lundi 26 janvier 2009

Trek à Torres del Paine

Par où commencer, tant ces derniers jour ont été intenses ? Tout d'abord je vais bien, je suis arrivé il y a peu à El Calafate, en Patagonie argentine, après un trek de 4 jours dans l'un des parcs nationaux les plus connus de l'Amérique du Sud : Torres del Paine. 4 jours intégralement passés dans des paysages de cartes postales pour faire le circuit le plus classique dit du "W" : imaginez non pas un "W" mais deux "u" collés par la barre du milieu, ou un "E" couché sur la gauche, et vous aurez grosso modo la topographie des lieux. Chacune des 3 branches verticales s'enfonce dans une vallée alors que la barre horizontale relie ces vallées en longeant de superbes lacs aux eaux turquoises.


Comme le hasard fait bien les choses je suis tombé dès le début sur Adrien, un français super sympa avec qui j'ai fait les 2/3 du trek (lui faisait le même parcours en 5 jours, j'ai donc du presser le pas sur la fin pour finir en 4). Et puis le long du chemin on croise toujours les mêmes personnes ce qui permet de sympathiser un peu.


Nous attaquons donc mercredi par "le coin d'en bas à gauche" pour faire la première "branche", qui en 16 km nous emmène camper dans une forêt juste au-dessus d'un superbe glacier, le Glaciar Grey. À quelques centaines de mètres plus bas se trouve une impressionante mer de glace aux reflets bleutés, et j'en ai le souffle coupé alors que l'on y contemple le coucher de soleil.


Le chemin est parsemé des arbres typiques de la région, surnommés arboles banderas (les arbres drapeaux) à cause de leur forme due aux vents :


Jeudi, nous redescendons cette "branche" pour aller camper en bas de la deuxième. On refait le même chemin à l'envers, mais les paysages sont tellement différents selon que l'on regarde dans une direction ou dans l'autre que ça n'est pas gênant du tout. En 23 km avec une pause bouffe à un autre camping (admirez la vue !) nous arrivons au Campamento Italiano où nous passons encore une nuit frisquette.


Vendredi, troisième journée - la plus chargée pour moi puisque nous faisons l'aller-retour dans la branche du milieu et que je dois quitter Adrien pour rejoindre le bas de la troisième branche (celle de droite, pour ceux qui suivent pas...) : 30 km au total. Les courbatures et les douleurs dues au sac commencent à se faire sentir - eh oui, 4 jours en autonomie complète ça pèse un peu. Heureusement qu'il y a des torrents partout pour ne pas avoir besoin de trop se charger en eau.

Bref, cette branche du milieu s'appelle la Valle Francés et est celle qui m'a le plus plu. Elle aboutit, après 700m de dénivelé, à une sorte de grand cirque entouré de barres rocheuses et de glaciers : absolument splendide, d'autant qu'à notre arrivée les sommets déchirent les nuages avant que le soleil ne finisse par percer. C'est féérique dans les deux cas.


Je poursuis seul en longeant un grand lac qui m'amène au prochain campement. Le paysage se mue de haute montagne en plaines et collines patagoniennes, et j'arrive avec les lumières magiques de fin de journée, béat de fatigue mais heureux.


Samedi fut une journée un peu différente : après trois jours de soleil exceptionnel, la pluie était apparue ainsi qu'un vent à décorner tous les cocus de la région. Je suis quand même monté jusqu'au mirador qui permet de voir le massif emblématique du parc : Las Torres (les tours, en français), trois pics de granite turgescents dont la cime était cachée dans les nuages. Et bam, encore 20 km dans les pattes.


J'ai lutté comme jamais pour arriver en haut, mais j'ai fini par terminer ce circuit du "W" avec un sentiment mixte de joie intense et de tristesse de retrouver la civilisation. On était tellement bien dans la forêt, vivement le prochain trek !

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Quels paysages ! Sublime.

Les parapluies de Bergen a dit…

Julien, l'enfant sauvage

your mum a dit…

Je comprends ton enthousiasme, les photos en disent long...alors évidemment le retour à la réalité aïe...Bonne suite, gros bisous.

Anonyme a dit…

Quel retour à la réalité ? Ah oui je t'ai pas dit, finalement je reste en Patagonie élever des moutons, c'est bien plus marrant qu'ingénieur comme boulot...