriller, mais quand même). Donc ça commence à me démanger sérieusement et je vais étudier la situation de près pour voir ce que je peux faire...
Ensuite direction Sausalito puis la Road 1, qui est le prolongement vers le Nord de la route San Francisco-Los Angeles qu'on avait prise début septembre. À ce moment là je ne sais pas encore que je n'ai pas choisi la plus facile, mais je vais vite m'en rendre compte ! Ca grimpe énormément et j'arrive en haut exsangue et ruisselant, mais heureux quand je vois la vue qui s'offre à moi ! Des montagnes (enfin des grosses collines) recouvertes d'eucalyptus et baignées de soleil, plongeant droit dans le Pacifique. Pas de photo car un peu de brume et contre-jour mais croyez-moi sur parole, c'était valable ! Petite halte à Muir Beach pour récupérer, et je rentre vers Sausalito par une autre route dans un coin assez sauvage, à travers des forêts de Séquoias - et en regrimpant ce que je me suis amusé à dévaler juste avant.
Et comme toujours on garde le meilleur pour le fin : je rentre en ferry, ce qui d'un côté m'évite de pédaler, et de l'autre me permet de profiter du coucher de soleil sur la baie. Malheureusement ma batterie était aussi fatiguée que moi et je n'ai pas pu faire les réglages que je voulais, mais je vous laisse admirer quand même !
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vendredi 19 octobre 2007
Ici aussi !!
Alors que je m'étais plus ou moins planté de route pour rentrer chez moi, je m'aventure sur un chemin inconnu, et là qu'est ce que j'aperçois à l'horizon ? Mais oui, je n'hallucine pas !
Tout de suite on se sent un peu plus comme à la maison ! Et moi qui me morfondais depuis plus d'un mois dans ce milieu chaste et puritain... Alors certes ça vaut pas la cour Ferrié (photo ci-dessous pour les non-X) mais c'est mieux que rien !
Tout de suite on se sent un peu plus comme à la maison ! Et moi qui me morfondais depuis plus d'un mois dans ce milieu chaste et puritain... Alors certes ça vaut pas la cour Ferrié (photo ci-dessous pour les non-X) mais c'est mieux que rien !
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mercredi 17 octobre 2007
Environmental Facts #3 - Les Etats-Unis et le changement climatique
Il fallait bien que j'en parle un jour ou l'autre, et l'actualité me fournit une belle occasion. Même si personnellement je ne suis pas forcément d'accord avec l'attribution du Prix Nobel de la paix à Al Gore, le fait est qu'il l'a eu et que ça fait couler beaucoup d'encre.
Question number one : les américains sont-ils ces gros beaufs incultes que l'on aime à railler, qui n'ont pas la moindre idée de ce que peut être le global warming ou qui, s'ils en ont entendu parler, le nient bec et ongles ? Réponse : NON. Enfin, non. Enfin je veux dire, oui et non. Enfin je m'explique.
Je suis surpris par l'attention portée au changement climatique, bien supérieure à ce à quoi je m'attendais. Je n'ai pas rencontré un seul américain qui doute de son existence et de ses effets. Dans mes cours et dans ce que je lis, j'ai vraiment l'impression que c'est perçu comme un problème majeur. Mais j'imagine que c'est dû au fait que je suis immergé dans un milieu somme toute pas trop ignare.
Alors qu'en est-il de l'américain moyen ? Après l'annonce de l'attribution du prix à Al Gore, j'ai demandé à Kevin, un de mes colocs, comment réagissait le pays. Réponse : "bof, de toute façon la plupart des gens ne sont même pas au courant et pour eux c'est Jésus qui commande la météo..." Ironie mise à part, il est vrai qu'en juin 30% des américains affirmaient que le changement climatique n'existait pas, et qu'au jour d'aujourd'hui le pays est divisé entre ceux qui applaudissent et ceux qui rient aux éclats.
Il suffit de lire la presse pour s'en convaincre. D'un côté les grands journaux démocrates (New-York Times, International Herald Tribune...) qui sont plutôt contents. De l'autre, ceux qui manifestent ouvertement leur mépris pour Al Gore et le changement climatique. Toujours la même rengaine : Al Gore est un looser et il a perdu les élections de 2000, il n'a rien fait pour la paix, il a une note d'électricité exorbitante et passe son temps à voyager dans des avions polluants, c'est un hypocrite qui ne sait pas de quoi il parle ; avant, le Nobel de la Paix était attribué à de braves gens (Martin Luther King, Mère Térésa), mais après Jimmy Carter et Yasser Arafat, on est tombés bien bas. Je passe sur les innombrables moqueries dont il est l'objet, chose qu'on ne voit jamais - ou alors jamais à ce point - dans la presse française. Une petite citation suffira, issue du Washington Times, journal notoirement néo-conservateur : "l'ancien Vice-Président des Etats-Unis avait déjà surpassé Michael Moore dans le rôle du plus gros trou-du-cul moralisateur de la planète. Qu'est-ce-que cela va être maintenant qu'il a le Prix Nobel ?"
Evidemment, ce sont les mêmes qui mettent publiquement en doute le changement climatique. On reste souvent coi devant la pauvreté des arguments et la médiocrité de ceux qui les avancent. Ainsi dans le Wall Street Journal, pourtant réputé pour la qualité et l'objectivité de son information, a-t-on pu lire que "96 à 98% des émissions de CO2 viennent de l'environnement, pas des hommes". Encore plus fort, dans le même journal, on vous expliquait en substance qu'Emmanuel Le Roy Ladurie avait écrit un bouquin qui montrait que grâce au réchauffement climatique, Eric le Rouge avait pu conquérir l'Islande et le Groënland et que donc le réchauffement climatique, c'est bien. Mais bien-sûr ; et la marmotte, elle met le chocolat... Enfin la palme d'or revient au Washington Times, déjà cité, pour cet article ô combien hilarant : "il est difficile de voir en quoi Al Gore contribue à la paix en rendant les humains responsables d'une soi-disant apocalypse imminente, alors qu'il soutient par ailleurs des pratiques criminelles comme la contraception ou l'avortement. [...] En réalité, les désastres environnementaux sont le résultat d'une société qui s'est éloignée de Dieu". Faudra penser à dire au toubib de l'auteur de ce torchon de diminuer un peu la dose.
Alors si vous pensez que ce Prix Nobel va infléchir la politique de cet intellectuel et humaniste nommé George Walker Bush, vous vous fourrez le doigt dans l'oeil jusqu'à la clavicule. Bush est un pur Texan, financé à coups de pétrodollars, il part en guerre - en partie, et j'insiste sur ce point - pour ça et fait du pétrole son cheval de bataille. Ca n'est donc pas à un an de la fin de son mandat qu'il va se dédire et jeter aux orties la jolie toile que lui et ses potes néo-cons ont mis 7 ans à tisser. Mais au-delà de ça, il faut aussi savoir que le clan républicain nourrit une haine viscérale envers Al Gore. Je m'appuie sur un article du New-York Times pour l'expliquer à ceux qui sont arrivés jusque là.
Cette dénigration hystérique est d'abord venue de la volonté des républicains de légitimer Bush après son élection volée.
Elle vient aussi du fait que jusqu'ici Al Gore a toujours eu raison lorsqu'il s'est opposé aux républicains. En 1992, Bush se moquait de celui qu'il appelait "Ozone Man" mais 3 ans plus tard, le Prix Nobel de chimie a été remis au découvreur du trou dans la couche d'ozone. En 2003 Al Gore affirmait que la guerre en Irak poserait plus de problèmes qu'elle n'apporterait de solutions, chose incontestable aujourd'hui.
On peut également évoquer le fait qu'après l'avoir battu en 2000, Bush découvre qu'ils ont suivi des trajectoires opposées et que c'est finalement lui, Al Gore, qui est en passe de rassembler le pays et de gagner sa croisade, d'où une énorme frustration.
Mais le noeud gordien du problème, c'est que clamer haut et fort que les activités humaines détraquent le climat, c'est plus qu'une "Vérité qui dérange" : pour les conservateurs, c'est une trahison. Aujourd'hui, "être un bon républicain, ça veut dire croire que les impôts devraient toujours être baissés, jamais augmentés ; et qu'on devrait bombarder et brutaliser les pays étrangers, et non pas négocier avec eux". C'est un peu extrême car ça vient du New-York Times, mais c'est intéressant.
Voilà pour la situation actuelle et les réactions au Prix Nobel d'Al Gore. Maintenant que va-t-il se passer ? Les élections présidentielles auront lieu dans un an. Chez les démocrates, Al Gore ne se présentera probablement pas. Les candidats favoris à l'investiture, Hillary Clinton et Barack Obama, font du changement climatique une de leurs priorités. Côté républicains, on est évidemment moins réceptifs, à l'exception de John Mc Cain tout acquis à la cause. Derrière, Mitt Romney, Fred Thompson et surtout Rudolph Giuliani, cet espèce de connard Sarkophilo-francophobe, sont un peu à la traîne mais pas aussi fermés que leur illustre prédécesseur. Donc le débat existe, mais il porte moins sur l'impact des activités humaines sur le climat que sur la manière de gérer tout ça.
Alors justement, comment tout ce petit monde compte-t-il s'y prendre ? C'est là que la bât blesse (à mon sens), car si on peut légitimement se réjouir d'une prise de conscience, on retombe vite sur terre quand on voit comment l'action est envisagée concrètement. J'ai assisté à une table ronde sur ce sujet samedi dernier avec notamment Thomas Friedman, plume-star du New-York Times, triple prix Pulitzer et spécialiste incontesté des questions d'environnement. Je lis tous ses billets, et je peux vous dire qu'il a oublié d'être bête. Et il parle aussi bien qu'il écrit. Pourtant même une bonne âme comme lui m'a fait des frissons dans le dos. Voilà pourquoi.
D'abord, pour faire simple, ici tout est vu à travers le prisme du leadership des Etats-Unis ; tout est pensé en termes de retombées pour les Etats-Unis. Le changement climatique est autant un problème d'environnement que d'économie, et tant mieux si les produits verts préservent la planète au passage, mais ils nous auront surtout permis d'accroître notre leadership. On se fout plus ou moins de ce qui peut déjà se faire dans les autres pays et notamment en Europe, puisque les Etats-Unis vont trouver la solution à tout et tout seuls. J'ai vu cette arrogance à l'oeuvre, même dans un problème aussi global que le changement climatique. J'ai entendu cette sempiternelle rengaine des valeurs américaines universelles, de la nécessité de ne pas se défausser du rôle de gendarme du monde, de la volonté de make the world a better place et patati et patata... De la part de démocrates, cela m'étonne et m'effraie tout à la fois.
Ensuite, parce qu'on a peur de la Chine. Ca la Chine c'est le gros problème des Etats-Unis et elle leur fait PEUR ! Toutefois ils s'y raccrochent autant qu'elle les effraie puisque c'est leur premier bailleur de fonds ; et un tel grand écart, à force, ça fait mal aux c*******. Donc développer des technologies vertes, c'est prendre un avantage concurrentiel stratégique sur un pays qui ne développera certainement pas ces technologies tout seul et qu'on aura la possibilité d'inonder par la suite, fût-ce par la force.
Enfin, parce que les américains sont totalement stupides dans leur manière de raisonner et que le seul but des gens qui s'intéressent au réchauffement climatique, c'est de faire en sorte qu'on consomme autant (sinon plus) avec des technologies moins polluantes. Ca me frappe systématiquement quand je lis des documents sur le sujet : ils ont l'air d'être trop cons pour réaliser que le meilleur moyen de polluer moins, ça pourrait être de consommer moins. Mais pour qu'ils comprennent ça il va encore falloir que de l'eau coule sous les ponts.
En conclusion, les américains se préoccupent de plus en plus du réchauffement climatique malgré des gens qui remettent toujours en cause son existence - souvent des profs en mal de reconnaissance financés par des lobbies pétroliers. Mais quand bien même Al Gore serait élu président, je ne suis pas forcément convaincu du succès d'une révolution verte à la sauce Uncle Sam, et encore moins des bénéfices nets que l'humanité pourrait retirer d'une telle initiative...
Question number one : les américains sont-ils ces gros beaufs incultes que l'on aime à railler, qui n'ont pas la moindre idée de ce que peut être le global warming ou qui, s'ils en ont entendu parler, le nient bec et ongles ? Réponse : NON. Enfin, non. Enfin je veux dire, oui et non. Enfin je m'explique.
Je suis surpris par l'attention portée au changement climatique, bien supérieure à ce à quoi je m'attendais. Je n'ai pas rencontré un seul américain qui doute de son existence et de ses effets. Dans mes cours et dans ce que je lis, j'ai vraiment l'impression que c'est perçu comme un problème majeur. Mais j'imagine que c'est dû au fait que je suis immergé dans un milieu somme toute pas trop ignare.
Alors qu'en est-il de l'américain moyen ? Après l'annonce de l'attribution du prix à Al Gore, j'ai demandé à Kevin, un de mes colocs, comment réagissait le pays. Réponse : "bof, de toute façon la plupart des gens ne sont même pas au courant et pour eux c'est Jésus qui commande la météo..." Ironie mise à part, il est vrai qu'en juin 30% des américains affirmaient que le changement climatique n'existait pas, et qu'au jour d'aujourd'hui le pays est divisé entre ceux qui applaudissent et ceux qui rient aux éclats.
Il suffit de lire la presse pour s'en convaincre. D'un côté les grands journaux démocrates (New-York Times, International Herald Tribune...) qui sont plutôt contents. De l'autre, ceux qui manifestent ouvertement leur mépris pour Al Gore et le changement climatique. Toujours la même rengaine : Al Gore est un looser et il a perdu les élections de 2000, il n'a rien fait pour la paix, il a une note d'électricité exorbitante et passe son temps à voyager dans des avions polluants, c'est un hypocrite qui ne sait pas de quoi il parle ; avant, le Nobel de la Paix était attribué à de braves gens (Martin Luther King, Mère Térésa), mais après Jimmy Carter et Yasser Arafat, on est tombés bien bas. Je passe sur les innombrables moqueries dont il est l'objet, chose qu'on ne voit jamais - ou alors jamais à ce point - dans la presse française. Une petite citation suffira, issue du Washington Times, journal notoirement néo-conservateur : "l'ancien Vice-Président des Etats-Unis avait déjà surpassé Michael Moore dans le rôle du plus gros trou-du-cul moralisateur de la planète. Qu'est-ce-que cela va être maintenant qu'il a le Prix Nobel ?"
Evidemment, ce sont les mêmes qui mettent publiquement en doute le changement climatique. On reste souvent coi devant la pauvreté des arguments et la médiocrité de ceux qui les avancent. Ainsi dans le Wall Street Journal, pourtant réputé pour la qualité et l'objectivité de son information, a-t-on pu lire que "96 à 98% des émissions de CO2 viennent de l'environnement, pas des hommes". Encore plus fort, dans le même journal, on vous expliquait en substance qu'Emmanuel Le Roy Ladurie avait écrit un bouquin qui montrait que grâce au réchauffement climatique, Eric le Rouge avait pu conquérir l'Islande et le Groënland et que donc le réchauffement climatique, c'est bien. Mais bien-sûr ; et la marmotte, elle met le chocolat... Enfin la palme d'or revient au Washington Times, déjà cité, pour cet article ô combien hilarant : "il est difficile de voir en quoi Al Gore contribue à la paix en rendant les humains responsables d'une soi-disant apocalypse imminente, alors qu'il soutient par ailleurs des pratiques criminelles comme la contraception ou l'avortement. [...] En réalité, les désastres environnementaux sont le résultat d'une société qui s'est éloignée de Dieu". Faudra penser à dire au toubib de l'auteur de ce torchon de diminuer un peu la dose.
Alors si vous pensez que ce Prix Nobel va infléchir la politique de cet intellectuel et humaniste nommé George Walker Bush, vous vous fourrez le doigt dans l'oeil jusqu'à la clavicule. Bush est un pur Texan, financé à coups de pétrodollars, il part en guerre - en partie, et j'insiste sur ce point - pour ça et fait du pétrole son cheval de bataille. Ca n'est donc pas à un an de la fin de son mandat qu'il va se dédire et jeter aux orties la jolie toile que lui et ses potes néo-cons ont mis 7 ans à tisser. Mais au-delà de ça, il faut aussi savoir que le clan républicain nourrit une haine viscérale envers Al Gore. Je m'appuie sur un article du New-York Times pour l'expliquer à ceux qui sont arrivés jusque là.
Cette dénigration hystérique est d'abord venue de la volonté des républicains de légitimer Bush après son élection volée.
Elle vient aussi du fait que jusqu'ici Al Gore a toujours eu raison lorsqu'il s'est opposé aux républicains. En 1992, Bush se moquait de celui qu'il appelait "Ozone Man" mais 3 ans plus tard, le Prix Nobel de chimie a été remis au découvreur du trou dans la couche d'ozone. En 2003 Al Gore affirmait que la guerre en Irak poserait plus de problèmes qu'elle n'apporterait de solutions, chose incontestable aujourd'hui.
On peut également évoquer le fait qu'après l'avoir battu en 2000, Bush découvre qu'ils ont suivi des trajectoires opposées et que c'est finalement lui, Al Gore, qui est en passe de rassembler le pays et de gagner sa croisade, d'où une énorme frustration.
Mais le noeud gordien du problème, c'est que clamer haut et fort que les activités humaines détraquent le climat, c'est plus qu'une "Vérité qui dérange" : pour les conservateurs, c'est une trahison. Aujourd'hui, "être un bon républicain, ça veut dire croire que les impôts devraient toujours être baissés, jamais augmentés ; et qu'on devrait bombarder et brutaliser les pays étrangers, et non pas négocier avec eux". C'est un peu extrême car ça vient du New-York Times, mais c'est intéressant.
Voilà pour la situation actuelle et les réactions au Prix Nobel d'Al Gore. Maintenant que va-t-il se passer ? Les élections présidentielles auront lieu dans un an. Chez les démocrates, Al Gore ne se présentera probablement pas. Les candidats favoris à l'investiture, Hillary Clinton et Barack Obama, font du changement climatique une de leurs priorités. Côté républicains, on est évidemment moins réceptifs, à l'exception de John Mc Cain tout acquis à la cause. Derrière, Mitt Romney, Fred Thompson et surtout Rudolph Giuliani, cet espèce de connard Sarkophilo-francophobe, sont un peu à la traîne mais pas aussi fermés que leur illustre prédécesseur. Donc le débat existe, mais il porte moins sur l'impact des activités humaines sur le climat que sur la manière de gérer tout ça.
Alors justement, comment tout ce petit monde compte-t-il s'y prendre ? C'est là que la bât blesse (à mon sens), car si on peut légitimement se réjouir d'une prise de conscience, on retombe vite sur terre quand on voit comment l'action est envisagée concrètement. J'ai assisté à une table ronde sur ce sujet samedi dernier avec notamment Thomas Friedman, plume-star du New-York Times, triple prix Pulitzer et spécialiste incontesté des questions d'environnement. Je lis tous ses billets, et je peux vous dire qu'il a oublié d'être bête. Et il parle aussi bien qu'il écrit. Pourtant même une bonne âme comme lui m'a fait des frissons dans le dos. Voilà pourquoi.
D'abord, pour faire simple, ici tout est vu à travers le prisme du leadership des Etats-Unis ; tout est pensé en termes de retombées pour les Etats-Unis. Le changement climatique est autant un problème d'environnement que d'économie, et tant mieux si les produits verts préservent la planète au passage, mais ils nous auront surtout permis d'accroître notre leadership. On se fout plus ou moins de ce qui peut déjà se faire dans les autres pays et notamment en Europe, puisque les Etats-Unis vont trouver la solution à tout et tout seuls. J'ai vu cette arrogance à l'oeuvre, même dans un problème aussi global que le changement climatique. J'ai entendu cette sempiternelle rengaine des valeurs américaines universelles, de la nécessité de ne pas se défausser du rôle de gendarme du monde, de la volonté de make the world a better place et patati et patata... De la part de démocrates, cela m'étonne et m'effraie tout à la fois.
Ensuite, parce qu'on a peur de la Chine. Ca la Chine c'est le gros problème des Etats-Unis et elle leur fait PEUR ! Toutefois ils s'y raccrochent autant qu'elle les effraie puisque c'est leur premier bailleur de fonds ; et un tel grand écart, à force, ça fait mal aux c*******. Donc développer des technologies vertes, c'est prendre un avantage concurrentiel stratégique sur un pays qui ne développera certainement pas ces technologies tout seul et qu'on aura la possibilité d'inonder par la suite, fût-ce par la force.
Enfin, parce que les américains sont totalement stupides dans leur manière de raisonner et que le seul but des gens qui s'intéressent au réchauffement climatique, c'est de faire en sorte qu'on consomme autant (sinon plus) avec des technologies moins polluantes. Ca me frappe systématiquement quand je lis des documents sur le sujet : ils ont l'air d'être trop cons pour réaliser que le meilleur moyen de polluer moins, ça pourrait être de consommer moins. Mais pour qu'ils comprennent ça il va encore falloir que de l'eau coule sous les ponts.
En conclusion, les américains se préoccupent de plus en plus du réchauffement climatique malgré des gens qui remettent toujours en cause son existence - souvent des profs en mal de reconnaissance financés par des lobbies pétroliers. Mais quand bien même Al Gore serait élu président, je ne suis pas forcément convaincu du succès d'une révolution verte à la sauce Uncle Sam, et encore moins des bénéfices nets que l'humanité pourrait retirer d'une telle initiative...
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Environmental Facts
samedi 13 octobre 2007
Une virée à la Hoover Tower
Cette semaine la tour était ouverte, et j'en ai profité pour aller faire un tour sur la plateforme d'observation (14e étage) qui offre une belle vue.
La tour en elle-même abrite la bibliothèque de la Hoover Institution qui compte la bagatelle de plus d'un million de volumes ! D'ailleurs le truc funny c'est que cette institution est un groupe de réflexion qui cherche à promouvoir la paix et la liberté, et leur dernière recrue n'est autre que... Donald Rumsfeld, le "père" de la guerre en Irak...
Vue du Main Quad :
Le stade et une partie des terrains de sport (au fond, la baie de San Francisco) :
Un bâtiment qui s'appelle Toyon Hall :
Et une petite vue vers l'ouest avec sur la droite le début des collines situées entre Stanford et la mer, parallèles à la côte. J'habite un des bâtiments au fond à gauche.
La tour en elle-même abrite la bibliothèque de la Hoover Institution qui compte la bagatelle de plus d'un million de volumes ! D'ailleurs le truc funny c'est que cette institution est un groupe de réflexion qui cherche à promouvoir la paix et la liberté, et leur dernière recrue n'est autre que... Donald Rumsfeld, le "père" de la guerre en Irak...
Vue du Main Quad :
Le stade et une partie des terrains de sport (au fond, la baie de San Francisco) :
Un bâtiment qui s'appelle Toyon Hall :
Et une petite vue vers l'ouest avec sur la droite le début des collines situées entre Stanford et la mer, parallèles à la côte. J'habite un des bâtiments au fond à gauche.
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jeudi 11 octobre 2007
Cultural Facts #3 - les unités de mesures
P*****, mais qu'est ce qu'ils nous font c**** avec leurs unités à la c** !
En température, l'unité de mesure est le degré Fahrenheit. Pour convertir en °C, rien de plus simple ! Il suffit de soustraire 32 et de multiplier par 5/9. Discussion avec Tristan, un de mes colocs, sur le sujet : "Mais c'est votre système Celsius qui est con, il est basé sur la température de l'eau mais on s'en fout ! Alors qu'en Fahrenheit, tu sais qu'à 0°F t'as très froid, et qu'à 100°F ça commence à faire chaud !" Ah OK, c'est vrai que vu comme ça c'est beaucoup plus logique...
Les distances, ensuite. Nous, on a le cm, le m et le Km, et tout ça fonctionne en base 10, et c'est déterminé par la longueur du méridien terrestre. Ici, c'est soit l'inche (pouce, 2.5 cm), le foot (pied, 30 cm) ou le yard (traduit par "verge" au Canada, 0.9 m...). Un Yard fait 3 pieds, un pied fait 12 pouces. Quand c'est plus grand on a le mile, qui fait pile-poil 1760 yards (1.6 Km) ! Super intuitif.
Pour le poids, c'est soit l'ounce (Oz, environ 28g), soit le pound (lb, 453g). A noter que pound se traduit par "livre", mais qu'un lb n'est pas égal à la livre française. A noter aussi que pound est aussi utilisé comme unité de mesure de force. Et qu'enfin un lb fait 16 Oz. C'est donc très clair, comme vous pouvez le voir.
Ensuite vous avez le volume. Là, c'est l'exubérance. Commençons par le fluid ounce (FL Oz), soit le volume occupé par un Oz d'eau. Mais c'est un peu petit, donc dans le grand frère du FL Oz, c'est le gallon, qui fait... 128 FL Oz (ne cherchez pas, jamais rien ne tombe juste !), soit 3.8 L. Mais pour les volumes de trucs non liquides, on a le cube inche (pouce cube) ou cube foot (pied cube). Je cherche même pas l'équivalence française tellement c'est pourri.
Là où ça devient tricky, c'est quand on fait des sciences, parce qu'on mélange tout ça et que la conversion devient ardue. La pression exprimée en onces par pieds carrés, c'est du grand classique popularisé par Facebook. Mais cette semaine j'ai découvert l'unité pour l'énergie. Chez nous c'est le Joule (énergie pour élever de 1°C la température d'1g d'eau). Ici c'est le British thermal unit (Btu), l'énergie nécessaire pour élever d'1°F la température d'un Oz de flotte. Aaargh !
Si on est un peu joueur et qu'on veut parler de densité énergétique (énergie/volume ou /poids), ça donne du Btu par pied cube ou par pound, et là on commence vraiment à s'énerver.
Et le coup de grâce vient avec la tonne, puisque ce qu'ils appellent ton ici représente en fait la short ton (2000 pounds, donc différente de la tonne française). Mais quand on cherche des données, la short ton et la tonne s'écrivent tous les deux ton, et évidemment la plupart du temps on ne sait pas de laquelle il s'agit...
Donc après quelques heures a m'être arraché ce qui me reste de cheveux à cause de ce merdier intégral, j'ai pensé que ça valait le coup de vous en parler !
En température, l'unité de mesure est le degré Fahrenheit. Pour convertir en °C, rien de plus simple ! Il suffit de soustraire 32 et de multiplier par 5/9. Discussion avec Tristan, un de mes colocs, sur le sujet : "Mais c'est votre système Celsius qui est con, il est basé sur la température de l'eau mais on s'en fout ! Alors qu'en Fahrenheit, tu sais qu'à 0°F t'as très froid, et qu'à 100°F ça commence à faire chaud !" Ah OK, c'est vrai que vu comme ça c'est beaucoup plus logique...
Les distances, ensuite. Nous, on a le cm, le m et le Km, et tout ça fonctionne en base 10, et c'est déterminé par la longueur du méridien terrestre. Ici, c'est soit l'inche (pouce, 2.5 cm), le foot (pied, 30 cm) ou le yard (traduit par "verge" au Canada, 0.9 m...). Un Yard fait 3 pieds, un pied fait 12 pouces. Quand c'est plus grand on a le mile, qui fait pile-poil 1760 yards (1.6 Km) ! Super intuitif.
Pour le poids, c'est soit l'ounce (Oz, environ 28g), soit le pound (lb, 453g). A noter que pound se traduit par "livre", mais qu'un lb n'est pas égal à la livre française. A noter aussi que pound est aussi utilisé comme unité de mesure de force. Et qu'enfin un lb fait 16 Oz. C'est donc très clair, comme vous pouvez le voir.
Ensuite vous avez le volume. Là, c'est l'exubérance. Commençons par le fluid ounce (FL Oz), soit le volume occupé par un Oz d'eau. Mais c'est un peu petit, donc dans le grand frère du FL Oz, c'est le gallon, qui fait... 128 FL Oz (ne cherchez pas, jamais rien ne tombe juste !), soit 3.8 L. Mais pour les volumes de trucs non liquides, on a le cube inche (pouce cube) ou cube foot (pied cube). Je cherche même pas l'équivalence française tellement c'est pourri.
Là où ça devient tricky, c'est quand on fait des sciences, parce qu'on mélange tout ça et que la conversion devient ardue. La pression exprimée en onces par pieds carrés, c'est du grand classique popularisé par Facebook. Mais cette semaine j'ai découvert l'unité pour l'énergie. Chez nous c'est le Joule (énergie pour élever de 1°C la température d'1g d'eau). Ici c'est le British thermal unit (Btu), l'énergie nécessaire pour élever d'1°F la température d'un Oz de flotte. Aaargh !
Si on est un peu joueur et qu'on veut parler de densité énergétique (énergie/volume ou /poids), ça donne du Btu par pied cube ou par pound, et là on commence vraiment à s'énerver.
Et le coup de grâce vient avec la tonne, puisque ce qu'ils appellent ton ici représente en fait la short ton (2000 pounds, donc différente de la tonne française). Mais quand on cherche des données, la short ton et la tonne s'écrivent tous les deux ton, et évidemment la plupart du temps on ne sait pas de laquelle il s'agit...
Donc après quelques heures a m'être arraché ce qui me reste de cheveux à cause de ce merdier intégral, j'ai pensé que ça valait le coup de vous en parler !
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Cultural Facts
mercredi 10 octobre 2007
Environmental and Cultural Facts #2 - Erin Brokovitch
La société américaine est un véritable assemblage de contraires parfois irrationnel. Il en va ainsi de la sécurité des personnes.
Nulle part ailleurs qu'aux Etats-Unis ne peut-on trouver de tels délires sécuritaires. Le moindre sens interdit est indiqué avec force panneaux "WRONG WAY", "DO NOT ENTER". La moindre marche est annoncée par un énorme "WATCH YOUR STEP". La moindre porte à ouverture automatique aura été victime d'un blitz d'autocollants vous disant de faire attention. Les règles de sécurité et toutes les injonctions possibles et imaginables à bord d'un train sont placardées partout, en énorme, impossible de les rater. Et avisez-vous de faire le con, juste pour voir, et vous vous retrouverez rapidement en face des cops qui sont sensiblement moins aimables que leurs homologues français - et je m'y connais en cops français. En bref la quête de sécurité, obsessionnelle et maladive, justifie une politique d'avilissement permanent menée à grands renforts de panneaux en tous genres - et de cow-boys pour les faire respecter.
Ce qui est intéressant, c'est de voir l'inversion des valeurs qui se produit quand on passe à des risques autrement plus élevés que celui de se prendre une porte ou de rater une marche. Illustration avec la gestion des pollutions industrielles, ahurissante et surréaliste.
Il existe aux Etats-Unis une agence publique chargée des questions d'environnement, l'EPA. Pour tester la nocivité d'un produit, elle demande à la firme qui rejette ce produit de montrer qu'il n'est pas cancérigène et qu'il ne provoque pas de fausses-couches. C'est tout. Du coup il y a énormément de problèmes causés par des neurotoxiques comme le plomb, les pesticides, l'arsenic, le chrome... qui provoquent chez les enfants des cas d'autisme, de baisse de QI, de perte de capacités cognitives, d'agressivité etc... Dans la même veine on ne compte plus les cas de perturbations endocrines dûes à des analogues d'hormones déversés dans la nature. Mais au moins tout ça n'est pas cancérigène et ne provoque pas de fausses-couches.
Et l'EPA dans tout ça ? Primo, les enquêtes de toxicité ne sont pas de son ressort, c'est à la firme polluante de les mener et de présenter les résultats. Secundo, elle n'a pas le droit de demander à une compagnie des données sur un produit tant qu'aucune preuve de toxicité de ce produit n'a été établie ; et réciproquement, pour prouver la toxicité, il peut parfois être utile de disposer de données. Résultat : on tourne en rond. Tertio : une compagnie incriminée ne peut être forcée à fournir des données sur un produit qui relève du secret industriel !
Bilan des courses : il est extrêmement rare qu'une firme soit poursuivie pour pollution, sous couvert d'incertitude scientifique. La réponse est toujours la même : "non ce produit n'est pas toxique, aucune preuve ne vous permet de l'affirmer" ; preuve que seule la boîte en question est en mesure de fournir...
Il faut savoir aussi que l'industrie chimique subventionne largement les campagnes présidentielles des deux partis, et que l'EPA est à la botte du pouvoir politique. Ceci explique cela.
Deuxième cas : l'exploitation de gaz naturel par fragmentation de roches, technique consistant à injecter du fluide sous pression pour fissurer le sous-sol et récupérer le gaz. Parmi lesdits fluides, on trouve du benzène, du toluène, du xylène, du butoxyethanol et plein d'autres saloperies qui lorsqu'elles passent dans les nappes phréatiques causent notamment des tumeurs sur les glandes surrénales (secrétant l'adrénaline).
Là encore, que fait l'EPA ? Depuis 1972, existe le "Clean Water Act" censé assurer la qualité de l'eau. Mais l'injection souterraine de fluides n'étant pas considérée comme le but premier de la fragmentation de roches, les fluides injectés échappent à cette législation ! Et quand des rapports sont demandés à l'EPA, les pages les plus compromettantes disparaissent mystérieusement entre la version provisoire et le rapport définitif...
Ce qu'il faut aussi savoir, c'est qu'Halliburton, la compagnie de Dick Cheney, gagne des millions chaque année grâce à cette technique de fragmentation. Et que certaines personnes à l'EPA se plaignent de l'excessive pression politique.
En France, on est stupéfaits quand éclate un scandale comme celui de l'amiante ou plus récemment l'affaire Gautier-Sauvagnac. Aux Etats-Unis, ça se fait au nez et à la barbe de tout le monde, et tout se passe très bien...
Nulle part ailleurs qu'aux Etats-Unis ne peut-on trouver de tels délires sécuritaires. Le moindre sens interdit est indiqué avec force panneaux "WRONG WAY", "DO NOT ENTER". La moindre marche est annoncée par un énorme "WATCH YOUR STEP". La moindre porte à ouverture automatique aura été victime d'un blitz d'autocollants vous disant de faire attention. Les règles de sécurité et toutes les injonctions possibles et imaginables à bord d'un train sont placardées partout, en énorme, impossible de les rater. Et avisez-vous de faire le con, juste pour voir, et vous vous retrouverez rapidement en face des cops qui sont sensiblement moins aimables que leurs homologues français - et je m'y connais en cops français. En bref la quête de sécurité, obsessionnelle et maladive, justifie une politique d'avilissement permanent menée à grands renforts de panneaux en tous genres - et de cow-boys pour les faire respecter.
Ce qui est intéressant, c'est de voir l'inversion des valeurs qui se produit quand on passe à des risques autrement plus élevés que celui de se prendre une porte ou de rater une marche. Illustration avec la gestion des pollutions industrielles, ahurissante et surréaliste.
Il existe aux Etats-Unis une agence publique chargée des questions d'environnement, l'EPA. Pour tester la nocivité d'un produit, elle demande à la firme qui rejette ce produit de montrer qu'il n'est pas cancérigène et qu'il ne provoque pas de fausses-couches. C'est tout. Du coup il y a énormément de problèmes causés par des neurotoxiques comme le plomb, les pesticides, l'arsenic, le chrome... qui provoquent chez les enfants des cas d'autisme, de baisse de QI, de perte de capacités cognitives, d'agressivité etc... Dans la même veine on ne compte plus les cas de perturbations endocrines dûes à des analogues d'hormones déversés dans la nature. Mais au moins tout ça n'est pas cancérigène et ne provoque pas de fausses-couches.
Et l'EPA dans tout ça ? Primo, les enquêtes de toxicité ne sont pas de son ressort, c'est à la firme polluante de les mener et de présenter les résultats. Secundo, elle n'a pas le droit de demander à une compagnie des données sur un produit tant qu'aucune preuve de toxicité de ce produit n'a été établie ; et réciproquement, pour prouver la toxicité, il peut parfois être utile de disposer de données. Résultat : on tourne en rond. Tertio : une compagnie incriminée ne peut être forcée à fournir des données sur un produit qui relève du secret industriel !
Bilan des courses : il est extrêmement rare qu'une firme soit poursuivie pour pollution, sous couvert d'incertitude scientifique. La réponse est toujours la même : "non ce produit n'est pas toxique, aucune preuve ne vous permet de l'affirmer" ; preuve que seule la boîte en question est en mesure de fournir...
Il faut savoir aussi que l'industrie chimique subventionne largement les campagnes présidentielles des deux partis, et que l'EPA est à la botte du pouvoir politique. Ceci explique cela.
Deuxième cas : l'exploitation de gaz naturel par fragmentation de roches, technique consistant à injecter du fluide sous pression pour fissurer le sous-sol et récupérer le gaz. Parmi lesdits fluides, on trouve du benzène, du toluène, du xylène, du butoxyethanol et plein d'autres saloperies qui lorsqu'elles passent dans les nappes phréatiques causent notamment des tumeurs sur les glandes surrénales (secrétant l'adrénaline).
Là encore, que fait l'EPA ? Depuis 1972, existe le "Clean Water Act" censé assurer la qualité de l'eau. Mais l'injection souterraine de fluides n'étant pas considérée comme le but premier de la fragmentation de roches, les fluides injectés échappent à cette législation ! Et quand des rapports sont demandés à l'EPA, les pages les plus compromettantes disparaissent mystérieusement entre la version provisoire et le rapport définitif...
Ce qu'il faut aussi savoir, c'est qu'Halliburton, la compagnie de Dick Cheney, gagne des millions chaque année grâce à cette technique de fragmentation. Et que certaines personnes à l'EPA se plaignent de l'excessive pression politique.
En France, on est stupéfaits quand éclate un scandale comme celui de l'amiante ou plus récemment l'affaire Gautier-Sauvagnac. Aux Etats-Unis, ça se fait au nez et à la barbe de tout le monde, et tout se passe très bien...
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lundi 8 octobre 2007
Mon appart
J'ai passé 2h cet après-midi à faire le ménage et à ranger ce qui n'était plus qu'un champ de bataille depuis samedi soir, et gageant que l'appart ne retrouvera pas le même lustre de sitôt, je saute sur l'occasion pour vous montrer où je vis.
Avant tout il faut s'avoir que cet endroit a été baptisé, pour des raisons historiques plus ou moins mystérieuses, "The Situation". La deuxième chose à savoir, c'est que "The Situation... ROCKS" !!
Ma chambre, plus petite mais plus agréable que celle de l'X :
La salle de bains :
L'énorme placard qui peut servir de chambre d'amis (rigolez pas, c'est déjà arrivé !) :
Le salon :
Avant tout il faut s'avoir que cet endroit a été baptisé, pour des raisons historiques plus ou moins mystérieuses, "The Situation". La deuxième chose à savoir, c'est que "The Situation... ROCKS" !!
Ma chambre, plus petite mais plus agréable que celle de l'X :
La salle de bains :
L'énorme placard qui peut servir de chambre d'amis (rigolez pas, c'est déjà arrivé !) :
Le salon :
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LA nouvelle de la semaine
Ben ça y est, j'ai craqué...
Jusqu'ici, j'avais 5 cours, soit 14h d'amphis par semaine. Ce n'est pas énorme en soi, me direz-vous, mais le plus important, c'est le travail personnel. Et 5 cours, ça fait beaucoup. Loin d'être insurmontable, cependant. Au début, j'étais même content de voir que mon efficacité et mon ardeur au travail, que je croyais perdus corps et biens après un passage à l'X plutôt oisif, étaient bel et bien revenus.
Et puis quand même, je me suis rendu compte que parti comme j'étais, j'allais revivre une année de prépa. Ces cinq cours, ça représentait 5 "homeworks" par semaine, plus des tonnes de documents à lire (j'ai fait le compte, ça faisait entre 200 et 300 pages par semaine). Et c'est là que le bât blesse, car c'est en anglais et je suis assez lent, et c'est scientifique donc ça ne se lit pas comme un roman d'Amélie Nothomb.
Du coup, alors qu'à 10 minutes du début d'un cours je n'avais pas fini le homework demandé, j'ai eu le déclic : merde, je n'avais pas traversé la planète pour passer toute l'année entre des amphis et ma chambre où je resterais reclus pendant que mes petits camarades passeraient leur temps à jouer au billard ou au beer pong (un jeu pluriséculaire d'adresse et de société)...
Donc j'ai droppé deux cours, et me voici à 10 units ce trimestre. La conséquence logique, c'est qu'au lieu de finir en juin, je finirai en décembre 2008. J'en connais à qui ça ne plaira pas trop, mais je préfère prendre mon temps et en profiter pour découvrir le pays plutôt que de tout survoler et en prime me retrouver comme un Rémi à la fin de l'année...
Et je serai en France cet été !
Jusqu'ici, j'avais 5 cours, soit 14h d'amphis par semaine. Ce n'est pas énorme en soi, me direz-vous, mais le plus important, c'est le travail personnel. Et 5 cours, ça fait beaucoup. Loin d'être insurmontable, cependant. Au début, j'étais même content de voir que mon efficacité et mon ardeur au travail, que je croyais perdus corps et biens après un passage à l'X plutôt oisif, étaient bel et bien revenus.
Et puis quand même, je me suis rendu compte que parti comme j'étais, j'allais revivre une année de prépa. Ces cinq cours, ça représentait 5 "homeworks" par semaine, plus des tonnes de documents à lire (j'ai fait le compte, ça faisait entre 200 et 300 pages par semaine). Et c'est là que le bât blesse, car c'est en anglais et je suis assez lent, et c'est scientifique donc ça ne se lit pas comme un roman d'Amélie Nothomb.
Du coup, alors qu'à 10 minutes du début d'un cours je n'avais pas fini le homework demandé, j'ai eu le déclic : merde, je n'avais pas traversé la planète pour passer toute l'année entre des amphis et ma chambre où je resterais reclus pendant que mes petits camarades passeraient leur temps à jouer au billard ou au beer pong (un jeu pluriséculaire d'adresse et de société)...
Donc j'ai droppé deux cours, et me voici à 10 units ce trimestre. La conséquence logique, c'est qu'au lieu de finir en juin, je finirai en décembre 2008. J'en connais à qui ça ne plaira pas trop, mais je préfère prendre mon temps et en profiter pour découvrir le pays plutôt que de tout survoler et en prime me retrouver comme un Rémi à la fin de l'année...
Et je serai en France cet été !
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samedi 6 octobre 2007
Un petit air de "Summer of Love"...
Après les expériences extrêmes de la semaine dernière, j'ai poursuivi la découverte de San Francisco en allant voir ce qui fait sa spécificité : ce week-end, c'était au tour du mouvement hippie. Vous n'êtes pas sans savoir que c'est à San Francisco que le mouvement hippie est né et que c'est également là qu'a eu lieu le fameux "Summer of Love" il y a tout juste 40 ans.
Samedi
J'ai emmené mon vélo dans le train pour m'offrir une petite traversée de San Francisco et visiter le coeur du quartier hippie, qui se trouve le long de Haight Street (dans le quartier qui s'appelle Lower Haight). C'est à mon goût l'un des plus beaux coins de San Francisco et son ancienneté contribue à son cachet puisqu'il a résisté au tremblement de terre de 1906, et surtout aux incendies qui ont suivi. Originellement bourgeois, Lower Haight est tombé en déshérence dans les années 50 quand ses habitants l'ont quitté pour des quartiers plus récents. Il est donc devenu abordable pour le milieu idéaliste, artistique, toxico et fauché qui a commencé à investir ces jolies maisons en bois du XIXe.
Le quartier est rapidement devenu le paradis de la marijuana et du LSD, et a tout d'abord été le berceau de la Beat Generation, ce mouvement littéraire lancé par Allen Ginsberg et Jack Kerouac, dont le roman Sur la route fut la bible.
Un peu plus tard, il a vu naître des groupes de rock psychédélique (le mot a été inventé pour l'occasion) comptant parmi les plus grand de l'époque : Jefferson Airplane, the Grateful Dead, Janis Joplin... Les membres de ces groupes, ainsi que d'autres comme Jimmy Hendricks, habitaient un petit périmètre centré sur l'intersection Haight-Ashbury. Le carrefour est donc resté mythique et on continue à le vénérer.
En 1967, après le Human Be-in de janvier, les médias ont commencé à s'intéresser à la vague culturelle qui soulevait le quartier ce qui a provoqué un afflux massif de plus de 100000 jeunes venus du monde entier. Au printemps a lieu le festival de musique pop de Monterey (où je suis passé durant mon road trip) qui a véritablement lancé Janis Joplin. C'est d'ailleurs pour la promotion de ce festival que le chanteur des Mamas and the Papas a composé San Francisco, chanté par Scott McEnzie, qui est devenue l'hymne du Summer of Love. En juin sort l'album des Beatles Sergent Pepper's Lonely Hearts Club Band qui a également beaucoup contribué au mouvement - notamment la chanson All you need is love.
Une vidéo mythique de Janis Joplin interprétant un époustouflant "Ball and Chain" à Monterey :
Le Summer of Love, cette grande concentration hippie, a duré tout l'été dans le quartier ainsi que dans le Golden Gate Park tout proche. Les trois piliers du mouvement étaient free food, free drug and free love, et les hippies vivaient dans des conditions d'hygiène déplorables. L'apogée du mouvement hippie sera atteinte deux ans plus tard lors du festival de Woodstock.
Aujourd'hui les hippies ont quasiment disparu, mais le quartier est encore marqué par ce qui s'y est passé. La population est très baba-cool et le quartier a l'air d'être en constante ébullition : la vie culturelle et nocturne y sont très développées. Le long de Haight Street on trouve des disquaires, des libraires (ce qui est rare), des magasins de fringues indépendants, ce qui crée une ambiance autrement différente que les magasins de chaînes de la rue de Rivoli. Il y flotte un doux parfum de nonchalance et d'insouciance, et surtout de marijuana, quand on passe devant les quelques magasins spécialisés !
Direction le Golden Gate Park, le grand parc de San Francisco (plus grand que Central Park !), où se tient le festival Hardly Strictly Bluegrass, le Bluegrass étant une base de folk-country avec des touches bluesy ou rocky - à la Bruce Springsteen ou Dire Straits. J'y vais avec Justine - la coloc de Julie, son éminence Harry, et Zena, une copine chypriote. Ca doit être la première fois que je sors sans français !
C'est dans ce même parc que le 14 janvier 1967, un grand rassemblement de hippies appelé Human Be-in a lieu, prélude au Summer of Love. Il s'agit d'un "gathering of the tribes for a Human Be-in" où des écrivains, des poètes et les groupes de rock psyché se rassemblent dans l'après-midi pour des concerts et des lectures. Depuis on ne cesse de le célébrer et une fête de comémoration a lieu tous les ans.
Enorme choc par rapport aux orgies des festivals français ! Une ambiance "Peace and Love", pas besoin de se battre ni de se faire broyer pour avancer, des gens très calmes, assis par terre, pas de mégots ni de déchets ni de bouteilles qui trainent, bref, un civisme étonnant. Un peu partout, des hippies attardés dont les rides et les cheveux blancs nous disent qu'ils étaient vraisemblablement là en 1967. Ils trainent l'air hagard, un peu désabusé, nostalgiques, cherchant sans doute à retrouver le parfum de leur jeunesse - mais les arômes doivent être tellement galvaudés...
Il est d'ailleurs curieux de constater la différence entre le San Francisco des années 60 et celui d'aujourd'hui. Alors que c'est ici que sont nés deux mouvements culturels majeurs, ici (et à Berkeley) qu'est née la contestation de la guerre du Viet-Nam, les conditions ne semblent pas réunies pour qu'un nouveau mouvement émerge face à la guerre en Irak, même si celle-ci est d'ores et déjà plus coûteuse (en terme de moyens et de vies humaines) que la première. J'avais l'impression de voir l'incarnation de cette société désenchantée où idéalisme et utopies ont laissé la place à un pâle réalisme. On se contente de célébrer les évènements passés, comme si la dynamique des années 70 s'était arrêtée, comme si plus rien n'allait jamais arriver dans ce sanctuaire beatnik et hippie.
Samedi
J'ai emmené mon vélo dans le train pour m'offrir une petite traversée de San Francisco et visiter le coeur du quartier hippie, qui se trouve le long de Haight Street (dans le quartier qui s'appelle Lower Haight). C'est à mon goût l'un des plus beaux coins de San Francisco et son ancienneté contribue à son cachet puisqu'il a résisté au tremblement de terre de 1906, et surtout aux incendies qui ont suivi. Originellement bourgeois, Lower Haight est tombé en déshérence dans les années 50 quand ses habitants l'ont quitté pour des quartiers plus récents. Il est donc devenu abordable pour le milieu idéaliste, artistique, toxico et fauché qui a commencé à investir ces jolies maisons en bois du XIXe.
Le quartier est rapidement devenu le paradis de la marijuana et du LSD, et a tout d'abord été le berceau de la Beat Generation, ce mouvement littéraire lancé par Allen Ginsberg et Jack Kerouac, dont le roman Sur la route fut la bible.
Un peu plus tard, il a vu naître des groupes de rock psychédélique (le mot a été inventé pour l'occasion) comptant parmi les plus grand de l'époque : Jefferson Airplane, the Grateful Dead, Janis Joplin... Les membres de ces groupes, ainsi que d'autres comme Jimmy Hendricks, habitaient un petit périmètre centré sur l'intersection Haight-Ashbury. Le carrefour est donc resté mythique et on continue à le vénérer.
En 1967, après le Human Be-in de janvier, les médias ont commencé à s'intéresser à la vague culturelle qui soulevait le quartier ce qui a provoqué un afflux massif de plus de 100000 jeunes venus du monde entier. Au printemps a lieu le festival de musique pop de Monterey (où je suis passé durant mon road trip) qui a véritablement lancé Janis Joplin. C'est d'ailleurs pour la promotion de ce festival que le chanteur des Mamas and the Papas a composé San Francisco, chanté par Scott McEnzie, qui est devenue l'hymne du Summer of Love. En juin sort l'album des Beatles Sergent Pepper's Lonely Hearts Club Band qui a également beaucoup contribué au mouvement - notamment la chanson All you need is love.
Une vidéo mythique de Janis Joplin interprétant un époustouflant "Ball and Chain" à Monterey :
Le Summer of Love, cette grande concentration hippie, a duré tout l'été dans le quartier ainsi que dans le Golden Gate Park tout proche. Les trois piliers du mouvement étaient free food, free drug and free love, et les hippies vivaient dans des conditions d'hygiène déplorables. L'apogée du mouvement hippie sera atteinte deux ans plus tard lors du festival de Woodstock.
Aujourd'hui les hippies ont quasiment disparu, mais le quartier est encore marqué par ce qui s'y est passé. La population est très baba-cool et le quartier a l'air d'être en constante ébullition : la vie culturelle et nocturne y sont très développées. Le long de Haight Street on trouve des disquaires, des libraires (ce qui est rare), des magasins de fringues indépendants, ce qui crée une ambiance autrement différente que les magasins de chaînes de la rue de Rivoli. Il y flotte un doux parfum de nonchalance et d'insouciance, et surtout de marijuana, quand on passe devant les quelques magasins spécialisés !
Direction le Golden Gate Park, le grand parc de San Francisco (plus grand que Central Park !), où se tient le festival Hardly Strictly Bluegrass, le Bluegrass étant une base de folk-country avec des touches bluesy ou rocky - à la Bruce Springsteen ou Dire Straits. J'y vais avec Justine - la coloc de Julie, son éminence Harry, et Zena, une copine chypriote. Ca doit être la première fois que je sors sans français !
C'est dans ce même parc que le 14 janvier 1967, un grand rassemblement de hippies appelé Human Be-in a lieu, prélude au Summer of Love. Il s'agit d'un "gathering of the tribes for a Human Be-in" où des écrivains, des poètes et les groupes de rock psyché se rassemblent dans l'après-midi pour des concerts et des lectures. Depuis on ne cesse de le célébrer et une fête de comémoration a lieu tous les ans.
Enorme choc par rapport aux orgies des festivals français ! Une ambiance "Peace and Love", pas besoin de se battre ni de se faire broyer pour avancer, des gens très calmes, assis par terre, pas de mégots ni de déchets ni de bouteilles qui trainent, bref, un civisme étonnant. Un peu partout, des hippies attardés dont les rides et les cheveux blancs nous disent qu'ils étaient vraisemblablement là en 1967. Ils trainent l'air hagard, un peu désabusé, nostalgiques, cherchant sans doute à retrouver le parfum de leur jeunesse - mais les arômes doivent être tellement galvaudés...
Il est d'ailleurs curieux de constater la différence entre le San Francisco des années 60 et celui d'aujourd'hui. Alors que c'est ici que sont nés deux mouvements culturels majeurs, ici (et à Berkeley) qu'est née la contestation de la guerre du Viet-Nam, les conditions ne semblent pas réunies pour qu'un nouveau mouvement émerge face à la guerre en Irak, même si celle-ci est d'ores et déjà plus coûteuse (en terme de moyens et de vies humaines) que la première. J'avais l'impression de voir l'incarnation de cette société désenchantée où idéalisme et utopies ont laissé la place à un pâle réalisme. On se contente de célébrer les évènements passés, comme si la dynamique des années 70 s'était arrêtée, comme si plus rien n'allait jamais arriver dans ce sanctuaire beatnik et hippie.
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Cultural Facts #1 - le football américain
Incontournable !
Depuis quelques temps je me demandais quel serait l'article inaugural de cette rubrique, mais je pense que le football américain s'impose tant il est représentatif de la culture américaine.
Aux Etats-Unis, les sports rois sont le football, le baseball, le basket-ball et dans une moindre mesure le hockey. Quel que soit le sport, les matchs sont de véritables shows, et y assister fait partie de la vie sociale. On va voir un match de football ou de baseball autant pour voir le jeu que pour faire un barbecue et voir ses amis.
Concernant le football, le championnat universitaire est l'antichambre du championnat professionnel de la NFL (National Football League). Le pays est divisé en plusieurs confédérations régionales et Stanford fait partie de celle de l'ouest, au même titre que Berkeley, San Jose, Oregon State ou encore Los Angeles. Mais cela a beau être une sorte de "2e division", le nombre de supporters est impressionnant et la population étudiante n'en représente qu'une infime partie ! Les gens du coin sont tous supporters de l'équipe de Stanford, et donc tout ce petit monde se retrouve au stade du campus le samedi soir quand il y a match.
Précisons encore que les joueurs de l'équipe sont des semi-pros, c'est-à-dire qu'ils sont recrutés uniquement pour jouer au football, et on leur fait faire un master pipeau pour faire passer ça.
Un match - au sens social du terme - commence le samedi midi voire parfois le vendredi soir. Les supporters arrivent avec leurs énormes camping-cars et les terrains autour du stade prennent des allures de foire à mesure que de véritables campements sont dressés à l'effigie de Stanford (ou, pour les visiteurs, de l'équipe d'en face qui de toute façon va gagner - ah oui, Stanford est une des pires équipes du pays). Tentes, drapeaux, chaises, barbecues, tout ce qu'on peut imaginer est à l'effigie de Stanford. Les barbecues commencent vers midi et durent tout l'après-midi.
Un peu avant le match les festivités commencent dans le stade à grands renforts de fanfare et de cheerleaders (pom-pom girls). Le clou du spectacle arrive lorsque tous les spectateurs, debout, communient dans un même élan de patriotisme autour des 4 soldats venus au pas présenter le drapeau au centre du stade, et vibrent à l'unisson alors que la fanfare, qui forme un impeccable "U S A" avec cheerleaders au garde-à-vous, entonne le Star-Spangled Banner (l'hymne national). Un rituel à la mise en scène implacable, et qui revient, lancinant, scander chaque début de match. Une sorte de "séquence émotion" noyée dans un bain de culture de pop-corns. Un "Daubeliou, nous voilà" dont il est difficile pour nous de saisir la symbolique : imaginez une seconde 4 biffins entrant au pas dans le Parc des Princes alors qu'on joue la Marseillaise, juste avant PSG-OM ! Vous y êtes...
Le jeu proprement dit serait extrêmement compliqué à décrire, et quand on ne connait pas, ça ressemble à une véritable partie de kamoulox : chacun court de son côté, on a du mal à savoir qui a le ballon, etc... Un petit exemple avec cette vidéo prise samedi 29 lors du match contre Arizona State (lamentablement perdu... mais ils se sont rattrapés hier en allant battre l'University of South California chez eux, l'équipe n° 2 du pays, et sans notre quarterback titulaire !).
En gros, l'équipe qui attaque a 4 essais pour avancer de 10 yards (unité de mesure d'ici, environ 1m). A l'engagement, les 2 équipes sont disposées comme dans la vidéo ci-dessus. On passe la balle à un arrière, le quarterback, pilier et souvent meilleur joueur de l'équipe. Celui-ci la passe à un avant, et le jeu s'arrête dès que le porteur du ballon est sauvagement mis à terre.
Si une phase de jeu le permet, le porteur du ballon pourra, un peu comme on marque un essai au rugby, courir seul vers la ligne de touchdown, ce qui fait 5 pts. On intervertit les rôles (équipe qui attaque/qui défend) lorsque les défenseurs interceptent la balle, ou quand les attaquants on fait moins de 10 yards au bout de 4 essais. Voilà, globalement, le principe. Vous n'y comprenez rien ? C'est normal.
Eh oui, comme il y a environ 100 joueurs dans l'équipe et des remplacements à chaque phase de jeu, ça fait un banc de touche impressionnant !
Les tribunes où sont les étudiants de Stanford s'appellent la Red Zone, et l'ambiance est plutôt sympa.
Et quand on s'ennuie, ya toujours les cheerleaders !
Depuis quelques temps je me demandais quel serait l'article inaugural de cette rubrique, mais je pense que le football américain s'impose tant il est représentatif de la culture américaine.
Aux Etats-Unis, les sports rois sont le football, le baseball, le basket-ball et dans une moindre mesure le hockey. Quel que soit le sport, les matchs sont de véritables shows, et y assister fait partie de la vie sociale. On va voir un match de football ou de baseball autant pour voir le jeu que pour faire un barbecue et voir ses amis.
Concernant le football, le championnat universitaire est l'antichambre du championnat professionnel de la NFL (National Football League). Le pays est divisé en plusieurs confédérations régionales et Stanford fait partie de celle de l'ouest, au même titre que Berkeley, San Jose, Oregon State ou encore Los Angeles. Mais cela a beau être une sorte de "2e division", le nombre de supporters est impressionnant et la population étudiante n'en représente qu'une infime partie ! Les gens du coin sont tous supporters de l'équipe de Stanford, et donc tout ce petit monde se retrouve au stade du campus le samedi soir quand il y a match.
Précisons encore que les joueurs de l'équipe sont des semi-pros, c'est-à-dire qu'ils sont recrutés uniquement pour jouer au football, et on leur fait faire un master pipeau pour faire passer ça.
Un match - au sens social du terme - commence le samedi midi voire parfois le vendredi soir. Les supporters arrivent avec leurs énormes camping-cars et les terrains autour du stade prennent des allures de foire à mesure que de véritables campements sont dressés à l'effigie de Stanford (ou, pour les visiteurs, de l'équipe d'en face qui de toute façon va gagner - ah oui, Stanford est une des pires équipes du pays). Tentes, drapeaux, chaises, barbecues, tout ce qu'on peut imaginer est à l'effigie de Stanford. Les barbecues commencent vers midi et durent tout l'après-midi.
Un peu avant le match les festivités commencent dans le stade à grands renforts de fanfare et de cheerleaders (pom-pom girls). Le clou du spectacle arrive lorsque tous les spectateurs, debout, communient dans un même élan de patriotisme autour des 4 soldats venus au pas présenter le drapeau au centre du stade, et vibrent à l'unisson alors que la fanfare, qui forme un impeccable "U S A" avec cheerleaders au garde-à-vous, entonne le Star-Spangled Banner (l'hymne national). Un rituel à la mise en scène implacable, et qui revient, lancinant, scander chaque début de match. Une sorte de "séquence émotion" noyée dans un bain de culture de pop-corns. Un "Daubeliou, nous voilà" dont il est difficile pour nous de saisir la symbolique : imaginez une seconde 4 biffins entrant au pas dans le Parc des Princes alors qu'on joue la Marseillaise, juste avant PSG-OM ! Vous y êtes...
Le jeu proprement dit serait extrêmement compliqué à décrire, et quand on ne connait pas, ça ressemble à une véritable partie de kamoulox : chacun court de son côté, on a du mal à savoir qui a le ballon, etc... Un petit exemple avec cette vidéo prise samedi 29 lors du match contre Arizona State (lamentablement perdu... mais ils se sont rattrapés hier en allant battre l'University of South California chez eux, l'équipe n° 2 du pays, et sans notre quarterback titulaire !).
En gros, l'équipe qui attaque a 4 essais pour avancer de 10 yards (unité de mesure d'ici, environ 1m). A l'engagement, les 2 équipes sont disposées comme dans la vidéo ci-dessus. On passe la balle à un arrière, le quarterback, pilier et souvent meilleur joueur de l'équipe. Celui-ci la passe à un avant, et le jeu s'arrête dès que le porteur du ballon est sauvagement mis à terre.
Si une phase de jeu le permet, le porteur du ballon pourra, un peu comme on marque un essai au rugby, courir seul vers la ligne de touchdown, ce qui fait 5 pts. On intervertit les rôles (équipe qui attaque/qui défend) lorsque les défenseurs interceptent la balle, ou quand les attaquants on fait moins de 10 yards au bout de 4 essais. Voilà, globalement, le principe. Vous n'y comprenez rien ? C'est normal.
Eh oui, comme il y a environ 100 joueurs dans l'équipe et des remplacements à chaque phase de jeu, ça fait un banc de touche impressionnant !
Les tribunes où sont les étudiants de Stanford s'appellent la Red Zone, et l'ambiance est plutôt sympa.
Et quand on s'ennuie, ya toujours les cheerleaders !
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