La Colombie, un nom qui sent le soufre, la coke et la guerrilla. Mais pour les non-initiés seulement (du moins si l'on s'en tient aux coins fréquentables). Car au risque de décevoir ceux qui me voyaient déjà marcher sur les traces d'Ingrid, il ne m'est rien arrivé de tout cela !
Ça partait pourtant bien : suivant à la lettre la rubrique "conseils aux voyageurs" du site de l'ambassade, je choisis de voyager de nuit depuis la frontière pour atteindre Popayan, ma première destination. Le (mini)bus part sous une pluie battante et s'arrête à un poste militaire au milieu de nulle part vers 22h. L'ambiance est irréelle : il ne pleut plus mais des orages nous entourent et le ciel flashe continuellement, l'électricité est coupée toutes les 20 minutes. Vers minuit nous sommes toujours arrêtés, alors je commence à râler auprès du chauffeur qui m'explique : il y a un peu de grabuge sur la route, donc nous attendons une escorte militaire qui nous accompagnera jusqu'à Popayan. L'armée est sur les dents : les FARC fêtent dignement la mort de Manuel Marulanda, leur leader historique, il y a tout juste un an ; le matin même, à quelques heures au nord sur la même route, ils ont incendié 7 camions (entre autres attentats)... Ambiance ! Enfin l'escorte arrive et la quinzaine de bus qui attendait part en convoi. On se croirait dans un film, mais il ne se passera rien... D'ailleurs l'escorte des convois est systématique, ça n'était pas que ce jour-là.
Le lendemain je déchante vite en visitant Popayan : encore un de ces délires du Lonely Planet qui y voit "l'une des plus belles villes de Colombie", alors que pour ma part je trouve à peine agréables ces rues toutes identiques bordées de maisons toutes blanches. L'après-midi même je pars donc pour San Agustín, une ville perdue dans les montagnes à 7h de route de là. Nouveau trajet de nuit avec arrivée à 2h, le plus épouvantable de tout mon voyage dans un bus à bout de souffle (2 pannes et une crevaison...) à rebondir sur mon siège à cause d'une piste infecte, complètement défoncée. Passons.
En planifiant mon voyage, San Agustín est le premier lieu que j'avais "spotté", intrigué que j'étais par les étranges statues qui ornent les monuments funéraires d'une société ayant jadis vécu là, de -1000 à un peu avant la conquête espagnole. Les sites étant dispersés un peu partout, je renoue donc avec mon - lointain - passé de cavalier en louant un cheval, ou plutôt un mauvais bourrin un peu con. Matinée agréable à chevaucher de site en site au milieu de paysages magnifiques. Malheureusement les nuages pourrissent un peu les photos, mais je vous laisse juger par vous-mêmes.
Une petite photo de la bête :
Encore une fois la guerrilla n'est pas loin, puisqu'à vol d'oiseau nous sommes à moins de 50km de Florencia, tout près de là où Betancourt s'est faite rapter. Mais un vieux rencontré sur le chemin, à qui je tape la discute un moment, m'assure qu'il n'y a aucun problème dans cette zone relativement touristique.
Le parc archéologique complète cette courte visite de la région qui aurait nécessité au moins 3 jours pour bien découvrir. Mais manquant de temps et d'argent (je n'ai pas changé assez à la frontière, et il n'y a pas de bureau de change à San Agustín) je dois repartir, direction Bogota.
Mais j'ai eu la chance d'être là le jour des élections municipales, l'occasion de mesurer à quel point les colombiens vivent passionément. Toute la journée s'apparente à une immense kermesse, et à l'annonce des résultats des scènes de liesse dignes d'une victoire au mondial de foot apparaissent dans les rues, tandis que les partisans des perdants sont en larmes. Une belle introduction à ce pays où la vie sociale est au centre de la vie tout court.
mardi 31 mars 2009
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4 commentaires:
A votre retour, vous n'avez plus qu'à publier un livre...
Je suis volontaire pour relire les épreuves!?!?!
On n'en est pas encore là, mais je retiens la proposition ! :)
Julien el caballero! Enorme, j'imagine que tu avais autant de style que dans Monument Valley!
Beaucoup plus, mais sans chapeau ni Winchester...
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